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Cicéron n'était donc point véritablement traduit, lorsque des littérateurs distingués se partagèrent cette noble entreprise. L'abbé d'Olivet, qui a rendu à la langue de si grands services; Regnier-Desmarais, Bouhier, Durand, Castillon, Gallon de la Bastide, Mongault, Barrett, Prévost, Morabin, ont beaucoup mieux saisi l'esprit du premier des orateurs romains. Ils ont rendu sa pensée plus exactement et plus élégamment; ils ont, pour ainsi dire, rivalisé avec leur modèle, et leurs travaux sont devenus classiques.

Il était réservé à MM. l'abbé Auger, Clément, Desmeuniers, Gueroult frères, Bernardi, Binet et Lemaire, de nous transmettre les beautés multipliées qui caractérisent l'éloquence de Cicéron, et ces leçons sublimes et profondes d'un art dont il avait étudié et mis à profit toutes les ressources et toute la magie. Voilà les savans à qui nous devrons véritablement l'avantage de sentir et de connaître mieux le prix des productions de notre auteur, Avec de telles ressources, jointes à celles que nous offrent quelques traducteurs estimables, on a conçu l'espoir de donner, avec de bonnes traductions, la collection complète des OEuvres du plus grand orateur de Rome.

On concevra sans peine que, surtout pour la partie philosophique, il est devenu indispensable de relire et de retoucher soigneusement plusieurs traductions, telles que celles de Regnier-Desmarais, de Morábin et de Barrett; de suppléer même à plusieurs omissions volontaires, mais qui doivent disparaître dans une édition complète. Des professeurs et des littérateurs connus par leur érudition, ont bien voulu entreprendre cette révision importante, et se charger de la version des Fragmens et des petits Traités qui manquent encore à notre httérature.

La Vie de Cicéron sera rédigée d'après Middleton et l'abbé Prévost, mais en mettant surtout à profit les remarques de plusieurs écrivains, et en particulier les excellentes observations placées dans la version espagnole de

M. Azara.

Voici les noms des traducteurs :

Desmeuniers, Levée, De Roquefort, Binet, Lemaire, Gueroult, Auger, Prévost, Mongault, Castillon, Durand,

Regnier - Desmarais, d'Olivet, Bouhier, Barrett, Bernardi.

Le texte latin sera celui d'Ernesti; et le Clavis Ciceroniana du même auteur, qui terminera l'ouvrage, ajoutera beaucoup au mérite de cette édition. Nous n'avons pas besoin d'insister sur l'excellence de ces tables; leur utilité est trop connue et trop appréciée pour nous étendre davantage sur cet objet. Les épreuves seront corrigées avec le soin le plus scrupuleux par les éditeurs. La partie typographique ne laissera rien à désirer.

Des personnes marquantes dans le monde littéraire membres d'une des premières sociétés savantes de l'Europe, n'ont pas dédaigné de favoriser, d'encourager, d'honorer même cette entreprise, en aidant les éditeurs de leurs conseils et de leurs lumières.

La collection complète des OEuvres de Cicéron formera 22 vol. in-8°., tirés à 600 exemplaires. Chaque livraison, composée de 3 volumes de 5 à 600 pages, paraîtra tous les deux mois. Les souscripteurs ne sont tenus à payer qu'au moment de la livraison, pour laquelle on ne donnera rien

d'avance.

Conditions. Le prix de chaque volume, pour les personnes qui se seront fait inscrire avant la fin d'avril, sera de 6 fr. 50 cent. : passé ce terme, qui est de rigueur, chaque volume coûtera 8 fr. On tirera quelques exemplaires sur papier vélin. Prix de chaque vol., 13 fr.

La souscription est ouverte à Paris, chez F. Ignace Fournier, libraire, rue Poupée, no. 7; C.-L.-F. Panckoucke, éditeur du Dictionnaire des Sciences médicales, rue Serpente, no. 16; et A. Eymery, rue Mazarine, no. 3o.

Les Confessions du cardinal Fesch, traduites de l'italien, suivies du portrait de l'abbé Maury, morceau inédit de M. de Pradt.

Prix, 60 c. Chez Audin, libraire, quai des Augustins, n°. 25.

Ode à Louis XVI, martyr, présentée au Roi, à Vérone, le 21 janvier 1795, par M.-B.-F.-A. De Fonvielle, de Toulouse, auteur d'une tragédie de Louis XVI,

encore inédite, dont Sa Majesté a daigné agréer l'hommage à cette même époque.

Prix, 50 c. Chez Dentu, rue du Pont de Lodi.

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Alfred, poëme en quatre chants, par Charles Millevoye, 1 vol. in-18, orné d'une jolie gravure de Simonet, d'après le dessin de Leroy.

