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Pour la Belgique, MM. Fassiaux, directeur genéral des chemins de fer, postes et télégraphe, délégué; Vinchent, inspecteur général, délégué ; Gife, directeur à la même administration, délégué;

Pour le Danemark, M. le docteur C. E. Fenger, conseiller intime d'État, délégué;

Pour l'Égypte, MM. Muzzi-Bey, directeur général des postes, délégué: Victor Chioffi, secrétaire, fonctionnaire attaché;

Pour l'Espagne, MM. Angel Mansi, directeur général des postes et télégraphes, délégué; de Émilio C. Navascües, chef du bureau international au département des postes et des télégraphes, délégué;

Pour la France, M. Besnier, administrateur des postes, délégué ; Pour la Grande-Bretagne, MM. W. J. Page, second secrétaire adjoint à la direction générale des postes, délégué; Alan Maclean, fonctionnaire de première classe de la section du secrétariat à la direction générale des postes, fonctionnaire attaché;

Pour la Grèce, M. Mansolas, chef de division au ministère de l'intérieur, délégué; M. Albert-Hugues Bétant, consul de Grèce, à Genève, delégué ;

Pour l'Italie, M. le commandeur Tantesio, directeur chef de division de première classe à la direction générale des postes, délégué;

Pour le Luxembourg, M. Victor de Robe, directeur général des finances, délégué ;

Pour la Norwége, M. C. Oppen, secrétaire d'expédition au ministère de la marine et des postes de Norwége, délégué;

Pour les Pays-Bas, M. J. P. Hofstede, directeur en chef des postes au ministère des finances, délégué; M. C.W. baron Sweerts de Landas Wyborgh, directeur du bureau de poste à Rotterdam, délégué;

Pour le Portugal, M. le conseiller Eduardo Lessa, directeur général des postes, délégué; M. de Castel-Branco, secrétaire de légation, fonctionnaire attaché;

Pour la Roumanie, M. Georges Lahovari, directeur général des postes et des télégraphes de Roumanie à Bucharest, délégué;

Pour la Russie, MM. le conseiller privé baron de Velho, directeur du département des postes, délégué; Georges de Poggenpohl, chef de division au département des postes, délégué;

Pour la Serbie, M. Mladen Radojkovitsch, commissaire de section des postes et des télégraphes, à Belgrade, délégué;

Pour la Suède, M. W. Roos, directeur général des postes de Suède, délégué;

Pour la Suisse, M. le conseiller fédéral Eugène Borel, chef du département des postes, délégué; M. le conseiller fédéral Guillaume Næff,

remplaçant du chef du département des postes, délégué; M. le conseiller national Joachim Heer, landammann du canton de Glaris, délégué ; M. Steinhäuslin, secrétaire général des postes, fonctionnaire attaché, Palais fédéral; M. Fuchs, contrôleur général des postes, fonctionnaire attaché, Palais fédéral;

Pour la Turquie, Yanco Effendi Macridi, chef de division à la direction générale des postes et des télégraphes, délégué.

M. le conseiller fédéral Borel, chef du département des postes suisses, ouvre la séance par le discours suivant :

Messieurs les délégués,

Le Conseil fédéral suisse, à l'invitation duquel vous avez bien voulu vous réunir ici, m'a chargé de l'honorable mission de vous souhaiter la bienvenue et d'ouvrir la séance dans laquelle vous devez procéder à votre constitution.

Le peuple suisse et son gouvernement sont heureux du choix que vous avez fait de leur capitale pour y tenir vos réunions. Ils vous en témoignent par ma voix leur reconnaissance, spécialement à l'administration qui a pris l'initiative de ce congrès. Sans ambition que celle de vivre en paix avec les autres nations, habitués à vouer exclusivement leurs soins au développement régulier de leurs institutions politiques et économiques, ils savent apprécier le but éminemment humanitaire de vos Conférences, ils en suivront le cours avec un intérêt sympathique, et ils applaudiront à vos efforts pour perfectionner le service de la poste, cet instrument par excellence des relations pacifiques des divers peuples entre eux.

