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De l'espoir du présent l'avenir s'enrichit,

Et d'un sceptre de fer l'Europe s'affranchit.

Sous celui des Bourbons, d'un légitime maître,
Français, des jours sereins pour jamais vont renaître.
Sur ce trône où s'assied l'antique loyauté.

Voyeá de son flambeau l'austère vérité
Éclairer des flatteurs les manoeuvres perfides,
Les ténébreux complots et les vœux homicides.
Louis sait mépriser l'injustice et l'erreur;
Sur nos prospérités il fonde sa splendeur,
Et n'ira point, frappé d'une vaine chimère,
Acheter de nos pleurs nne gloire éphémère:
Son peuple fat ingrat, il le sauve aujourd'hui;
Ce triomphe est le scul qui soit digne de lui.

Laissons à sa sagesse, à son måle génie, Le soin de rétablir le calme et l'harmonie ; La tâche est difficile: inquiets, agités, Vers de fausses lueurs par leur fougue emportés, Naguère les Français, au jong du despotisme Asservissant l'essor de leur noble héroïsme, D'un effrayant délire écoutant les clameurs, Oubliaient leurs vertus et corrompaient leurs mœurs; Par d'obliques détours, la coupable licence, Colorant ses excès du nom d'indépendance, Sur les droits les plus saints et les plus respectés Versait impunément ses poisons détestés. Le crime eut ses honneurs, l'impie eut ses trophées; La candeur, la raison, la justice étouffées, D'une ligne odieuse essuyant les mépris, De lears efforts trompés cherchaient en vain le prix. Loin des debris du trône, obscures, exilées, Sur les pas de Louis par sa voix rappelées, Elles vont reparaître, et d'un éclat nouveau Des hardis novateurs obscurcir le flambeau.

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Fille auguste da ciel, Religion sacrée !
D'hommages imposteurs à jamais delivrée,
Viens; tes enfans rendus à ton culte éternel,
T'offrent d'un pur encens le tribut solennel.
Des peuples et des rois lien indestructible,
Du faible qu'on opprime espoir incorruptible,
Dans nos jours de douleur, d'amertume,

d'effroi,

Tu suppliais pour nous, et nous vivrons pour toi:
La France déchirée à tes soins s'abandonne.

Ministres de ce Dieu qui punit et pardonne,
Imitez sa clémence et celle de ce roi

Qui relève à vos yeux l'étendard de la foi.

Nous fûmes égarés, infidèles, parjures ;

Mais le Christ, en mourant, vengea-t-il ses injures?
Organes de sa loi, soyez les bons pasteurs;
Et d'un zèle indiscret réprimant les ardeurs,
Opposant l'Évangile aux maximes sévères,
Rappelez-nous toujours que les hommes sont frères,
Et que, jaloux enfin de nous concilier,
Louis pouvait punir, et veut tout oublier.

O ma chère patrie! ô France! tu respires !...
Déjà le bras puissant qui détruit les empires
De nos divisions maîtrise la fureur....

Que dis-je? Les mortels ont tous pâli d'horreur.
D'un nuage sanglant l'horizon se colore;
Dans sa course rapide, un brûlant météore
S'élance, environné des ombres de la nuit ;
La foudre le précède et la terreur le suit.
Près du trône ébranlé, dans sa coupable joie,
La trahison s'apprête à dévorer sa proie.
Aveuglement fatal!.... Où courez-vous, soldats?
Quel démon vous entraîne à ces nouveaux combats?
Malheureux, arrêtez! ce jour vous déshonore;
Songez à votre gloire; ellè était pure encore.

Accablés, non vaincus, au sein de vos foyers,
Vingt-cinq ans de victoire illustraient vos lauriers:
Vous allez les fléttir!.... Mais en vain la Patrie,
Se traînant à vos pieds, en gémissant s'écrie :
« Cruels! qu'espérez-vous? est-ce à vos bras sanglaus
» A m'arracher le cœur, à déchirer mes flancs? >>
Sourds à sa voix touchante, à sa douleur amère,
Elle n'a plus de fils, vous n'avez plus de mère.

Eh bien! vous le verrez cet horrible tableau :
Le trépas vous attend aux champs de Waterloo.
Volez à sa rencontre, allez braver sa rage ;
Et d'un beau désespoir signalant le courage,
En succombant, du moins, montrer à l'univers.
Que votre noble audace égala vos revers.

Impitoyable mort, ta faux peut les abattre :

Vois les marcher sans crainte, et tomber sans combattre.
Premiers soldats du monde, à leur dernier soupir,
Ils font plus que de vaincre, ils sont fiers de mourir.

O regrets éternels! ô guerriers trop coupables!
Des destins conjurés victimes déplorables!
En plaignant votre erreur, la France avec orgueil
A la postérité lègue votre cercueil.

Vous étiez son rempart, vons deviez la défendre!
Hélas! et l'étranger foule eu paix votre cendre....
Mais, terribles pour lui jusqu'au sein du repos,
A votre souvenir nous devrons des héros.

Arbitre souverain, dont la bonté trahie;
N'a pu décourager la clémence infinie;

Roi grand par tes vertus et grand par tes malheurs,
Pour la seconde fois viens essuyer nos pleurs ;

Da ciel qui nous punit désarme la colère.
Mais, cessant de frapper, que sa foudre t'éclaire :

A de vils factieux fais sentir ton pouvoir;
Renverse, anéantis leur sacrilege espoir.
D'une affreuse anarchie execrables apôtres,
Qu'ils apprennent enfin que tes droits sont les nôtres
Que nos vœux t'ont suivi, que nos cœurs sont à toi ;
Qu'ils n'ont pu séparer les Français de leur roi.
Sons ton sceptre affermi vois expirer leur rage.
Louis, Dieu te soutient; au milieu de l'orage
Il veillait sur tes jours, il a guidé tes pas.
Notre bonheur commence, et tu l'achèveras.

MADRIGAL.

J'espérais quelque jour oublier son imagė;
Mais chaque objet l'offre à mes yeux;

Elle me suit partont, je la trouve en tons lieux,
Et dans mon cœur bien davantage.

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ÉNIGME.

Je suis une étroite prison,

Construite en forme de tourelle,
Dont souvent à gente pucelle
On s'empresse de faire don.
De captives un certain nombre
Par elle y sont mises à l'ombre :
Quand une d'elles voit le jour
(Est-il plus triste destinée !)
Ce n'est que pour être enchaînée,
Ou pour enchaîner à son tour :
Avec une queue acérée,

Les unes ont leur tête perforée
Très-perpendiculairement,
Les autres circulairement.

S........

CHARADE.

D'une illustre famille

De la vieille Castille

Mon premier est le beau surnom ;

Blanchi sous mon second,

Messir Aliboron

Doit maudire son existence.

Dans mon dernier, vers l'ouest de la France,
Et sur les rives de l'Adour,

Un roi des Goths établit son séjour.
Aux champs, à la ville, an village,
Mon entier, parvenu sur le retour de l'âge,

Est un fort triste personnage.

V. B. (d'Agen.)

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