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tachement de recrues, et non des caporaux, comme on le fait depuis deux ans. En employant ceux-ci comme simples soldats, on avance peu leur instruction comme sous-officiers.

XVII. Art. 108-134. Aussi dans les armes spéciales, appeler les sous-offciers aux cours de répétition pendant toute la durée de leur temps d'élite.

XVIII. Art. 140, a. Adopter la proposition de la commission du Conseil national sur les subsides aux sociétés de tir.

XIX. Art. 144. Dans tout le chapitre IX mieux préciser les dénominations de habillement, armement, équipement.

XX. Art. 149. Appliquer les indemnités de l'art. 147 aussi aux officiers nouvellement nommés. Fournir gratis aux officiers, aussi bien qu'à la troupe, l'habillement, l'armement et l'équipement.

XXI. Art. 155. Pouvoir retirer aux hommes absents ou négligents l'habillement et l'équipement aussi bien que l'armement.

XXII. Art. 156. Charger les cantons de veiller à la conservation de l'habillement et de l'équipement retirés.

XXIII. Art. 157. Supprimer les inspections d'un jour, comme nuisibles au service et à la discipline.

XXIV. Art. 159. Enmagasiner les capotes et les manteaux, afin qu'on ne les use pas dans la vie civile. On a compté une fois, dans un bataillon de landwehr jurassien, 200 hommes en habits bourgeois, parce qu'ils avaient usé leur tenue en dehors du service.

XXV. Art. 181. Ajouter des inspections périodiques à brefs délais des chevaux disponibles, car si cela se faisait au moment de la mise de piquet, les levées pourraient être retardées.

XXVI. Art. 182. Ajouter une disposition mettant les officiers montés au même bénéfice que les troupes de cavalerie le sont par l'art. 190; ce qui n'est que juste par l'obligation de l'acceptation des grades (art. 74).

XXVII. Art. 184. Retrancher les mots par voie de convention ou de louage, dans l'intérêt d'une rapide mobilisation.

XXVIII. Art. 190. Mettre les maréchaux, selliers, fraters de la cavalerie sur le même pied que les autres troupes au point de vue de l'art. 190.

XXIX. Art. 194. Recommander chaudement l'art. du projet avec l'adjonction de la commission à 200 bis,

XXX. Art. 222. Donner aux communes une indemnité pour les places de parc, d'après la disposition de l'art. 221.

La Société des officiers supérieurs bernois a aussi adressé une pétition aux autorités fédérales concernant le projet. Celle-ci, datée de St-Imier 23 septembre et signée du président, commandant Francillon, et du secrétaire, aide-major Gagnebin, a également été imprimée en allemand. Elle demande entr'autres : La suppression des carabiniers.

L'organisation de tous les bataillons à 4 compagnies d'environ 200 hommes et 5 officiers chacune; 12 hommes à l'état-major du bataillon, dont 7 officiers. Ecole de recrues de 52 jours, avec 8 jours de cours préparatoire pour les cadres. Point d'écoles spéciales de cadres.

Cours de répétition annuels de 10 jours avec tous les officiers et sous-officiers et les simples soldats d'au moins 8 classes.

Cours de répétition bisannuel de 4 jours pour les classes non appelées aux cours annuels.

Appeler aussi aux écoles d'officiers les soldats qui ont prouvé leurs capacités dans une école de recrues.

Tous les avancements au seul choix, sans acception d'ancienneté.

1

M. le colonel fédéral Favre vient de publier dans les nos 256, 257, 238 du Journal de Genève une étude fort remarquable du projet fédéral. Tout en rendant pleine justice aux excellentes intentions des auteurs du projet et en reconnaissant qu'il réalise de vrais progrès en quelques branches importantes, il en diffère sur plusieurs points.

A l'égard de l'organisation des troupes, M. le colonel Favre, en s'appuyant sur des motifs nettement exposés, désire entr'autres qu'on maintienne les tambours, un commandant en second du bataillon, des quartiers-maîtres et fourriers faisant partie de leurs corps de troupes, une brigade normale de 4 bataillons et une division de 3 brigades. Il repousse l'innovation du régiment comme un rouage inutile et nuisible, comme une complication très grande dans la transmission des ordres, dans l'organisation et dans les facultés tactiques de la brigade actuelle. Il voudrait, puisqu'on supprime toute fanfare, au moins une musique par brigade.

