DE DROIT INTERNATIONAL ET DE LÉGISLATION COMPARÉE PUBLIÉE PAR MM. T.-M.-C. ASSER, Conseiller au Ministère des affaires étrangères, avocat et professeur de droit à l'Université d'Amsterdam, Q. C., à Londres, E.-R.-N. ARNTZ, Professeur de droit international à l'Université de Bruxelles, ALPHONSE RIVIER, Professeur à l'Université de Bruxelles, Secrétaire général de l'Institut de droit international, AVEC LA COLLABORATION DE PLUSIEURS JURISCONSULTES ET HOMMES D'ÉTAT. Secrétaire de la rédaction: M. ERNEST NYS, Associé et secrétaire-adjoint de l'Institut de droit international, juge au tribunal d'Anvers. BRUXELLES ET LEIPZIG, LIBRAIRIE EUROPÉENNE C. MUQUARDT, MERZBACH & FALK, ÉDITEURS, LIBRAIRES DU ROI & DU COMTE DE FLANDRE. LA HAYE, BELINFANTE FRÈRES. PARIS, DURAND ET PEDONE-LAURIEL. DE DROIT INTERNATIONAL ET LÉGISLATION COMPARÉE LA QUESTION DU DANUBE. ÉTUDE CRITIQUE PAR M. ED. ENGELHARDT. I ... Grande fut l'émotion que causèrent à Vienne ces paroles adressées par le roi Charles Ir au parlement roumain en décembre 1881 : « Les destinées de notre pays sont étroitement liées à la liberté du Danube... Notre devoir est de ne pas souscrire à des combinaisons dont l'effet serait de réserver la navigation depuis les Portes de Fer jusqu'à Galatz à l'action prépondérante d'une seule puissance... Nous prétendons que dans les eaux roumaines les règlements destinés à garantir la libre navigation à tous les pavillons soient appliqués par les autorités roumaines... J'ai la ferme confiance qu'à la première atteinte à l'honneur et aux droits de la nation, ici, comme sur le trône, comme dans le pays entier, il n'y aura qu'une seule pensée pour tenir en éveil tous les esprits, pour faire battre fraternellement tous les cœurs, pour susciter tous les dévouements et déterminer la Roumanie aux sacrifices les plus virils. » C'était l'Autriche-Hongrie que visait ce discours, et l'on n'a sans doute pas oublié les représailles et les explications dont il fut suivi (1). (1) Le comte Hoyos reçut par un télégramme en clair l'ordre de suspendre ses relations personnelles avec le gouvernement du roi Charles. On résolut en même temps de priver la Roumanie du transit des correspondances télégraphiques avec l'Orient. Une dépêche lue au comte Kalnoky par M. Balaceano, au nom du ministre des affaires étrangères de Bucharest, mit fin à l'incident. |