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Vers trois heures de l'après-midi du même jour, S. A. arriva à Dunkerque. Reçu avec les honneurs civils et militaires dus à son illustre rang, le Prince se rendit à l'hôtel de la sous-préfecture qui avait été disposé pour son logement; toutes les rues par où il devait passer étaient sablées, les maisons étaient décorées avec élégance et des tentures formées avec les pavillons de diverses nations, semblaient avoir transformé en galerie couverte le long espace que S. A. avait à parcourir. L'ivresse de la population était à son comble. Les fonctionnaires et autres personnes qui eurent l'honneur d'être présentés au Prince ne cessaient de louer son affabilité. Vingt-quatre demoiselles, conduites par Madame Deschodt, épouse de M. le sous-préfet, et Madame Degravier, épouse de M. le maire, offrirent au Prince des fleurs que S. A. daigna recevoir en adressant à ces jeunes personnes les paroles les plus affectueuses; les vins d'honneurs furent présentés à Monseigneur par des patrons revêtus du costume de Jean-Bart. S. A. R. agréa leur offrande, et les accueillit avec d'autant plus de bonté que deux d'entr'eux avaient eu l'honneur de servir sur le vaisseau quí, en 1814, ramena le Roi en France, et les deux autres avaient fait partie de l'équipage du bâtiment qui avait ramené Madame en 1815.

Le Prince, après avoir visité les fortifications, se rendit à l'estacade. M. le préfet, qui avait obtenu de S. A. la permission de se trouver à Dunkerque à son passage, lui fit remarquer les ouvrages qu'il y aurait à exécuter pour détruire Jes obstacles qui rendent difficile et dangereuse l'entrée des vaisseaux, et redonner ainsi à un port susceptible de procurer d'immenses avantages à la France, ce degré de splendeur qui jadis excitait l'envie des étrangers. M. le préfet fixa l'attention de S. A. sur le résultat des travaux récemment exécutés sous la direction de MM. les ingénieurs des ponts-etchaussées, pour débarrasser l'entrée du port. S. A. témoigna le plus vif intérêt pour tout ce qui tient à la prospérité d'une ville qui s'est long-tems signalée dans le commerce maritime, et qui, privée depuis plusieurs années de cette importante ressource, s'est honorée par la résignation la plus soutenue.

Les habitans de Dunkerque, témoins de la bienveillance avec laquelle Monseigneur a écouté l'exposé des besoins de cette ville, fondent leur plus grand espoir sur la protection dont S. A. a bien voulu leur donner l'assurance, et entrevoient avec la plus vive satisfaction le jour où une nombreuse et intéres

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sante population, rendue à des travaux qui lui sont familiers, Concourra par son activité et par son industrie à étendre les progrès du commerce français.

Après le dîner, auquel S. A. daigna admettre les principaux fonctionnaires et plusieurs commerçans distingués, le prince se rendit au spectacie où il fut salué par les plus vives acclamations.

Le lendemain, dès le commencement du jour, S. A., après avoir réitéré aux autorités civiles et militaires, et particulièrement à M. Deschodt, sous-préfet, et à M. Degravier, maire, les témoignages de sa satisfaction, se dirigea sur Calais, par Gravelines, emportant les bénédictions d'une cité où son aggoste présence avait excité les transports les plus sincères.

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Gravelines, le 11 décembre 1818. Le Maire de la ville de Gravelines à M. le Sous-Préfet de Dunkerque.

Monsieur,

J'ai l'honneur de vous informer que S. A. R. Monseigneur duc d'Angoulême, à son passage en celle ville le 7 de ce mois, a bien voulu accorder pour les pauvres cinq cens fr. que j'ai remis au bureau de bienfaisance pour faire face aux besoins de l'année.

La présence du prince a excité, ici comme ailleurs, no enthousiasme général, Dans la visite qu'il a faite des fortifie cations, il a été suivi par la population entière et salué par des acclamations continuelles de vive le Roi! vive le duc d'Angoulême ! J'ose croire que S. A, R. aura bien voulu reconnaître et apprécier, dans cette circonstance, le bon esprit des Gravelinois, qui n'ont manqué que de moyens pour manifester d'une ma nière digne d'elle les sentimens qui les animent pour l'auguste famille, de, nos Rois.

J'ai l'honneur de vous saluer avec respect.

F. J. MOXIER, adjoint.

Le dix. décembre, S. A., revenant du département du Pasde-Calais, fit son entrée dans la ville de Douai. M. le comte de Remuzat, préfet, eut l'honneur d'y recevoir, le prince à la tête des autorités civiles et militaires, S. A., après avoir visité les fortifications, agréa les hommages des fonctionnaires; elle reçut ensuite une députation de jeunes demoiselles qui lui offrirent des fleurs', et le soir elle daigna honorer de sa présence un bal très-brillant qui lui fut offert par la ville, et pendant lequel le prince s'entretint de la manière la plus affable avec

les dames et plusieurs autres personnes qui composaient cette belle réunion.

Le lendemain 11, Monseigneur partit de Doual pour se rendre à Cambrai par Bouchain, après avoir témoigné sa satisfaction aux divers fonctionnaires, particulièrement à M. Duplaquet, sous-préfet de l'arrondissement et à M. Becquet de Megille, maire de la ville.

S. A. visita à son passage les fortifications de Bouchain, et fut reçue dans cette ville au milieu des transports de la plus vive allégresse.

S. A., à son arrivée à Cambrai, où elle fut reçue par M. le Préfet à la tête des fonctionnaires civils et militaires, visita les fortifications; elle permit ensuite que les autorité, lui présentassent leurs hommages, agréa avec une extrême bonté les fleurs qui lui furent offertes par une députation de jeunes demoiselles, et honora de sa présence le bal que la ville lui offit. Dans cette brillante réunion, le prince a montré son affabilité accoutumée, et a pénétré, comme partout ailleurs, de la plus vive sensibilité, le cœur des nombreuses personnes qui ont eu le bonheur de l'approcher. S. A. a traité avec la plus grande bienveillance divers fonctionnaires, et particulièrement M. de Garsignies, sous-préfet de l'arrondissement, et M. Béthune-Houriez, maire de la ville.

S. A. R. partit le 12, au matin, pour se rendre directement à Paris, M. le comte de Remuzat, présent au départ du prince, reçut de sa bouche auguste les témoignages les plus flatteurs de ła satisfaction de S. A. R., tant sur la sagesse de son administration et le zèle que les diverses autorités ont mis à le seconder, que sur l'excellent esprit du département du Nord.

Les habitans de ce vaste et intéressant département conserveront le précieux souvenir du passage de S. A. R. La sollicitude avec laquelle cet auguste prince s'est informé des besoins de ce département, l'intérêt qu'il a montré pour sa prospérité, la touchante affabilité de ses manières, les actes de bienfaisance qui out marqué chacun de ses pas, tout lui assure une reconnaissance d'autant plus durable qu'elle se confond avec l'amour que les fidèles habitans de ce département ont voué à jamais à l'auguste dynastie des Bourbons.

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Page 187 au lieu du f.o 187, lisez 177.

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