Prix, papier fin, 2 fr. ; et papier vélin, 4 fr. Chez A. Eymery, rue Mazarine, n°. 3o; par la poste, 50 C. de plus.

Nous rendrons compte très-incessamment de ce poëme, qui ne fait qu'ajouter à la réputation de M. Charles Millevoye. Nous diróns comment ce poëte a peint son héros, personnage éminemment poétique, et que l'histoire nous représente comme un monarque guerrier, fondateur d'une dynastie; poëte, législateur, et joignant à tant de sortes d'intérêts l'intérêt qu'inspire un malheur non mérité; ce guerrier qui, accablé sous le nombre après d'éclatantes victoires, abandonné de son peuple dont il est chéri, sus pend sa couronne aux rameaux d'un chêne, se réfugie dans une cabane, et, simple pâtre, songe, en conduisant un troupeau, qu'il doit encore gouverner un peuple; qui, au signal de l'amitié, passe, sous le déguisement d'un chanteur, dans le camp des farouches Danois, observe leurs positions, profite de leur désordre, et, un luth en main, s'apprête à reconquérir ses états.

Des fragmens de ce poëme sont déjà connus de nos lecteurs; nous essaierons, tout en rendant justice aux talens du poëte, de recommander son ouvrage aux véritables amateurs de la bonne poésie,

Observations sur les Développemens présentés à la chambre des députés, par M. de Murard de Saint-Romain, député du département de l'Ain, dans la séance du 31 janvier 1816, sur l'instruction publique et l'éducation; par un membre de l'Université.

Prix: 75 c. Chez Nicolle, rue de Seine, n°. 12.

DE L'IMPRIMERIE DU MERCURE, RUE DE RACINE, No. 14.

DE FRANCE.

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AVIS ESSENTIEL.

Les personnes dont l'abonnement est expiré, sont invitées à le renouveler, si elles ne veulent point éprouver d'interruption dans l'envoi des numéros.

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Le prix de l'abonnement est de 14 fr. pour trois mois, 27 fr. pour six mois, et 50 fr. pour l'année. On ne peut souscrire que du er, de chaque mois. On est prié d'indiquer le numéro de la dernière quittance, et de donner l'adresse bien exactement, ét surtout très-lisible. Les lettres, livres, gravures, etc., doivent être adressés, francs de port, à l'administration du MERCURE, rue Mazarine, n°. 3o.

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Composée au sujet de l'amnistie accordée par le roi à la

violette.

Auguste lis, du sein de l'herbe

J'exbalais mes parfums vers la tige superbe ;
Ce faible encens, tribut d'une modeste fleur,
Zéphyr te l'apportait sur son aile legère.
Tu l'avais respiré: quel était mon bonheur!
Fidèle, heureuse et solitaire,

De frais boutons j'aimais à m'entourer.

Je leur disais : « Sous son ombre propice

« Croissez, ô mes amours, croissez pour l'adorer! » Flore, hate-toi d'entr'ouvrir lear calice, » D'y verser tes parfums, d'animer leurs couleurs. >> Répands sur eax tes charmantes faveurs. >> Flore exançait mes vœux ; sous la molle verdure, Dans les bois, au bord des ruisseaux, Riche de mes boutons nouveaux,

J'étais de nos vergers la première parure; Fleurissant à tes pieds, les filles du printemps Aimaient à t'annoncer les beaux jours et l'ombrage: Du bonheur être le présage,

Plaît à tous les cœurs bienfaisans.

Je t'adorais sans chercher à paraître ; Humble dans mes désirs, sensible avec pudeur, Je vivais, innocente fleur.

Hélas! de son destin le faible est-il le maître?

Hiver, que

n'as-tu fait périr

La violette alors si pare?

Devais-je renaître et fleurir

Pour orner le front du parjure?

Quoi! n'a-t-il pas tremblé quand sa profane main
De l'innocence osa placer l'emblème

Sur un coupable sein?

J'invoquai Flore, Pan et Jupiter lui-même.

Les dieux ont réponda : « Malgré les rameaux verts > Qui voilent ta plante timide,

» Esperais-tu qu'en parfumant les airs,

» Ta pourrais échapper aux désirs da perfide? » Ignorais-tu combien l'homme est pervers?

1- - Privez-moi de ces dons; ils faisaient mes délices,

» Quand ils étaient aussi purs que mon cœur.

» De l'infidélité s'ils deviennent complices,

» Reprenez-les; ils causent ma donleur.
» Quoi ! je ne verrai plus an lever de l'aurore

» La naïve beauté mêler à ses cheveux

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