En ce qui concerne l'instruction, M. le colonel Favre admet les écoles de recrues de 52 jours, mais non les cours de répétition annuels de 10 à 12 jours. Il les voudrait bisannuels, de 16 jours, avec quatre jours préparatoires pour les cadres et avec les hommes des 12 classes de l'élite sans exception pour les quatre dernières classes I combat vivement cette création d'une seconde catégorie d'hommes d'élite, déjà baptisés du nom de « réservistes » et qui rappellent ces traînards français courant après leurs corps dans la dernière guerre. Il regrette aussi l'abandon dans lequel on paraît vouloir laisser la landwehr, beaucoup trop forte en ce cas; il voudrait que l'acceptation obligatoire des grades se limitât au grade de premier sous-lieutenant, et que les officiers se retirant après 50 ans de service conservassent, comme maintenant, les honneurs de leur grade. Il demande que l'instruction en général se fasse davantage par les officiers et sous-officiers, et moins par les instructeurs.

Quant à l'état-major, M. le colonel Favre demande en termes éloquents le maintien d'un corps fédéral, comprenant au moins les divisionnaires et les brigadiers, correspondant à ce qu'on appelle la généralité dans d'autres armées. Il estime, avec beaucoup de raison, selon uous, que par-là on conserverait, dans le commandement de l'armée, cet esprit fédéral qui est aujourd'hui la meilleure garantie d'une forte autorité, d'une bonne discipline, d'une instruction soignée et d'une direction uniforme et impartiale.

En somme l'auteur estime que ce projet, qui soulève à la fois tant de questions importantes et tant de détails minutieux, n'a pas encore pu être suffisamment éludié; il demande qu'on en ajourne la discussion à un mois.

Nous avons tout lieu d'espérer que l'exposé si persuasif de M. le colonel Favre sera entendu de MM. les membres de l'Assemblée fédérale et qu'il aura une heureuse influence sur leurs prochaines délibérations.

La Société politique du Volksverein, dans une asssemblée générale tenue à Bade le 4 octobre, s'est aussi occupée du projet militaire. Après une intéressante et chaleureuse discussion, elle a voté la résolution suivante :

« Le Volksverein appuie en principe le projet du Conseil fédéral, concernant l'organisation militaire, en particulier l'introduction de l'instruction militaire de la jeunesse et l'augmentation de la durée de l'école de recrues, ainsi qu'en général l'augmentation des exercices militaires. Il désire en outre que les instituteurs soient astreints au service actif. »>

LAUSANNE.

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IMPRIMERIE PACHE, CITÉ-DERRIÈRE, 3.

REVUE MILITAIRE SUISSE

No 22.

SOMMAIRE.

Lausanne, le 14 Novembre 1874.

XIXe Année.

Société

Les manœuvres de campagne en France. militaire fédérale. Section vaudoise. L'école des caporaux à Thoune. Du personnel d'une bouche à feu. Le télémètre Le Boulangé. — Nouvelles et chronique.

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Bibliographie.

Le siége de Belfort et la campagne de l'Est (avec

LES MANEUVRES DE CAMPAGNE EN FRANCE.

On sait que des manoeuvres de campagne viennent d'avoir lieu en France par la moitié, soit par neuf des corps d'armée. (Voir notre n° 18.) Pour faire connaître plus en détail ces intéressants exercices, généralement dans le genre de nos rassemblements de troupes, qui datent de 1856, et des rassemblements allemands d'automne par division, nous emprunterons à divers journaux parisiens, et notamment au Journal des Sciences militaires et au Bulletin des Officiers, quelques renseignements sur ces manoeuvres et sur celles du corps d'armée de notre voisinage, le 7o, dit de Besançon.

Voici d'abord l'instruction générale du ministère sur ces manœuvres :

Etude relative à l'exécution des manœuvres dans les corps d'armée.

La loi du 24 juillet 1875 a décidé que l'instruction progressive et régulière des troupes de toutes armes se terminerait chaque année par des marches, manœuvres et opérations d'ensemble.

Cette disposition devant être appliquée cette année pour la première fois, on a jugé utile d'étudier les règles d'après lesquelles les manœuvres et les simulacres de combat pouvaient être exécutés, de manière à présenter une analogie aussi complète que possible avec ce qui se passe à la guerre.

