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tables membres du triumvirat qui a régné longtemps sur ce théâtre. On avait bien raison de dire que c'était trois têtes dans une perruque. M. R.... n'est pas seul coupable du Vin et la Chanson; un faiseur de romances, membre influent du comité vaudevil liste, a, dit-on, appauvri cet ouvrage de quelques-uns de ces couplets à l'eau rose.

On peut être honnête homme et chanter la romance.

Mais qui chante la romance est rarement comique : c'est ce qui fait que M. C...... y est un des plus funèbres chansonniers que nous ayons.

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NOUVELLES

De la Cour, Paris et les Départemens.

18 janvier.

donnance suivante :

La Gazette Officielle a publié l'or

Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Na

varre,

A tous présens et à venir, salut:

Sur le compte qui nous a été rendu que plusieurs facultés des lettres et des sciences organisées par des statuts du conseil ou des actes du grand-maître de l'Université, en vertu des articles 13 et 15 du décret du 17 mars 1808, n'ont pás attiré un nombre d'étudians proportionné aux dépenses que ces institutions exigent, et que la pénurie où se trouvent les finances de l'instruction publique fait une loi de supprimer ou de réduire des établissemens dont les dépenses ne sont pas compensées par leur utilité;

Voulant toutefois ménager à ceux qui désirent être admis aux facultés supérieures les moyens d'obtenir sans déplacement coûteux le grade de bachelier és-lettres que les lois et règlemens exigent d'eux;

Vu l'arrêté de notre commission de l'instruction publique, du 3 octobre dernier;

Et sur le rapport de notre ministre secrétaire d'état au département de l'intérieur,

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art. 1. L'arrêté de notre commission de l'instruction publique, du 31 octobre 1815, qui supprime les facultés des lettres d'Amiens, de Bordeaux, de Bourges, de Cahors, de Clermont, de Douai, de Grenoble, de Limoges, de Lyon, de Montpellier, de Nanci, de Nîmes, d'Orléans, de Pau, de Poitiers, de Rennes et de Rouen, et les facultés des sciences de Besançon, de Lyon et de Metz, est confirmé pour être exécuté à compter dudit jour 31 octobre 1815.

2. Dans toutes les académies, à l'exception de celles qui conservent des facultés des lettres, il sera formé une commission qui sera chargée d'examiner les candidats au grade de bachelier es-lettres.

3. Notre ministre secrétaire-d'état au département de l'intérieur est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.

Donné à Paris, au château de Tuileries, le 18 janvier, l'an de grâce 1816, et de notre règne le vingt et unième. Signé Louis. 19. La même Gazette a publié la loi suivante : Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre,

-

A tous ceux qui ces présentes verront, salut :

Nous avons proposé, les chambres ont adopté, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit:

Art. 1er. Le 21 janvier de chaque année, il y aura dans le royaume un deuil général, dont nous fixerons le mode ce jour sera férié,

2. Il sera fait le même jour, conformément aux ordres donnés par nous à ce sujet l'année dernière, un service solennel dans chaque église de France.

3. En expiation du crime de ce malheureux jour, il sera élevé, a nom et aux frais de la nation, dans tel lieu qu'il nous plaira de désigner, un monument dont le mode sera réglé par nous.

4. Il sera également élevé un monument, au nom et aux frais de la nation, à la mémoire de Louis XVII, de la reine Marie-Antoinette et de madame Élisabeth.

5. Il sera aussi élevé un monument, au nom et aux frais de la nation, à la mémoire du duc d'Enghien.

La présente loi, discutée, délibérée et adoptée par la chambre des pairs et par celle des députés, et sanctionnée par nous cejourd'hui, sera exécutée comme loi de l'état; voulons en conséquence qu'elle soit gardée et observée dans tout notre royaume, terres et pays de notre

obéissance.

Si donnons en mandement à nos cours et tribunaux, préfets, corps administratifs et tous autres, que les présentes ils gardent et maintiennent, fassent garder, observer et maintenir, et, pour les rendre plus notoires, ils les fassent publier et enregistrer partout où besoin sera : car tel est notre plaisir; et, afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous y avons fait mettre notre scel. Donné à Paris, au château des Tuileries, le 19. jour du mois de janvier de l'an de grâce 1816, et de notre règne le vingt et unième. Signé LOUIS.

20. Le service du bout de l'an des obsèques du roi Louis XVI et de la reine son épouse, a été célébré aujourd'hui dans l'église de l'abbaye de Saint-Denis.

