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$ 3.

Combustibles autres que la houille et le coke.

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Huiles de pétrole.

Anthracites. La combustion de l'anthracite fournit une assez grande quantité de chaleur, car ce corps contient une trèsforte proportion de carbone; mais elle présente beaucoup de difficultés provenant de la propriété qu'a ce minéral de décrépiter lorsqu'on élève sa température, et de se diviser en fragments assez petits pour encombrer les grilles et empêcher l'arrivée de l'air.

Il est cependant employé dans les hauts fourneaux de l'Angleterre, et en particulier du pays de Galles. Pour cela, l'anthracite est chauffé préalablement à une température inférieure au rouge avant d'être jeté dans le haut fourneau.

On l'utilise aussi en Amérique dans des foyers très-larges de machines locomotives; la couche de combustible, n'ayant que 0,10 d'épaisseur, est rasée par une lame d'air entrant à l'avant du foyer sous la première rangée des tubes.

Lignites. — La nature des lignites est extrêmement variable. Dans certains cas, la carbonisation du bois est presque complète; les lignites ont alors la plus grande analogie avec les houilles maigres. Dans d'autres cas, les lignites conservent la structure des végétaux.

Leur combustion est rendue difficile par la production de gaz empyreumatiques très-abondants et très-désagréables, et accompagnés d'une énorme quantité de flammèches et de cendres.

Malgré ces inconvénients, ces combustibles incomplets sont employés pour les locomotives sur le chemin de fer de l'Impératrice-Élisabeth, entre Munich et Vienne, et sur presque tout le réseau des chemins de fer Sud-Autrichiens.

D'après une note communiquée par M. Keissler, directeur du chemin de fer de l'Impératrice-Élisabeth, le lignite servant de

combustible, tiré des mines de la haute Autriche (vallée de la Traw), aurait un pouvoir calorifique égal à un peu moins de la moitié de celui des houilles autrichiennes dites houilles noires. Il exige l'emploi du bois pour l'allumage des feux.

195 livres de lignite sont nécessaires pour le déplacement de 1,000 quintaux sur une longueur de 1 mille.

Il y a un déchet d'incinération assez considérable dans les cendriers et dans la boite à fumée; ce dernier résidu peut encore servir comme combustible dans des chaudières fixes avec des grilles à gradins.

Le réseau Sud-Autrichien ne consomme pour ainsi dire que des lignites à des degrés divers de carbonisation, provenant de la basse Styrie et de la haute Autriche. Sans l'emploi de ces substances, les chemins de fer étaient impossibles dans la plus grande partie de l'empire austro-hongrois.

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L'asTourbes. Tourbes comprimées. Charbon de tourbe. pect de la tourbe est celui d'une agglomération spongieuse de débris végétaux; aussi est-elle d'une grande légèreté, car avec 20 pour 100 d'eau elle pèse 210 à 230 kilogrammes le mètre cube.

Extraite des tourbières, elle contient une forte proportion d'humidité qui exige sa dessiccation avant l'emploi ; en raison de sa grande légèreté, elle serait d'un transport encombrant, si on ne la comprimait fortement jusqu'à porter son poids à 500 ou 600 kilogrammes par mètre cube.

C'est sous la forme de briquettes ainsi comprimées qu'elle a pu être utilisée sur plusieurs chemins de fer suisses et allemands.

On se sert aussi de tourbes carbonisées par un procédé analogue à celui de la fabrication du charbon de bois et du coke, et de tourbes desséchées à 20 p. 100 d'eau.

La tourbe éprouve alors un retrait considérable de 25 à 40 p. 100 du volume primitif, et le poids du produit varie de 200 à 380 kilogrammes le mètre cube.

Elle est, du reste, plus employée dans l'industrie métallurgique que pour le chauffage des machines à vapeur.

Des expériences comparatives faites sur les chemins de fer de l'Union suisse, Rorschah-Coire et Rorschah-Saint-Gall, de 1860 à 1863, ont donné les résultats suivants :

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Bois. Charbon de bois. Ce combustible, le premier qui se soit présenté à l'homme, devient d'un emploi chaque jour plus restreint dans le chauffage des machines en France et en Angleterre. Il ne sert guère dans ces deux pays qu'aux usages domestiques.