Les grandes manoeuvres pourront être de deux sortes :

Simples, l'ennemi n'étant que supposé ou figuré;

Ou à double action, deux détachements à peu près d'égale force opérant l'un contre l'autre.

I. Manœuvres simples.

Toute manœuvre est faite en vue d'une idée stratégique; elle est l'objet d'un ordre qui indique cette idée, les prescriptions préparatoires pour le placement des troupes, leurs formations principales au début et les premiers mouvements qu'elles doivent exécuter. On évitera de faire connaître les mouvements subséquents, ce qui enlèverait à l'opération le caractère de spontanéité et d'imprévu qui existe réellement dans toute action de guerre. Une fois la manoeuvre commencée, les mouvements ont lieu en vertu d'ordres donnés sur place et immédiatement exécutés.

La même idée stratégique peut se continuer plusieurs jours de suite. On doit profiter du temps qui s'écoule entre deux manoeuvres pour appliquer les règles du service de sûreté.

Si l'ennemi est figuré par une fraction de troupe, on donne au chef de celle-ci des instructions indiquant les divers épisodes de combat qu'il doit représenter. On conçoit que cette manière de figurer l'ennemi donne lieu à des invraisemblances, car on oublie facilement la force supposée du faible détachement que l'on a devant soi, de plus, ces petites fractions se meuvent beaucoup plus rapidement que les grands corps de troupes qu'elles remplacent.

Un peloton de vingt-quatre hommes avec un fanion rouge (couleur qui s'aper

çoit de loin) représentera un bataillon; une compagnie sera représentée par quatre hommes, une section par deux hommes, une batterie par une pièce de canon, un escadron par un demi-peloton de cavalerie avec un fanion rouge, la tête et la pointe de l'avant-garde par un homme ou un cavalier. Un officier supérieur, secondé par un certain nombre d'officiers, sera désigné pour prendre le commandement de ces divers détachements.

Quand la manoeuvre est à peu près terminée, le commandant du corps d'armée doit réunir, autant que les circonstances le permettent, les chefs de corps ou de détachement et faire ses observations; pendant ce temps, les troupes sont au repos. Puis on reprend la suite de l'épisode final de la manoeuvre, que l'on continue jusqu'au bout.

Le simulacre de combat cesse peu à peu sur la ligne, comme cela se passerait à la guerre; les ordres pour l'établissement des bivouacs et des avant-postes doivent alors seulement être donnés. Cette méthode a l'avantage d'habituer les troupes à prendre rapidement leurs dispositions et à passer facilement de la formation de combat à celle de repos, d'exercer les chefs à juger promptement le terrain et à donner leurs ordres en conséquence; de même, l'exécution d'une marche tactique. avant la manœuvre habitue chacun à passer de la formation de marche à celle de combat.

II. Manœuvres de deux détachements l'un contre l'autre ou manœuvres à double action.

Ces manœuvres, bien comprises et bien exécutées, se rapprochent des opérations de la guerre ; elles apprennent aux officiers à diriger les troupes et elles habituent celles-ci à l'ordre et à la mobilité dans le combat.

Les manœuvres à double action sont dirigées par le général commandant les troupes, qui désigne le commandant de chaque partie.

Choix du terrain. Il paraît important de changer le terrain aussi souvent qu'on le pourra, car plus sera variée la disposition des lieux, plus se présenteront d'obstacles dont les troupes auront à tenir compte, et plus alors se formera le jugement des officiers et des soldats, point essentiel auquel on doit s'attacher.

En guerre, les troupes s'avancent sur toute espèce de terrain; il sera donc bon de choisir, pour les manoeuvres, des contrées permettant l'emploi avantageux des trois armes, et n'ayant que peu d'espaces encore occupés par les récoltes. Il ne faut pas faire d'hypothèses sur la forme du terrain, qui doit être employé tel qu'il est; on ne doit pas davantage fixer de limites aux mouvements des troupes, afin de mieux répondre à ce qui se passe à la guerre.

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Force des deux partis. Il est désirable que l'un des partis soit plus fort que l'autre. On ne peut évidemment tenir compte, dans les manœuvres, du moral de la troupe; pour déterminer la retraite d'un parti, on doit surtout se baser sur la force numérique du parti opposé.

Plan de la manœuvre.

- Ordre général.

Le commandant du corps d'armée établit d'abord un plan d'ensemble résultant d'une idée stratégique; ce plan, qui fixe la situation commune aux deux partis, leur est communiqué dans la forme d'un ordre général.

