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La proportion serait plus avantageuse en core si l'on substituait aux pois des fèves qui sont du même prix et donneraient

Les fèves vertes séchées.

Azote

Les haricots.

Les lentilles.

Les pois cassés, séchés verts.

Carbone

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1,96 »

23

Nous voyons par là que si nous admettons que nos milices ne font qu'un travail modéré l'alimentation est strictement suffisante si nous employons les légumineuses et le chocolat, et en tous cas insuffisante si l'on emploie du riz et du café. Mais si dans les armées permanentes les soldats en temps de paix ne font qu'un exercice restant dans des conditions ordinaires et n'ont à réparer que les pertes calculées dans la seconde hypothèse, chez nous le temps d'instruction est si limité que pour pouvoir arriver à remplir le programme on est obligé d'augmenter les heures de service, ensorte que nos recrues sont aussi fatiguées par le service d'instruction qu'elles le seraient en campagne. L'alimentation de nos hommes devra toujours se calculer d'après les bases de la troisième hypothèse, c'est-à-dire d'une déperdition journalière de 25,5 grammes d'azote et 365 grammes de carbone. En Italie la ration réglementaire est de Azote. Viande 180 à 200 grammes donnant Pain, 948 grammes

Riz ou pâtes, 150 grammes

Total

Carbone. gr.

6- gr.

22

9,9

275

2,7

61

48,6 >>> 358

150

Il faut ajouter à cela cent fois par an, c'est-à-dire deux fois par semaine, une distribution de vin ou de café; la ration serait presque convenable quoique faible en temps de paix si elle était délivrée en nature, mais par motif d'économie l'ordinaire se paie en argent à raison de cinquante-huit centimes par jour et par homme, les chefs sont dans l'impossibilité de se procurer pour ce prix les rations réglementaires, et pour éviter les déficits ils sont obligés d'économiser sur les quantités.

En

Dans l'armée allemande la ration journalière est composée comme suit: En Dans les camps, bivouacs, garnison. grandes manœuvres. 750 gr. 750 gr.

1. Pain

ou biscuit.

2. Viande fraîche ou salée

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ou boeuf ou mouton fumé

250 »

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En cas de fatigues extraordinaires le commandant du corps d'armée peut porter la ration à 170 grammes de riz, 340 de légumes secs ou 2000 de pommes de terre et à 500 grammes de viande. Les soldats peuvent aussi recevoir (surtout en pays ennemi) 4 litre de bière ou 1/2 litre de vin, 50 grammes de beurre, 50 grammes de tabac et 40 grammes de café.

Si l'on applique à ces diverses rations les chiffres de l'ouvrage de Payen cité plus haut on trouve :

Carbone.

1° Que la ration de garnison renferme

Azote.

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Avec les pois,

26,2 »

354

On voit que la ration de garnison est tout-à-fait insuffisante, elle dépasse à peine le strict nécessaire pour l'entretien du corps au repos, ensorte que le soldat affaibli ne doit être capable de fournir que bien peu de travail. Cela est surtout frappant si l'on emploie des rations de riz ou de gruau, qui quoique moins substantielles que les légumineuses sont distribués en plus petite quantité. Les soldats sont évidemment obligés dans ces circonstances d'aller chercher à la cantine un supplément de nourriture, à moins qu'ils ne sachent s'insinuer dans les bonnes grâces des cuisinières de la garnison.

En temps de guerre, quoique la ration soit sensiblement augmentée, elle est encore trop pauvre en azote avec le riz, le gruau et les pommes de terre, mais elle devient excellente lorqu'on emploie les légumineuses C'est ce qui explique la prédilection des Allemands pour les saucisses de pois.

En France les rations sont les suivantes :

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Pied de paix. P. de guerre. Pied de paix. P. de guerre.

21

D

46 D

Carbone.

Avec le riz,

19,8 gr.

19,4 gr.

352 gr.

285,7 gr.

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On voit que le système présente cette anomalie que la ration trèsconvenable en temps de paix se trouve diminuée en temps de guerre et n'est plus même suffisante pour la vie de garnison. Pour l'améliorer il faudrait maintenir la ralion de pain du pied de paix ou mieux encore augmenter la distribution des légumes secs.

Signalons encore certaines propriétés des aliments qui ne découlent pas directement de leur composition chimique et dont il faut cependant tenir compte.

Les légumineuses par exemple, employés à la longue, deviennent facilement indigestes et malgré leur grande supériorité comme aliment on ne peut pas les employer d'une façon constante, on sera toujours obligé d'alterner avec le riz ou les pommes de terre, substances contenant beaucoup moins d'azote qu'il faudrait alors remplacer par un supplément de viande.