Monsieur, Mgr. le duc d'Angoulême, Mgr. le duc de Berry, Mgr. le prince de Condé, madame la duchesse d'Orléans douairière, et madame la duchesse de Bourbon, y assistaient.

Madame, duchesse d'Angoulême, s'y était aussi rendue. Une tribune voilée dérobait sa douleur à tous les yeux.

21. Le roi a assisté aux vêpres qui ont été chantées dans sa chapelle.

- Avant la messe, S. A. R. Mgr. le duc d'Angoulême a reçu un grand nombre de fonctionnaires civils et militaires, ainsi qu'un nombreux état-major de la garde royale.

22. Une députation du département des Ardennes a été admise auprès du roi. S. M. a répondu :

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J'ai déjà fait, et je ferai encore tout ce qui sera pos

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-

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>sible pour le soulagement de votre département. Monsieur recevra les dames les premiers et derniers lundis de chaque mois, le soir après l'audience du roi.

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Quarante personnes, détenues dans les prisons de Paris pour des créances au-dessous de 20,000 francs viennent d'être délivrées par une main pieuse, qui s'est chargée de leurs dettes. On assure que le même bienfait se renouvelle dans les divers départemens du royaume, et s'attache à la pompe expiatoire du 21 janvier. Ainsi donc dans ce jour de douleur il y aura eu place pour la bienfaisance. Le deuil de Louis XVI inspire la bonté; à côté des larmes versées pour honorer sa mémoire, il y aura eu en son nom des douleurs soulagées, des infortunés rendues à leurs familles; et le palais des rois, plein de tristesse et de larmes, se sera occupé d'envoyer dans la prison du pauvre quelque consolation et quelque secours. Honneurs aux princes que leurs douleurs privées rendent plus sensibles au malheur !

-Le roi a daigné accorder seize décorations à chacune des légions de la garde nationale à pied, et huit décorations à la garde à cheval.

Par ordonnance du 10 janvier, M. Seignan de Serre, colonel de la gendarmerie, a été nommé prevôt de la cour prevôtale de Nîmes.

- S. A. R. Madame a entendu la messe ce matin à neuf heures. Depuis son retour de Saint-Denis, cette pieuse princesse, toute entière à des souvenirs douloureux, est restée dans son appartement et n'a reçu per

sonne.

On désigne comme candidats à la place vacante à la première classe de l'Institut par le décès de M. Tenon, MM. Duméril, Magendie et Blainville.

-Le général Ornano, qui était détenu à l'Abbaye, a été mis en liberté.

-Un journal annonce que vingt-quatre individus ont été arrêtés le 22 janvier dans le faubourg Saint-Mar

cean, et conduits devant les autorités par la force

armée.

La cour prevôtale a été installée aujourd'hui par M. Agier, l'un des présidens de la cour royale. Des discours analogues à la circonstance ont été prononcés par ce magistrat, ainsi que par M. le prevôt et M. le président de la cour prevôtale, et par M. le procureur du roi près le tribunal de premiere instance.

Arthur de Bretagne, tragédie nouvelle, sera jouée, dit-on, la semaine prochaine. la semaine prochaine. Henri IV et Mayenne suivront de près cette tragédie. MM. les comédiens français donneront ensuite Alexandre et Apelle, comédie en un acte et en vers libres.

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- M. Raoul-Rochette a été nommé membre de l'Ins titut, classe d'histoire et de littérature ancienne, à la place de M. Mentelle.

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Le général Colbert, qui a été mis en liberté après avoir été détenu pendant quelque temps à l'Abbaye, vient d'obtenir la permission de se retirer chez l'étranger; il a dû quitter Paris il y a quelques jours.

La bienfaisance publique s'épanche incessamment avec une noble abondance en faveur des victimes d'une guerre désastreuse. Parmi ces victimes, il en est qui, plus cruellement frappées, ont des droits tout particuliers à la commisération, et méritent par cela même d'en éprouver les généreux effets.

Tels sont les infortunés habitans de Souffelwinsheing et de Mundolsheingen en Alsace. Leurs habitations, leurs bestiaux, leurs grains, tout a été la proie des flammes. Leurs pertes sont estimées à 2,000,000 de francs. Le roi, dont le cœur est un trésor de clémence et de charité, a donné de sa cassette 24,000 francs pour ces malheureux, et ce touchant exemple ne saurait manquer de trouver des imitateurs parmi des Français qui honorent le courage et le patriotisme.

MM. Treuttel et Wurtz, rue de Lille, n. 17, et Mercian, rue de Bondi, n°. 17, se sont chargés de recueillir les dons destinées aux incendiés de l'Alsace.

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