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toutes les collections. Nous rappellerons seulement aux ingénieurs des ponts et chaussées qu'ils sont appelés à faire partie des commissions de surveillance des appareils à vapeur, et qu'à cet égard ils ont à remplir un rôle actif et important.

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Prescriptions réglementaires. — Le décret de 1865 prescrit l'emploi sur chaque chaudière, d'appareils de sûreté destinés à : Indiquer le niveau de l'eau ;

Indiquer la pression de la vapeur;

Permettre l'écoulement spontané de la vapeur produite en

excès.

Tous les appareils de sûreté se divisent naturellement en trois groupes dont chacun correspond à l'une de ces prescriptions réglementaires. Nous ne chercherons pas à décrire tous les appareils successivement proposés par les constructeurs, et dont le nombre est considérable, nous n'indiquerons que les appareils types en insistant à l'avance sur les avantages que présentent les appareils simples. Si un perfectionnement ingénieux peut compromettre la marche d'un instrument, nous n'hésitons pas à dire que cet instrument doit être rejeté.

Indicateurs de niveau. Nous constaterons, dans le chapitre consacré à l'étude des accidents, qu'une des principales causes des accidents est l'abaissement prolongé du niveau de l'eau au-dessous d'un plan déterminé dans chaque chaudière par la nature de ses dispositions intérieures. Il importe donc excessivement de connaître à tout instant la situation du niveau de l'eau à l'intérieur de la chaudière; son niveau normal est indiqué par une ligne apparente tracée à l'extérieur, et la relation entre ces deux niveaux doit être accusée par deux tubes, dont au moins un en verre, dit le décret de 1865.

Tubes en verre.

Les tubes en verre, en communication

par une garniture métallique avec la partie supérieure et la partie inférieure de la chaudière constituent le meilleur des appareils indicateurs de niveau. Les moindres oscillations sont accusées, et le mécanicien reconnaît en même temps si l'eau se maintient claire dans la chaudière. On a longtemps reproché à ces tubes leur fragilité, qui exposait les mécaniciens à de graves brûlures, lorsqu'au moment de la rupture d'un tube, ils cherchaient à fermer les robinets des garnitures métalliques.

On a proposé un appareil automatique ingénieux qui déterminait la fermeture de ces robinets; mais l'emploi de tubes en cristal fabriqués avec un soin particulier a fait disparaitre les ruptures et a rendu inutile l'emploi de ces appareils automatiques.

Robinets indicateurs.- En plaçant trois robinets à des hauteurs différentes dans la chaudière, et en les manœuvrant fréquemment, on peut reconnaître les variations du niveau de l'eau; il faut, il est vrai, une certaine habitude pour reconnaître si ce qui s'écoule est de l'eau ou de la vapeur, mais on arrive rapidement à cette habitude.

Les tubes indicateurs et les robinets ont été quelquefois placés sur les mêmes communications avec la chaudière. Cette disposition est vicieuse parce que, si une de ces communications vient à être bouchée, les deux appareils indicateurs sont inutilisés simultanément; il faut au contraire qu'ils soient complétement isolés l'un de l'autre, de manière à se contrôler, et au besoin à se remplacer mutuellement.

Indicateurs de niveau d'eau dans les grandes chaudières verticales. Les constructeurs des grandes chaudières verticales alimentées par les gaz des hauts fourneaux ont demandé à être autorisés à supprimer les indicateurs de niveau d'eau, qu'ils représentaient comme difficiles à installer et à observer, à cause de la très-grande hauteur de ces chaudières au-dessus du sol. L'administration supérieure n'a pas cru devoir faire droit à cette demande; elle a jugé que les prescriptions du

décret de 1865 étaient absolues, et que les indicateurs de niveau devaient être maintenus sans aucune exception sur toutes les chaudières à vapeur. Les variations que subit le niveau de l'eau dans les chaudières verticales étant très-grandes, il semble convenable de placer plusieurs indicateurs à des hauteurs différentes; il faut en outre prendre des mesures pour que ces indicateurs soient constamment à la vue du mécanicien; on a proposé à cet égard l'emploi de miroirs, mais cette solution nous paraît peu pratique.

Flotteurs et sifflets d'alarme. Les tubes indicateurs, les robinets ne peuvent être utiles qu'à la condition d'être observés ou manoeuvrés facilement; si le chauffeur vient à s'endormir, ces appareils deviennent inutiles. On a imaginé d'accuser les oscillations du niveau de l'eau par le jeu d'un corps flottant équilibré dans l'eau qui, en s'abaissant, agit sur le levier d'un sifflet à vapeur.

