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Après un an de mariage la mort lui enleva l'époux qui faisait sa gloire et sa félicité.

Bientôt tous les malheurs de la princesse à laquelle elle était attachée vinrent aggraver les siens; elle partagea ses dangers, sa prison, son exil.

Revenue en France, d'autres chagrins tourmenterent son existence. Sa santé s'altéra; elle eut à trembler pour ce qu'elle avait de plus cher; et lorsque enfin le retour de la paix et la présence de la princesse semblaient lui présager des jours plus doux, la maladie triompha de l'art, et elle expira dans le sein de la religion et dans les bras de l'amitié.

Elle avait été élevée par la supérieure des dames anglaises de Paris, qui appréciait la douce piété et l'active charité de cette excellente femme.

Elle avait une fortune très-médiocre, et cependant elle trouvait plus de moyens de faire le bien que n'en imagine l'opulence.

Elle possédait une petite habitation à Lucy-le-Bois, près d'Avalon, en Bourgogne. Les pauvres qu'elle avait secourus, les opprimés qu'elle avait défendus, les malheureux qu'elle avait consolés, gardent le souvenir de ses bienfaits.

Adorée des habitans de ce lieu, ils lui ont prouvé leur reconnaissance d'une manière bien touchante.

Les armées étrangères sont venues dernièrement occuper cette province; jamais les gens du pays n'ont souffert qu'il logeât un officier ni un soldat dans sa maison; ils ont, tous d'accord, augmenté leurs charges pour l'en affranchir; ils ont tous voulu qu'au milieu des orages de la guerre cette maison, habitée par la vertu, fût un asile inviolable.

Puisse ce dernier hommage consoler son ombre et répondre aux vœux de l'amitié!

CHRONIQUE DE PARIS.

Le Congrès de Vienne, de M. de Pradt, est fort maltraité dans le Journal des Débats; mais l'auteur de l'article où l'on critique cet ouvrage ne pouvait pas juger sans passion un écrivain qui est pour lui un rival dangereux M. T. L. est l'auteur de la Correspondance politique adressée à M. de Blacas.

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- A propos du nouveau procès qui va avoir lieu entre monsieur Louis Bonaparte et la duchesse son épouse, quelqu'un disait : Ce sont des gens qui assiégent le palais, maintenant que les palais leur sont fermés.

Une

personne disait dernièrement que M. de Pradt était un homme qui avait appliqué à la politique le style de Figaro.

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Un Mari pour Étrennes, Bétinet et le PorteBalle, sont les pièces de Carnaval qu'on nous promet pour cette année. Reste à savoir si la première ira seulement jusqu'au jour des Rois.

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On remarquait dans une compagnie d'hommes de lettres combien l'impression nuisait à ces traits qui paraissent si brillans dans la chaleur du débit, mais qu'on trouve si froids quand on les confie au papier. Il me semble, dit quelqu'un, voir les flocons de neige dont la blancheur éblouit tant qu'ils sont en l'air, et qui disparaissent en tombant sur le pavé.

- Un de nos confrères apprend au public, que dans l'absence de mademoiselle Volnais, mademoiselle Leverd a joué le rôle de la comtesse Almaviva. Les spectateurs, ajoute-t-il, accoutumés à l'applaudir dans Suzanne, ont été surpris de la voir si bien représenter la comtesse. Ce cher confrère ignore donc que le rôle de la comtesse appartient à mademoiselle Leverd; qu'elle l'a joué bien

long-temps avant de doubler mademoiselle Mars dans Suzanne, et que mademoiselle Volnais ne fait que bler mademoiselle Leverd dans la comtesse?

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C'est le même rédacteur qui gémit sur la contagion introduite au théâtre par la funeste école de la déclamamation chantante, traînante, assoupissante. On se sent, à ces mots, jusqu'au fond de l'âme,

Couler je ne sais quoi qui fait que l'on..... s'endort.

Un des deux derniers numéros de la Quotidienne renferme une prétendue lettre que M. Martainville se fait écrire par je ne sais quel Amateur octogénaire, qui signe le Radoteur. Jamais lettre ne fut mieux signée; mais, en lisant les articles de M. Martainville, on trouve que c'était bien assez d'un radoteur dans ce journal.

Le Géant Vert a vraiment rendu un grand service aux habitués des cabinets de lecture en paraissant à jours fixes. Quand il n'avait pas d'époque déterminée, on était exposé à entrer dans un cabinet littéraire précisément le jour où le malencontreux journal arrivait sans dire gare. Mais aujourd'hui qu'on sait les jours de sa publication, on sait à quoi s'en tenir.

