Les houilles maigres contiennent une plus forte proportion

de carbone et leur composition se rapproche de celle des anthracites.

L'altérabilité des

Altérabilité des houilles exposées à l'air. houilles exposées à l'air est un fait industriel incontestable et d'une grande importance. L'exposition à l'air d'approvisionnements non vendus peut entraîner une perte de 10 à 20 p. 100 de la valeur de la houille ce phénomène est facile à comprendre. Il est probable qu'il y a une déperdition des parties

volatiles de la houille. M. de Marsilly a fait à ce sujet des expériences sur des houilles provenant des mines exposées au feu grisou. Les houilles extraites de la mine et placées sous une cloche donnaient au bout de douze heures un gaz inflammable; mais, après avoir séjourné un assez long espace de temps à l'air, elles ne donnaient plus aucun gaz. L'aspect des houilles qui ont séjourné longtemps au contact de l'air est du reste très-différent de celui des houilles que l'on vient de retirer du sol; les surfaces dans le premier cas sont ternes et mates, tandis que dans le second elles sont vives et brillantes et comme lubrifiées par une substance huileuse.

Présence des schistes. Les houilles sont très-fréquemment mêlées de schistes qu'il importe d'enlever, soit par des triages à la main, soit par des lavages après broyage. Nous ne saurions décrire tous ces procédés ni entrer dans les détails relatifs à l'exploitation des mines de houille. Cette exploitation constitue un art très-important; nous restons au point de vue spécial de l'acheteur de combustible.

Désignations industrielles de la houille. Dans une même extraction, on divise le charbon en:

gros,

moyen, menu, tout-venant.

Dans le bassin de la Loire, on donne au gros le nom de pérat, et au moyen le nom de grèle.

Dans le Nord, le moyen se nomme gaillette et gailleteries. Poids de l'hectolitre et prix moyen de la houille. Dans le commerce de détail, la houille se vend à l'hectolitre. Le poids de l'hectolitre varie entre 79 et 88 kilogrammes, en moyenne on peut compter 85 kilogrammes. Mais dans la grande industrie, la houille s'estime et se vend à la tonne, et il est désirable de voir se généraliser ce mode d'appréciation, car avec la mesure à l'hectolitre on ne sait véritablement pas ce que l'on achète.

Sur le carreau de la mine, la valeur de la houille varie beau

coup, selon qu'il s'agit de houille en gros morceaux, de houille moyenne, de tout-venant ou de menu. On peut admettre comme terme de comparaison les chiffres ci-après :

La houille en gros morceaux triés valant 15 à 18 fr. la tonne, le moyen pourra se payer 12 fr., tandis que l'on ne trouvera du menu qu'à 6 à 8 fr.

Si l'on peut brûler le menu ou le tout-venant sur les grilles, il faut évidemment lui donner la préférence dans les lieux voisins des usines; mais à mesure que l'on s'éloigne de ces dernières, les frais de transport, d'octroi, de camionnage, sont les mêmes, qu'il s'agisse de gros charbon ou de tout-venant, et la différence relative dans les prix s'efface sur la mine. On n'hésitera pas à prendre du charbon à 6 fr. au lieu de charbon à 15 fr. A quatre cents kilomètres de la mine, avec 17 ou 18 fr. de frais accessoires, on pourra hésiter entre du menu valant 25 ou 26 fr., et du gros charbon ne coûtant que 55 fr.

Le gros charbon, nous n'avons pas besoin de le dire, est bien plus facile à employer sur une grille que le menu: il laisse passage aux courants d'air ; il ne se tamise pas entre les barreaux; aussi est-il à tous égards recherché avec ardeur dans tous les bassins houillers. Malheureusement, les houillères françaises et belges sont, à cet égard, dans une infériorité notable par rapport aux houillères anglaises. Tandis que nos houillères ne donnent que 10 à 12 p. 100 de gros, on trouve des houillères anglaises qui donnent 90 p. 100; dans certains districts de Newcastle, les menus ont été pendant longtemps jetés au remblai comme ne valant pas la peine d'être employés. L'énorme consommation de la houille, en Angleterre, l'épuisement de certains bassins ne permettent plus cette prodigalité, et l'on cherche, même en Angleterre, à tirer parti de ces menus.

Production houillère de l'Europe. Il est très-difficile de se procurer des chiffres authentiques pour la production houillère des diverses contrées de l'Europe. Nous avons trouvé les chiffres ci-après dans des documents dignes de

La supériorité de la production houillère de l'Angleterre est véritablement écrasante; sur ce chiffre de 83,210,000 tonnes, en 1860, 7,800,000 étaient exportées, mais il restait pour la consommation locale près de 75,000,000 de tonnes.

On n'a pas de données bien exactes sur les quantités de houilles extraites en Amérique, et, dans les autres contrées du globe, il doit exister des masses énormes de combustible encore inconnues. Les formations géologiques qui constituent la si faible partie du globe terrestre qu'on nomme l'Europe se retrouvent partout, et les dépôts carbonifères que nous exploitons avec tant d'ardeur se sont très-certainement effectués sur toute la surface du globe, dans des conditions analogues à celles que nous connaissons. Chaque année, les voyageurs et les géologues signalent l'existence de terrains houillers inexploités qui assurent à l'homme un inépuisable champ d'activité.

Production houillère de la France. Nous avons dans les leçons sur les chemins de fer indiqué les chiffres de la production houillère en France de 1820 à 1865 et montré le rapport qui existait entre cette production et le développement des réseaux des chemins de fer. Nous reproduirons seulement, en

la complétant jusqu'en 1869, les chiffres relatifs aux dernières

Il ressort de ce tableau la preuve que la France fait depuis quelques années de grands efforts pour augmenter le chiffre de sa production houillère; mais malheureusement ce chiffre est encore très inférieur à celui de ses besoins, qui semblent croitre plus rapidement encore.

En nombres ronds, la France consomme aujourd'hui 19 à 20 millions de tonnes de houille, et elle n'en trouve dans son territoire que les deux tiers. Elle demande le dernier tiers à l'Angleterre, à la Belgique et à la Prusse, et paye à ces nations un tribut qui s'élève de 72 à 80 millions de francs par an.

L'augmentation de la production houillère en France est donc un des premiers besoins, nous dirons presque le premier besoin du pays, et nous ne saurions indiquer aux ingénieurs un plus noble but à leurs recherches et à leurs préoccupations. On se rapprochera de ce but en suivant quatre ordres d'idées que nous ne pouvons qu'indiquer sommairement.

a.

Recherches géologiques. Il y a à faire à cet égard beaucoup plus qu'on ne le suppose; on connaît les principaux bassins houillers de notre pays, mais on n'en connait