Son extrême abondance le fait largement employer en Amérique pour la navigation fluviale.

Nous donnerons la composition moyenne de plusieurs bois desséchés.

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On peut admettre que les bois contiennent, en moyenne, moitié de leur poids de carbone, et en eau hygrométrique les proportions suivantes :

30 p. 100 après l'abatage;

20 p. 100 après deux ans ;

10 p. 100 après la dessiccation la plus prolongée.

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La fraction considérable de produits volatils montre combien l'emploi du bois comme combustible présente de chances de perte de chaleur, car la combustion complète de ces divers produits volatils offre d'assez grandes difficultés.

Le charbon de bois est employé dans l'industrie métallurgique pour la production de la fonte de qualité supérieure, le bois n'introduisant point dans le métal d'éléments minéraux nuisibles, tels que le soufre et le phosphore souvent contenus dans la houille.

Il contient carbone, 79; matières volatiles, 14; cendres, 7. Combustibles fabriqués. Emploi des déchets, de la sciure.

L'étude des combustibles fabriqués se rattache à la question si importante dans l'industrie de l'utilisation des débris, co peaux, déchets, etc. Il ne doit point y avoir de déchets, a-t-on dit, et tout objet doit trouver industriellement son emploi; cette assertion se justifie chaque jour, et, en ce qui concerne la production de la chaleur, rien ne doit être perdu.

Les grosses écorces, les souches, les dosses, les copeaux presque abandonnés dans les exploitations forestières, sont trèssoigneusement recueillis et servent à alimenter des locomobiles qui facilitent dans une large mesure le travail lui-même.

La sciure de bois même, qu'on perdait autrefois, a été utilisée d'une manière fort ingénieuse pour les locomobiles et les machines mi-fixes; il suffit d'avoir recours à quelques précautions particulières.

Un foyer spécial est établi latéralement au foyer proprement dit de la locomobile; ces deux foyers sont séparés par une cloison faite à claire-voie avec des briques réfractaires; la sciure arrive par une trémie longitudinale de 0,08 de largeur environ;

son arrivée est ralentie par l'emploi de dosses ou de débris de planches.

Dans le cas où le feu gagne la masse de sciure, on l'arrête assez facilement en accumulant de nouvelle sciure qui empêche le contact de l'air; ce mode de foyer exige toutefois une surveillance continue.

Aux Colonies, les batteries de chaudières à sucre sont chauffées avec des bagasses, produits de la compression des cannes

à sucre.

Nous ne parlerons que pour mémoire de la tannée, conglomérat d'écorce pilée, moulée en briquettes cylindriques. Après avoir servi au tannage des cuirs, ces substances, vendues sous le nom de mottes, brûlent lentement et donnent un combustible très-recherché dans les ménages à cause de son bas prix.

Charbon de Paris. Le charbon de Paris peut être considéré comme le type le plus perfectionné des combustibles fabriqués pour l'usage domestique. Il se compose de petits rondins cylindriques de 10 centimètres de longueur et de 3 centimètres 1/2 de diamètre, faits avec de la tannée et du poussier de charbon de bois agglomérés par un mastic de goudron ou de brai. Ces briquettes sont calcinées en vases clos dans des cornues analogues à celles qui servent à la fabrication du gaz, et elles constituent un combustible léger, poreux, brûlant lentement et avec beaucoup de régularité. La quantité de poussier de charbon de bois disponible est assez limitée, et cette fabrication sera toujours assez restreinte.

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Briquettes belges. Les briquettes belges, désignées quelquefois sous le nom de hochets, se composent de poussière de houille, agglutinée avec de l'argile. Ce combustible donne naturellement beaucoup de cendres; mais il brûle très-lentement, et en Belgique, ainsi que dans tout le nord de la France, la classe pauvre n'emploie guère d'autre combustible.

Industriellement, la fabrication des divers combustibles que

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