On a proposé un grand nombre de flotteurs qui tous ont à triompher d'une difficulté : c'est le passage de la tige du flotteur à travers la paroi de la chaudière. Si la tige passe facilement, il y a perte de vapeur; si elle passe avec un frottement un peu énergique, ses indications peuvent être faussées.

L'appareil proposé par la commission centrale des machines à vapeur ne donne des indications que dans le cas où le niveau de l'eau s'abaisse. Il consiste simplement en une boule servant de flotteur, venant agir sur un levier coudé qui peut, à un instant donné, découvrir un orifice par lequel la vapeur s'échappe en venant faire vibrer un timbre de cuivre.

L'appareil Résal fait marcher le sifflet également quand l'eau est trop basse ou trop haute. La tige du flotteur est munie d'une coulisse qui saisit un bouton relié lui-même à un levier.

Quand le niveau monte ou baisse suffisamment, le bouton entre en prise; le levier se meut et vient, à l'aide d'une petite fourche métallique, agir sur le sifflet indicateur. Les oscillations du contre-poids indiquent du reste également la

position intermédiaire du flotteur. Pour éviter les fuites de vapeur par le passage laissé à la tige de l'indicateur, on lui fait traverser une boîte à étoupes.

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Indicateurs magnétiques. La difficulté de faire passer une tige à travers la paroi d'une chaudière disparait dans les indicateurs magnétiques. Un flotteur en tôle porte une tige verlicale qui monte sans frottement dans un tube fermé placé sur la chaudière; l'extrémité de la tige est aimantée, et à mesure qu'elle s'élève dans le tube, elle attire une aiguille aimantée placée sur un disque extérieur.

Les variations de température auxquelles est soumis un appareil de cette nature peuvent exercer une certaine influence sur l'aimantation de ses diverses parties, aimantation qui peut en même temps être troublée par les masses métalliques de la chaudière; aussi nous ne saurions certifier la parfaite régularité des indications données par les appareils magnétiques, surtout après un usage un peu prolongé.

Indicateurs de pression. — Les indicateurs de pression comprennent les manomètres décrits dans tous les traités de physique et que nous ne pouvons en quelque sorte qu'énumérer.

Manomètre à air libre. Le manomètre à air libre est un véritable baromètre où le mercure s'élève de 0,76 par atmosphère. Pour apercevoir la colonne liquide, on emploie des tubes en cristal qui s'appliquent avec la plus grande facilité contre le mur voisin de la chaudière. Ces manomètres sont excellents pour les pressions variant entre 4 ou 5 atmosphères. Mais, quand la pression augmente, la hauteur à laquelle il faut soutenir les tubes en cristal rend leur emploi difficile. On y a pourtant remédié en employant des tubes en fer qui ne sont terminés que vers leur extrémité par un tube de cristal; on a également employé de petits flotteurs servant d'indicateurs. La grande sensibilité de ces appareils est un avantage très-considérable; leur emploi est fréquent pour les basses pressions. Manomètre à air comprimé. Le manomètre à air comprimé

obvie, en permettant d'avoir un appareil de peu de hauteur, à l'inconvénient que présentaient les grandes dimensions des manomètres à air libre. Il consiste simplement en un tube fermé, où une certaine quantité d'air se comprime au-dessus d'une colonne de mercure.

La graduation se fait en calculant les pressions à l'aide de la loi de Mariotte.

Les indications du manomètre à air comprimé sont rendues confuses par l'oxydation du mercure qui encrasse la surface du cristal; aussi cet appareil est-il presque complétement abandonné.

Manomètres métalliques. --Le jeu des manomètres métalliques est basé sur la propriété que possèdent les pièces courbes et creuses de se dresser sous l'action d'une pression intérieure. Les manomètres métalliques consistent tous en une pièce mé- · tallique creuse courbée à peu près circulairement; une extrémité est fixe, l'autre porte une aiguille dont les indications amplifiées par un jeu de leviers se lisent sur un cadran divisé. La vapeur introduite à l'intérieur du tube produit une déformation dont l'intensité croît avec la pression.

La graduation s'effectue par comparaison avec un manomètre à air libre.

Les manomètres métalliques sont d'un usage universel. Il importe cependant de les soumettre à des vérifications assez fréquentes, parce que les tubes creux s'énervent sous l'action d'oscillations incessantes.

Thermo-manomètres.

Les thermo-manomètres sont des appareils fondés sur la relation qui existe entre la pression et la température.

En regard de la température 100° on met 1 atmosphère.

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