Convoqué déjà pour l'année dernière, le congrès que nous inaugurons a dû être renvoyé par suite de circonstances qui vous sont connues. Toutefois, loin de lui être préjudiciable, cet ajournement a profité à l'œuvre que nous allons entreprendre, puisqu'il a permis de recueillir des adhésions qui n'avaient pu être obtenues il y a un an, et que nous avons aujourd'hui la satisfactioa de constater que tous les pays invités à participer à ce Congrès sont représentés dans cette salle, ou ne tarderont pas à l'être. Malheureusement un accident de chemin de fer nous prive, pour le moment du moins, du concours de deux délégués de la France. Vous vous joindrez à moi, messieurs, pour déplorer cet incident si fâcheux, et je suis certain d'être l'interprète de vos sentiments en faisant des vœux pour qu'un prompt et complet rétablissement permette à MM. Le Libon et Ansault de venir dans peu de jours occuper leur place au milieu de nous.

ARCH. DIPL. 1875.

IV.

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Messieurs les délégués,

Ce n'est pas la première fois que les questions qui intéressent la poste font l'objet des délibérations d'une assemblée comme celle-ci. En 1863, à l'instigation de l'administration postale des États-Unis, une réunion de délégués de la plupart des pays ici représentés discuta pendant un mois, à Paris, les règles qui doivent régir le trafic postal et les relations des administrations entre elles. Il ne s'agissait point alors, il est vrai, de négocier les clauses d'une convention générale, mais simplement d'un échange d'idées, d'une étude en commun des faits de la pratique d'où l'on ferait découler des principes destinés à servir de guide aux administrations, et de base aux conventions qu'elles pourraient conclure. Le résultat des délibérations de cette conférence se borna donc à une déclaration de principes, sans caractère obligatoire, mais qui pour la plupart, grâce à l'adhésion tacite des Gouvernements, passèrent rapidement du domaine de la théorie dans celui de la pratique.

Aujourd'hui, messieurs, le moment paraît venu de tenter un pas décisif dans la voie ouverte ou plutôt indiquée par la conférence internationale de Paris.

Les propositions formulées par l'administration des postes de l'Empire allemand tendent à la constitution d'une union postale qui, embrassant tous les pays dans lesquels le service de la poste est régulièrement organisé, développerait, en les généralisant et en leur procurant une application uniforme, les principes proclamés en 1863, et sur lesquels sont basées les nombreuses conventions postales conclues dès lors.

Il s'agit de faire pour la poste ce qu'on a fait avec succès, il y a plusieurs années déjà, pour le télégraphe. Comme le service télégraphique, le service postal ne connaît pas de frontières, il a pour but de donner satisfaction à des besoins qui ne se laissent pas circonscrire dans les limites d'un pays, et il ne peut donner complétement satisfaction à ces besoins qu'à la condition que les différents États s'entendent pour l'organiser sur leur territoire d'une manière analogue et autant que possible uniforme.

Un jour viendra, messieurs, où, sous la pression irrésistible de l'opinion publique et de ce besoin de circulation et de communication qui est un des caractères les plus saillants de notre époque, la poste, dans toutes les parties du monde civilisé, recevra une organisation identique, sera soumise aux mêmes lois, aux mêmes règles; où, ne fût-ce que dans l'intérêt d'une simplification rendue indispensable par l'énorme accroissement du trafic, le principe d'une taxe unique, déjà réalisé dans de grands pays, obtiendra une application universelle.

Les progrès essentiels que le projet de convention qui vous est soumis tend à faire accepter, la suppression de toute taxe de transit et de tout décompte entre les administrations, l'abaissement des taxes postales et leur fixation uniforme dans de certaines limites, seraient un acheminement vers cet idéal. Je dis progrès, car je ne pense pas qu'on puisse contester que ces réformes constitueraient pour tout le monde, pour les administrations comme pour le public, une amélioration considérable. Si l'on est d'accord à cet égard, si l'on reconnaît unanimement en principe que ces innovations seraient utiles et qu'elles sont désirables, il ne sera sans doute pas impossible de s'entendre pour surmonter les difficultés qui pourraient s'opposer à leur adoption et qui sont essentiellement empruntées à des considérations fiscales. L'expérience démontre d'ailleurs que les sacrifices momentanés que l'on s'impose pour la réalisation d'un progrès économique trouvent une compensation immédiate et durable dans les avantages qu'il procure et dans les résultats féconds qu'il engendre.

