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mille quatre-vingt-sept individus, dont mille deux cent quatre-vingt sept en étaient morts. Le docteur, ses enfans et les quarante-huit personnes qui étaient avec eux, n'éprouvèrent pas la moindre atteinte de la contagion, en faisant usage des fumigations acido-minérales.

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M. Q. Durand, rue de Bussy, n. 19, architecte des jardins, directeur des modèles et curiosités de monseigneur le duc de Berry, se propose de livrer par abonnement un recueil de modèles d'architecture choisis parmi les monumens les plus remarquables de France. Cette collection sera d'autant plus intéressante qu'elle offrira aux amateurs tout ce qu'il y a de plus curieux dans les genres français, gothique, rustique et étrangers.

Ces modèles représenteront aussi des temples, des fabriques, des pavillons, des belvédères, des ermitages, et enfin tout ce qu'un propriétaire aisé peut désirer pour orner et embellir ses possessions.

L'abonnement pour une livraison tous les mois est du prix de 60 fr. par an pour Paris, et 75 fr. pour les départemens. M. Durand a déjà fait paraître un Temple de la Paix qui fait un très-joli ornement de cheminée: il achève en ce moment le modèle de la porte Saint-Martin, et s'occupera ensuite du bel arc de triomphe de la porte SaintDenis, qui est si beau sous le rapport de l'architecture. L'entreprise de cette collection mérite d'être encou→ ragée; elle peut être utile à l'art et susceptible d'être mise en usage parmi les nouvelles découvertes.

Le maire de la ville de Nantes, convaincu que la rage peut se communiquer un grand nombre d'années après, en se servant, pour blesser quelqu'un, des mêmes armes qui auraient été ensanglantées par des blessures faites à des animaux atteints de la rage, vient de publier l'article suivant :

1. Tous ceux qui, dans les derniers jours, ont tué ou blessé des chiens suspects, devront passer la lame de leurs armes dans des braises ou cendres ardentes; 2°. les nétoyer avec du sable fin, ensuite y répandre une couche d'huile. On n'oubliera pas de laver l'intérieur du

fourreau avec un verre d'eau tiède, dans laquelle on aura fait fondre pour cinq centimes de potasse.

-Les objets d'art qui ont été transportés de la France à Brunswick, ont beaucoup souffert dans le trajet, notamment la collection des Majolica, vases de terre qui ont été peints par Raphaël.

M. Guérin, qui avait été nommé à la place de directeur de l'académie de France à Rome, n'a point accepté. On ignore si son remplaçant sera l'un des deux candidats restans, qui sont MM. Thevenin, peintre, et Pâris, architecte, ou si l'Institut sera invité à nommer un nouveau candidat, pour que le choix ait toujours lieu sur le nombre de trois.

- M. Schwilgué, horloger et professeur de mathématiques au collège de Schélestat, vient d'inventer une pendule à calendrier perpétuel mécanique, où les fêtes mobiles sont représentées et se transportent d'elles-mêmes sur les mois et les jours qui leur correspondent pour chaque année, ainsi que le comput ecclésiastique qui y répond. Ce travail présentait de grandes difficultés dont l'auteur paraît avoir triomphé par des moyens aussi sûrs qu'ingénieux; en sorte que le problème de la détermination du jour de Pâques, ainsi des autres fêtes mobiles, pourra se résoudre à l'aide de ce nouveau mécanisme, non-seulement pour chaque année de ce siècle, mais à perpétuité pour les siècles à venir.

que

On annonce la publication très-prochaine d'un nouveau journal de médecine, sous le titre de: Journal universel des Sciences médicales. Cet ouvrage périodique, conçu sur un plan très-étendu, dans lequel la littérature médicale de toutes les nations civilisées tiendra une place considérable, doit être dirigé par M. Regnault, médecin-consultant du roi.

— M. Piatti, libraire à Rome, vient de publier le Testament de Louis XVI, traduit en toutes les langues européennes.

---Les Jésuites ont cru pouvoir faire imprimer les livres des religieux de leur ordre, qui, dans le temps de leur

splendeur, furent mis à l'index. De ce nombre est la troisième partie de l'Histoire du peuple de Dieu, par le P. Berruyer; mais l'ouvrage a été saisi à Rome, à la requête du procureur du saint-office, et les exemplaires déposés au greffe de l'inquisition. On va instruire le procès des Jésuites éditeurs.

- M. Hase, professeur à l'école spéciale des langues orientales, fait imprimer en ce moment, à l'imprimerie royale, un volume faisant suite à la collection d'historiens grecs, connue sous le nom de la Bysantine. Ce volume in-folio contiendra l'Histoire de Léon le diacre; un fragment considérable de celle de Jean d'Antioche, sur les guerres entre les Romains et les Perses; un traité› sur la tactique, composé par l'empereur NicéphorePhocas; le récit de la prise de Syracuse par les Sarrasins, écrit par un témoin oculaire. Ces ouvrages, restés inédits jusqu'à présent, sont tirés des manuscrits de la bibliotheque du roi et de celle du Vatican. L'Europe savante devra leur publication, intéressante pour l'histoire du moyen âge, à la générosité avec laquelle S. Ex. le ministre de l'intérieur, et M le comte Fromanzow, grandchancelier de l'empereur de Russie, ont favorisé cette entreprise.