Ordre particulier. - Le commandant de corps d'armée donne ensuite à chaque parti, dans la forme d'un ordre particulier, le plan de l'opération qu'il doit exécuter; ce plan reste inconnu à l'adversaire, mais se rapporte, bien entendu, à la situation générale dont il est une conséquence. L'ordre indique l'opération à exécuter, le résultat à atteindre, puis, s'il y a lieu, les circonstances particulières qui peuvent exercer une influence quelconque sur le cours de la manoeuvre. Si un parti doit recevoir un renfort composé de troupes figurées, ce cas est spécifié dans l'ordre particulier, ainsi que le lieu où elles se trouvent et l'heure vers laquelle elles se présenteront.

Devoirs et attributions de chaque commandant de parti. Ces officiers règlent leurs dispositions d'après les ordres généraux et particuliers émanant du cominandant du corps d'armée, comme ils le feraient à la guerre.

Le double des ordres donnés pour chaque chef de parti, la répartition des troupes pour la marche et le combat, etc., sont envoyés en même temps au commandant du corps d'armée, afin de le mettre à même de diriger l'ensemble de l'exercice et de pourvoir à l'approvisionnement des troupes.

corps

d'ar

De la manœuvre. La manoeuvre commencée, le commandant du mée doit laisser, pour sa direction, la plus complète latitude aux chefs des deux partis. Son rôle, comme celui des juges de camp, consiste essentiellement à maintenir la manoeuvre dans son cours naturel.

Quand le combat prend une physionomie contraire à la réalité ou que le commandant du corps d'armée veut l'arrêter sur toute la ligne, il fait faire la sonnerie de Halte, précédée d'un refrain dont il s'est réservé exclusivement l'usage. A ce signal, répété par tous les clairons et trompettes, toutes les troupes s'arrêtent dans l'ordre où elles se trouvent.

L'infanterie forme les faisceaux, la cavalerie et l'artillerie mettent pied à terre, les patrouilles, les flanqueurs et les tirailleurs restent au point où ils se

trouvent.

Le commandant du corps d'armée fait ses observations, donne des ordres pour rectifier la manœuvre, s'il y a lieu; puis, lorsqu'il veut que l'opération continue, il fait faire la sonnerie de En avant, précédée de son refrain particulier; ce signal est répété.

Fin de la manœuvre et critique. Le commandant du corps d'armée peut mettre fin au combat quand il le juge à propos; il fait faire alors le signal de la halte, et quand les circonstances le permettent, il rassemble les chefs de corps. Il se fait rendre compte des divers incidents de la manoeuvre par les juges de camp, qui lui présentent en même temps leurs remarques. Il résume l'opération qui vient d'être exécutée, puis il prononce sur l'issue générale du combat et fait ses observations sur la conduite des troupes pendant l'action. Ces observations sont transmises et développées par les chefs de corps aux officiers sous leurs ordres.

Une fois les indications données et la critique faite, le mouvement reprend à la sonnerie prescrite; le parti supposé le plus faible retire peu à peu ses troupes, comme cela se ferait à la guerre; l'autre parti commence la poursuite, qui doit être très limitée.

Une fois les avant-postes établis et les troupes installées au camp, chaque parti doit se conformer aux prescriptions du service en campagne. Le commandant du parti peut quelquefois provoquer de petits engagements d'avant-postes, en laissant cependant aux hommes le temps de se reposer et de prendre leur repas; il peut envoyer contre l'adversaire des patrouilles et des reconnaissances.

Reprise de la manœuvre. Pour la reprise de la manoeuvre le jour suivant, il est bon de laisser à chaque chef de parti toute liberté pour la concentration, la réunion et la mise en marche de ses troupes. Le chef de parti, en envoyant au commandant du corps d'armée la copie de ses dispositions, le prévient de l'heure de son mouvement.

III. Prescriptions spéciales pour les juges de camp ou arbitres.

A la guerre, l'effet des armes intervient pour trancher la question et décider quel sera le parti victorieux; dans les manoeuvres, comme il ne peut en être ainsi, on ne doit tenir compte que de l'habileté des chefs et de la force numérique des troupes.

Chaque chef commandant sur un point décide, en premier ressort, si en réalité il peut continuer à défendre sa position, s'il peut poursuivre l'attaque ou s'il serait

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