Mademoiselle Suzanne a débuté aux Français, dans les soubrettes, mardi 26 décembre. Aussi, le même jour, l'Aristarque annonce à ses lecteurs les débuts de cette actrice pour le 27.

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- La Toilette de Psyché! telle est l'enseigne de M. Boucher, parfumeur-mercier, rue Coquillière, no. 43. Ce n'est qu'à ce magasin qu'on trouve le marron russe, » bonbon nouveau à la vanille, à la fleur d'orange, ainsi » que le melon cantaloup, enveloppés dans des sujets tirés » de l'Histoire de France, pour l'instruction des enfans. » On avait déjà mis l'Histoire de France en madrigaux; il était réservé à M. Boucher de la mettre en bonbons, et surtout en bonbons russes.

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Le Nain Rose ennuie avec des articles de trois

lignes; le Géant Vert n'ennuie pas moins avec des diatribes de trois pages. Tout chemin mène à Rome.

- Le Nain Rose entretient depuis long-temps ses lecteurs de la formation d'un corps de Cosaques littéraires. S'il existe un pareil corps, ce journal n'a rien à en redouter, et ses rédacteurs peuvent dire :

Nous marchons, Dieu merci, sans crainte des filous.

Le même journal dit que les dernières scènes des Rencontres au Corps de Garde ont été mimées. Le prochain numéro nous donnera sans doute le mot de cette énigme. En attendant, il est bien cruel pour les lecteurs du Nain Rose de se dire : Nous ne saurons que dans cinq jours ce que notre journal a voulu dire.

Le Nain Rose traite l'Aristarque d'impertinent. Quelle urbanité! Il répète à chaque instant qu'il a beaucoup d'esprit. Quelle imposture!

Les derniers momens de la république de l'Odéon ne font pas regretter son existence olygarchique. Si les sociétaires (chose dont je ne voudrais pas répondre) ont jamais lu la fable de La Fontaine, les Membres et l'Estomac, ils renonceront sans peine au titre de sociétaires, et rentreront avec plaisir sous la direction de M. Picard.

- Le Géant Vert prétend qu'il n'y a que deux cents gardes nationaux vraiment dignes d'être compris dans l'Ordre de la Fidélité. Deux cents hommes sur trente mille! C'est la première fois, je ne dirai pas qu'un journal français, mais qu'un journal imprimé en France s'avise de faire un tel compliment à un corps qui a sauvé deux fois la capitale des horreurs de la guerre.

-Le Nain Rose devrait bien changer d'imprimeur; car ce méchant enfant a un bien mauvais caractère.

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On trouve en ce moment à la librairie d'Éducation d'Alexis Eymery, rue Mazarine, n°. 3o, un grand nombre d'ouvrages élégamment reliés, propres à être donnés en étrennes à l'enfance et à la jeunesse.

Le Tour

On distingue dans cette collection les OEuvres de Racine, édit. in-1 -18, avec de jolies gravures. du Monde, ou Tableau historique et géographique de tous les peuples de la Terre; par madame Dufrénoy. Le nouvel ouvrage du même auteur, intitulé: La Petite Ménagère, ou l'Éducation Maternelle; les Élégies, du même auteur. — Les Élégies de M. Millevoye, et le poëme d'Alfred, du même. Les Étrennes à ma Fille et à mon Fils. La Biographie des Jeunes Gens; par Alphonse de Beauchamp. Les Beautés de l'Histoire grecque, romaine, d'Espagne, de l'Amérique. Les Epoques et Faits mémorables de l'Histoire de France, d'Angleterre, de Russie, etc. — La Galerie des Jeunes Personnes, celles des Enfans; les Beautés et Merveilles de la nature en France; par Depping. Le Trésor de l'Amour filial; l'Agenda de l'Enfance; les Jeux de M. de Jouy; ceux de Fréville. Le Cabinet des petits naturalistes; celui des Enfans; un Choix de Fables d'Ésope, La Fontaine, Fénélon et Florian. Le Dauphin, fils de Louis XV et père de Louis XVIII; la Nouvelle Antigone; Aventures de Robinson Crusoé, avec de superbes gravures; les deux Éducations; l'Enfance éclairée; les Six Nouvelles de l'Enfance; les Nouvelles Nouvelles, etc. ; enfin, un grand nombre d'autres ouvrages qui tous réunissent l'utile à l'agréable, et respirent la morale la plus pure.

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DE L'IMPRIMERIE DU MERCURE, RUE DE RACINE,

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