-M. Godin de Nevers vient d'inventer une soufflerie hydraulique, applicable aux forges à hauts fourneaux. Une caisse ayant deux ouvertures, dont l'une reçoit un courant d'eau, qui, par l'autre ouverture, porte au fourneau un courant d'air; tel est le principe de cette invention. L'eau, après avoir chassé tout l'air de la caisse, fait place, par son écoulement, à une nouvelle quantité d'air, et cette alternative, en se perpétuant constamment, donne un courant d'air presque uniforme. L'établisse→ ment et l'entretien de celte soufflerie auraient encore l'avantage de coûter beaucoup moins que les moyens analogues employés en France jusqu'à ce jour. La Société d'Encouragement, en reconnaissant combien cette machine est ingénieuse, a pensé que son application en grand aux hauts fourneaux exigeait des expériences qui pourront seules en démontrer l'utilité.

Bateaux à vapeurs.

Au moment de voir réalisé

sur la Seine un service de bateaux mus par la force élastique de l'eau, on connaîtra sans doute avec plaisir les procédés de cette invention.

Nous supposons un bâtiment de quatre-vingt-dix pieds de longueur, et quatorze en largeur sur le tillac, non compris une galerie qui peut se projeter en dehors de part et d'autre. Ce bâtiment serait du port de soixantequinze tonneaux. La machine à vapeur occupe à peu près le milieu du bâtiment; la chaudière est placée à tribord; le cylindre et le volant, faisant contre-poids, à bas-bord. La force de la machine est équivalente à trente chevaux (elle peut l'être plus ou moins, suivant la charge qu'on entend donner au bateau, et l'obstacle que présentera la rivière). Le jeu du piston met en mouvement de chaque côté du bâtiment, par un bras à manivelle, une roue verticale à aubes, ressemblante à celle des moulins, que l'eau frappe en dessous, à la différence, pour l'effet, que dans les moulins le courant de l'eau fait tourner la roue et met en action le mécanisme intérieur, tandis qu'ici c'est la vapeur qui met en mouvement la roue dont les aubes, frappant l'eau comme autant de rames verticales, prennent sur leur liquide leur point d'appui, et font marcher le bateau en avant. Ces roues ont environ onze pieds de diamètre; elles plongent dans l'eau d'environ un quart de leur rayon, plus ou moins, selon les circonstances. Leur largeur est d'environ trois pieds six pouces, et elles sont fabriquées de tôle épaisse. Pour éviter le bruit désagréable provenant du clapotement des aubes à leur entrée dans l'eau, on dispose obliquement ces aubes, afin qu'entrant dans l'eau par un angle, elles coupent le liquide, au lieu de frapper en l'enfonçant. La vitesse de la circonférence de la roue est de six lieues trois quarts à l'heure, et celle du bâtiment, lorsque l'eau est peu agitée, est d'environ un tiers de celle des roues.

Le feu très-violent qu'on entretient sous la chaudière de la machine à vapeur, consume environ quatre ou cinq milliers de houille en vingt-quatre heures; la fumée qui s'en échappe s'élève dans un gros tuyau cylindrique de fer battu très-épais, qui fait en même temps l'office de mât, et porte à sa vergue une grande voile carrée.

La partie inférieure de ce mât-cheminée est très-chaude; mais la voile ne court aucun risque; le fourneau qui contient la chaudière repose sur des briques fortement assemblées par des bandes de fer, et les parois intérieures du bâtiment sont revêtues en tôle.

ANNONCES.

PROSPECTUS. OEuvres complètes de Cicéron, avec la traduction en regard, et accompagnées de notes critiques et littéraires, précédées de la vie de cet orateur, et terminées par le Clavis Ciceroniana d'Ernesti; 22 vol. in-8°., ornés du portrait de Cicéron.

Cicéron fut un des plus grands hommes et un des plus grands génies de l'antiquité. Il est le seul qui puisse, à juste titre, disputer à Démosthène le premier rang parmi les orateurs. Philosophe et magistrat, ses productions furent regardées de son temps, et le sont encore de nos jours, comme un trésor inépuisable de science, d'éloquence et de goût. On ne saurait aspirer à la gloire littéraire sans le prendre pour guide. Il unissait à un esprit observateur et profond, une incroyable variété de connaissances. Il les porta à un si baut degré, que rien ne saurait égaler sa vaste érudition. Personne n'avait étudié avec autant de sagacité les hommes et les choses : aussi est-il le modèle de tous ceux qui veulent se distinguer dans la carrière de l'éloquence; et, comme on l'a dit avec beaucoup de raison, il est devenu le manuel de tous les gens instruits dans toutes les conditions; it ne lui être universel; sa diction a presque manqua rien pour tonjours les charmes, la cadence et l'harmonie de la poésie.

La difficulté de pouvoir rassembler les différens traités de Cicéron imprimés en divers formats, et dont plusieurs n'avaient pas été traduits ou ne l'étaient que d'une manière imparfaite, laissait depuis long-temps désirer qu'une nouvelle édition contînt tous les ouvrages qui nous restent de cet orateur illustre; on souhaitait encore que cette édition fût accompagnée de versions fideles.

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