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A la mort de Charles II, arrivée le 1er. novembre 1900, il n'y eut plus rien à faire pour la maison royale. Philippe V, à son arrivée, chargea seulement notre Jordan de plusieurs tableaux pour la cour de Louis XIV. Jordan partit de Madrid pour Naples, à la suite de

La Cène.

Job sur le fumier.

Saint Jérôme pénitent.
Saint-Onofre de Ribera.

Jaël et Sisara.

Denx Conversions de St. Paul.

La Chute de St. Julien l'Apostat.

Les esquisses de la bataille de

Saint-Quentin.

Sainte Famille, de Raphael.

Deux Madeleines Pénitentes; une Le Voyage de Jacob et sa famille.

de Ribera.

Noé.

Les Anges servant J.-C. au désert.

Le Massacre des Innocens, du

Tintoret.

Le Martyre de Sainte Justine.

Vingt-quatre traits de l'histoire de la Vierge.

Passage de la mer Rouge, gravé

par le célèbre Selma.

Rubens peignant une femme nne.
Quatre traits de la vie de Sam-

son.

Quatre traits fabuleux.
Un intérieur.

La Visitation.

Quatorze, représentant des saints Deux Saint Michel.

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JANVIER 1816.

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S. M., le 8 février 1702. Il passa par Florence, où R 72

peignit, sur les vitraux de l'arsenal du grand-duc, une série admirable de passages historiques en petit.

Clément XI le reçut à Rome avec une distinction particulière, en lui permettant d'entrer dans son palais portant l'épée, le manteau et ses conserves.

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Jordan reconnut cet honneur en concluant de suite pour S. S. deux grands tableaux à l'huile (1).

La réputation de ses grands ouvrages en Espagne l'avait précédé à Naples. Il fut reçu avec distinction. On l'y chargea de suite de l'exécution d'un si grand nombre de tableaux, qu'il ne put jouir un seul moment des richesses considérables qu'il apportait de Madrid. Aux conseils qu'on lui donnait de se reposer, en lui disant qu'il avait assez fait pour la gloire, if répondait :

La gloria, la voglio io in paradiso,

où sans doute il entra le 4 janvier 1705, jour de sa mort, à l'âge de soixante-treize ans.

Il fut enterré en pompe dans l'église de Sainte-Brigitte, à la chapelle de Saint-Nicolas de Jari, que sa main avait aussi décorée de fresques.

Après avoir signalé la fécondité de Jordan, il convient de dire que, si jamais il ne fit rien d'absolument mauvais, son extrême vivacité s'opposa entièrement à ce qu'il fit rien d'absolument transcendant. Si jamais peintre n'eut plus de génie, jamais artiste n'eut moins de retenue.

L'ambition du père fomentant celle du fils, elle fut la cause du peu de soin que ce dernier mit à étudier le difficile et la délicatesse de l'art. Jordan se contenta de plaire au vulgaire, et, si parfois il voulut satisfaire le connaisseur, il ne put tout-à-fait retenir sa promptitude dans l'exécution. Il eut pour lui le bonheur de paraître dans un temps où la philosophie de l'art et la simplicité jointe à l'exactitude se comptaient pour de purs accessoires. Entraîné par le mauvais goût qui dominait alors dans la poésie et dans la littérature, il introduisit dans ses compositions l'obscurité de l'allégorie, le mélange du sacré et du profane, et la confusion de mille personnages réels avec mille chimères personnifiées.

(1) L'un représente le Passage de la mer Rouge; l'autre, Moïse topshant le Rocher.

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Dans les attitudes il sacrifia le décorum, et dans la composition joignit l'invraisemblance au désordre. Il prit plaisir à répéter des raccourcis affectés et à répandre des effets généraux de lumière et de clair-obscur aussi forcés qu'imprévus. De là provint, avec d'autres défauts, une discordance universelle dans la couleur. Leur nouveauté cependant et le mauvais goût dominant alors en Europe donnaient de grands succès à tous ces écarts (1).

Malgré ces défauts nombreux, les œuvres de Jordan, particulièrement ses fresques, seront toujours appréciables par des traits de génie qui signalent le grand peintre. Ils brilleront par l'invention, la facilité de produire, par la fraîcheur, la grâce, la diaphanéité, et par des touches qui, en décelant le maître, lui donnent un rang honorable parmi les peintres modernes.

Malheureusement tous les artistes de son temps, en Espagne surtout, se croyant inspirés comme lui, voulurent suivre ses traces, et pensèrent en l'imitant avoir trouvé le chemin le plus court pour arriver à la perfection. Mais ces maximes faisaient abandonner le dessin, et, tous s'écartant du vrai sentier, tous donnèrent ensemble le sigual de la décadence de la peinture en Es pagne. Voilà ce que les arts doivent au singulier génie de Luc Jordan.

Ses élèves les plus recommandables sont :

Paul Mattey, Nicolas Rossy, Josef, Simonetti, Ma thieu Pacelli, et peut-être Solimène.

On trouve de Jordan beaucoup de dessins, ainsi que plusieurs gravures dans le genre de Ribera son maître. Les plus recherchées sont

Une Madeleine; Jésus et les Docteurs; le Sacrifice d'Élie; la Femme Adultère ; la Mort des Faux Prophètes; le Couronnement de Sainte Anne, et surtout une Sainte Famille. F. Q.

(1) On peut dire, avec raison, que Jordan en peintare fut comme Lope de Vega en poesie; tous deux s'étudièrent à produire beaucoup, sans s'occuper de produire bien.

L'AMI DES ENFANS;

Par M. et Mme. Azaïs (1).

La première livraison de cet ouvrage donne le droit de penser que M. et Mme. Azaïs veulent le rendre digne de la réputation qu'ils ont acquise en morale et en littérature. Berquin paraît avoir transmis à ses continuateurs son genre aimable, son style pur et animé, ses inventions pittoresques et ingénieuses. Nous apprenons, par un grand nombre de témoignages, que les enfans à qui le Nouvel Ami des Enfans a été donné, le lisent avec un vif intérêt, le lisent de nouveau, et le relisent encore. A ce suffrage direct et irrécusable, se joint celui des parens et des littérateurs; ceux-ci sont satisfaits de trouver dans un recueil destiné à l'enfance, des drames touchans et bien conduits, des tableaux variés de couleur, et judicieusement placés, des récits où l'instruction la plus douce, quelquefois la plus utile, se cache sous le voile de la gaîté et du badinage. Nulle dissertation, nulle pédanterie, nulle inconvenance surtout, écueil ordinaire des précepteurs de l'enfance.

On sait avec quel charme de goût et de sentiment Berquin faisait les romances, et avec quel art il les plaçait. Qu'on lise, dans le Nouvel Ami des Enfans, le

(1) Première livraison, 2 volumes in-18, ornés de quatre gravures. Prix: 2 fr.

A la librairie d'Éducation d'Alexis Eymery, rue Mazarine, no. 30. Le prix de l'abonnement pour les douze livraisons de l'année est de 20 francs.

Les souscripteurs recevront gratuitement, à la fin de l'année, un volume séparé contenant tous les premiers couplets de chaque romance, avec la musique gravée. La souscription sera fermée le 1",

mars.

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