Page images
PDF
EPUB

nom d'extractions à la main, sont commandées par les indications des appareils dont nous parlerons quelques lignes plus bas. On élève l'eau à quelques centimètres au-dessus de son niveau normal et on arrête l'évacuation dès qu'elle s'est abaissée à 2 ou 3 centimètres au-dessous de ce niveau.

L'extraction continue s'effectue par un tuyau maintenu constamment ouvert; on modifie et on peut arrêter au besoin, à l'aide d'un robinet, la sortie de l'eau. On n'est point d'accord sur la question de savoir en quel point de la chaudière il convient de placer l'orifice du tuyau d'évacuation. L'expérience semble indiquer que c'est à la surface que se tiennent les substances qui sont en quelque sorte à l'état solide naissant; elles y seraient amenées par les courants ascensionnels de vapeur, et nous avons décrit l'appareil Duméry, fondé précisément sur l'existence de ces courants dans la masse liquide.

Dans tous les cas, l'évacuation doit se faire de manière à éviter les dénivellations brusques dans la chaudière et les coups de feu qui pourraient en être la conséquence.

On a reproché au système de l'évacuation la perte de chaleur que ce système entraîne. Il est certain qu'en jetant à la mer de l'eau chaude, le combustible qui a servi à échauffer cette eau est perdu. On atténue cette perte en faisant circuler l'eau d'évacuation dans un serpentin placé dans une bâche contenant l'eau d'alimentation; cette dernière reprend une partie de la chaleur de l'eau d'évacuation et la restitue à la chaudière.

Appareils destinés à reconnaître le degré de salure des eaux. Il importe de savoir à quel moment précis la concentration des eaux exige l'ouverture des robinets d'évacuation; on se sert à cet effet d'instruments désignés sous le nom de salimètres, saturomètres, salinomètres, qui dérivent tous de l'aréomètre de Baumé. La tige de ces appareils émerge à mesure qu'augmente la densité de l'eau dans laquelle ils sont plongés, et un point trèsapparent marqué sur la tige indique au mécanicien le moment. où doit commencer l'évacuation.

On a proposé l'emploi d'appareils à 2 boules métalliques creuses: l'émersion de la première boule indique un premier degré de concentration, l'émersion de la seconde commande l'évacuation. Les incrustations salines qui s'attachent à ces boules en ralentissent la marche, et il importe de veiller avec le plus grand soin au bon état d'entretien de tous ces appareils indicateurs.

CHAPITRE XIV

DE LA COMBUSTION, DES COMBUSTIBLES ET DE LA FUMIVORITÉ

Au sujet de ce chapitre, nous devons faire, une réserve sembalble à celle que nous avons faite au commencement du chapitre IX relatif aux métaux employés dans la construction des machines. Nous ne saurions rappeler tous les faits relatifs au grand phénomène de la combustion, ni traiter toutes les questions qui se rattachent, soit à la recherche, soit à la préparation des combustibles; nous n'avons pu que réunir les notions les plus élémentaires et les plus simples, en nous plaçant au point de vue déjà plusieurs fois spécifié dans ce cours, l'emploi des machines à vapeur.

[blocks in formation]

Définition de la combustion.

La combustion est le phénomène de la combinaison d'un corps avec l'oxygène, cet oxygène étant pris, soit à l'état naissant dans des réactions chimiques, soit simplement dans l'air atmosphérique. Habituellement la combustion est accompagnée de chaleur et de lumière, et dans l'étude des machines à vapeur, c'est ce point de vue secondaire qu'il importe d'étudier en recherchant quel est, à égalité de prix, le corps dont la combustion dégage la plus grande quantité de chaleur possible.

Les produits de la combustion sont toujours plus lourds que le poids primitif du corps combiné, ou, pour nous servir du mot usuel, du combustible consommé, puisqu'il y a addition, incorporation du poids de l'oxygène absorbé. Il importe à cet égard de faire une distinction entre les produits et les résidus. Quand il n'y a pas formation de gaz, le résidu se confond avec le produit: du plomb brûlé au contact de l'air donne de l'oxyde de plomb plus lourd que le plomb employé, et l'ignorance de ce fait si simple a retardé, pendant des siècles peut-être, les progrès de la chimie. Mais quand il y a formation de gaz, il faut recueillir avec soin ces produits et en joindre le poids à celui des résidus pour vérifier la loi que nous venons d'indiquer.

Combustion complète. La chimie mesure les quantités d'oxygène qu'il est nécessaire et suffisant d'ajouter à un corps pour en obtenir la complète combustion.

Faire affluer cette quantité d'air nécessaire est donc le premier problème à résoudre dans l'étude des moyens d'utiliser divers combustibles que nous possédons; mais comme on ne cherche pas dans un foyer à produire de l'acide carbonique, et comme on veut uniquement recueillir la chaleur qui accompagne la production de l'acide carbonique, il importe beaucoup de ne pas dépasser la quantité d'air suffisante pour produire la combustion, parce que l'air froid introduit en excès refroidit le foyer et conduit à un résultat diametralement contraire à celui que l'on désirait. Nous verrons que, dans certains cas, une combustion imparfaite, et par conséquent accompagnée de beaucoup de fumée, est plus avantageuse qu'une combustion complète accompagnée d'un refroidissement de la chaudière. Les combustibles peuvent se diviser en combustibles chimiques et en combustibles industriels.

Les combustibles chimiques utilisés sont :

Le carbone,

L'hydrogène.

Les combustibles industriels sont des corps qui contiennent

les combustibles chimiques, isolés ou combinés de différentes manières, et presque toujours réunis à des substances siliceuses qui, après la combustion opérée, constituent les résidus ou les cendres.

Presque toujours les combustibles sont mélangés d'eau à l'état hygrométrique, dont la présence modifie beaucoup les pouvoirs calorifiques de chacun de ces combustibles.

Les combustibles industriels sont très-nombreux; ils peuvent être rapportés à quatre groupes :

1° Combustibles minéraux :

Anthracite, houilles et cokes, lignites, tourbes et charbons de tourbes;

2o Combustibles végétaux :

Bois, charbon de bois, tannée;

3o Combustibles liquides:

Huiles de pétrole et autres hydrocarbures ;

4° Combustibles gazeux :

Gaz des hauts fournaux, gaz de l'éclairage, oxyde de carbone.

Nous nous conformons à l'usage, en nous servant des désignations de combustible minéral et de combustible végétal. Aujourd'hui il ne saurait subsister aucun doute sur l'origine commune de ces combustibles (la vie organique développée sous l'influence de la lumière et de la chaleur solaires). Les couches d'anthracite, de houille, sont des amoncellements de végétaux qui ont vécu aux époques anté-historiques et qui ont été enfouis au moment où notre globe a subi les transformations géologiques qui lui ont donné son relief actuel. Dans la houille, on découvre des empreintes de feuilles appartenant surtout à la grande famille des fougères et des débris assez rares de troncs arrivés à leur entier accroissement. Dans certains gisements de lignites, il semble que les bois aient été amoncelés, empilés les uns sur les autres à une époque récente. Enfin, dans la tourbe, on reconnaît les traces d'une végétation qui semble d'hier, de

« PreviousContinue »