Votre présence ici, messieurs, dit assez que votre intention à tous est de coopérer à l'amélioration et au développement des communications internationales et au perfectionnement de l'institution de la poste. Travailler à ce but, c'est travailler tout à la fois au bonheur de l'humanité et à une grande œuvre de civilisation. Tous les progrès accomplis dans ce domaine profitent aux intérêts de l'ordre moral comme aux intérêts de l'ordre matériel, aux États comme aux individus, au pauvre comme au riche, à la satisfaction des besoins du cœur comme à la satisfaction des besoins du commerce, de la science et de l'industrie. Ils rapprochent les nations et les familles et ils poussent au perfectionnement idéal de la race humaine, en donnant à l'homme les moyens d'embrasser dans son activité toute la surface du globe qu'il habite.

Félicitons-nous, messieurs, d'être appelés à travailler à une si noble

tâche.

Puissent vos efforts être couronnés de succès et vos délibérations aboutir à un résultat qui soit digne de la grandeur de leur objet et qui réponde aux larges et généreuses aspirations de notre époque.

C'est en formant ces vœux qu'au nom du peuple suisse et de ses magistrats je vous souhaite la bienvenue dans la ville de Berne. Je déclare ouverte la séance du congrès international des postes, et je vous invite à vous constituer en désignant un président qui prendra connaissance des pouvoirs des délégations, fixera l'ordre du jour de la prochaine séance et pourvoira à l'organisation définitive du secrétariat.

M. Page, second secrétaire-adjoint à la direction générale des postes, délégué de la Grande-Bretagne, répond en ces termes :

Monsieur le conseiller fédéral Borel,

En mon nom et au nom de mes collègues délégués au congrès postal international, j'ai l'honneur de vous exprimer et de vous prier d'exprimer au Conseil fédéral nos remercîments sincères pour l'invitation que vous nous avez adressée de nous réunir dans cette ancienne et belle ville de Berne et pour la réception cordiale et hospitalière que nous y

recevons.

Tout le monde civilisé a un vif intérêt au progrès des institutions postales, et l'expérience que mon long service dans l'administration anglaise m'a permis d'acquérir me prouve que toutes les administrations postales tendent à l'amélioration de ce service dans les limites du possible.

Cette disposition est aussi démontrée par l'empressement que tous les États invités ont mis à accorder leur concours au congrès, en acceptant votre invitation, et j'espère de tout mon cœur que nos délibérations pourront aboutir à un résultat satisfaisant et profitable au public.

Disciple de sir Rowland Hill, l'auteur du système du Penny-Postage, je ne puis qu'appuyer l'abaissement des taxes postales et, si je ne me trompe, il n'y a maintenant que peu de pays où l'on ne trouve pas de disciples de cet homme illustre.

Nous nous joignons à vous pour déplorer l'accident dont deux délégués de la France, MM. Le Libon et Ansault, ont été victimes et qui nous prive pour le moment du concours de leur expérience.

Comme vous, nous faisons des vœux pour qu'un prompt rétablissement leur permette de venir occuper leur place au milieu de nous.

En vous réitérant nos remercîments pour votre bienveillant accueil, je viens, avec l'assentiment de mes collègues, vous prier de nous faire l'honneur de présider nos délibérations et d'en diriger la marche.

L'Assemblée, unanime, appuyant cette invitation, M. le conseiller fédéral Borel accepte la présidence qui lui est offerte et remercie l'assemblée. - Il désigne comme secrétaires du congrès MM. E. Hahn, chef du personnel postal suisse, et C. Delessert, contrôleur des postes de l'arrondissement de Lausanne.

Sur la proposition de M. le président, le congrès, à l'unanimité, décide d'adresser un télégramme de condoléances à MM. Le Libon, directeur général des postes de France, et Ansault, sous-chef du service de la correspondance étrangère, empêchés d'assister aux séances du congrès par suite de l'accident de chemin de fer dont ils ont été victimes.

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