Le café, qui ne fournit à l'analyse que peu d'éléments nutritifs, est néanmoins un puissant stimulant, il a la propriété particulière de ralentir la digestion sans néanmoins la gêner en rien, les déperditions sont moins fortes ensorte que le corps a besoin de moins d'aliments. Il est particulièrement utile dans les cas où l'on est obligé de rationner le soldat, dans une place assiégée, sur des navires etc. Nous ne voulons pas dire par là que l'on doive et que l'on puisse se servir du café pour diminuer l'alimentation, à la longue le corps ferait toujours valoir ses droits. Le café sera très-utile pendant les marches, il ralentit la digestion surexcitée par l'exercice et modère la transpiration.

Ce dernier point est important; une transpiration exagérée enlève au sang ses parties aqueuses, l'épaissit outre mesure, ce qui est la cause des congestions que l'on ne voit que trop fréquemment se produire au service militaire.

On doit s'efforcer d'introduire le plus possible de variétés dans l'alimentation, la monotonie engendre le dégoût et ce que l'on prend avec répugnance ne profite pas. A cet effet nous estimons que notre règlement a ceci de bon en temps de paix, c'est qu'il fixe une partie de la ration en argent, ce qui permet au capitaine de varier l'ordinaire de sa troupe. Nous ne voudrions cependant pas qu'il allât plus loin et, imitant l'exemple dont l'armée italienne se trouve fort mal, qu'il fournit toute la ration en argent. Le pain et la viande sont les deux bases de l'alimentation; il en faudra toujours et la fourniture traitée en gros par les commissaires des guerres se fera à des conditions bien plus avantageuses que si chaque capitaine faisait acheter son pain et sa viande chez le boulanger et le boucher du coin.

SOCIÉTÉ DE CAVALERIE DE LA SUISSE OCCIDENTALE.

La Société de cavalerie de la Suisse occidentale a tenu son assemblée générale à Fribourg le 28 novembre dernier. Malgré un temps. défavorable, la réunion était plus nombreuse que d'habitude, l'importance des sujets à traiter ayant engagé plusieurs sociétaires à franchir d'assez grandes distances, pour répondre à l'appel du comité.

Ce dernier a constaté avec plaisir divers symptômes réjouissants

pour l'avenir de la société : 75 nouveaux membres se sont fait recevoir depuis le commencement de l'année, et des travaux nombreux témoignent de l'activité et de l'intérêt de plusieurs officiers et sousofficiers pour les progrès de l'arme.

L'assemblée a entendu d'abord la lecture d'un exposé de la question de l'instruction de la cavalerie par M. le lieutenant instructeur Moilliet, de Genève. Puis M. le lieutenant d'Albis, de Lausanne, a vivement intéressé ses auditeurs par un travail très complet sur le même sujet, et sur l'amélioration des remontes. Nous espérons qu'il nous sera possible d'en faire jouir les lecteurs de la Revue.

Une discussion approfondie s'est engagée. L'assemblée a repoussé l'idée émise par la société de cavalerie de la Suisse centrale, de diviser les écoles de recrues en 2 parties, l'une en hiver, dans laquelle les recrues monteraient des chevaux de la régie, tandis que leurs propres chevaux seraient dressés par des instructeurs; la seconde moitié en été. La proposition de la Société de cavalerie de la Suisse orientale, tendant à conserver les écoles de 9 semaines en été, et, en outre, de faire débourer les chevaux des recrues pendant l'hiver, serait préférée, à condition que les officiers et sous-officiers de cavalerie reconnus capables fussent employés au dressage, sous la surveillance d'instructeurs, ce qui leur serait compté comme temps d'école. L'assemblée croit, pour divers motifs, que si la Confédération fait de nouveaux sacrifices dans le but de perfectionner l'instruction de notre cavalerie, le mieux serait de prolonger d'une semaine la durée des écoles.

Quant à l'amélioration des remontes, l'assemblée partage l'avis, la Confédération doit surtout encourager par des primes, l'élève, ques dans notre pays, de chevaux propres à la cavalerie, soit pour favoriser notre agriculture, soit pour ne pas devenir tributaires de l'étranger. Toutefois, comme mesure transitoire, et en attendant que nous ayons des sujets qualifiés, la création de dépôts de remontes est recommandée. La Confédération ferait des achats à l'étranger, et revendrait à prix coûtant aux recrues.

M. le lieutenant de Techtermann, de Fribourg, a présenté un nouveau modèle de fer à glace, à crampons mobiles, dont il fera l'essai cet hiver.

M. le capitaine de Mandrot d'Echichens, a raconté une visite qu'il a faite à un quartier de cavalerie égyptienne.

Enfin deux propositions du comité, l'une relative à la participation. des sociétaires aux courses militaires de la société pour l'amélioration de la race chevaline, l'autre tendant à ce qu'un domestique par compagnie soit affecté au service des sous-officiers, ont été adoptées à l'unanimité. M. Lederrey, maréchal des logis chef à Grandvaux, a lu sur cette dernière question un travail plein d'originalité, qui a été très apprécié.

Des démarches seront faites auprès du comité d'organisation du tir fédéral, pour obtenir l'établissement de cibles, à 300 mètres de distance, destinées aux tireurs armés de mousquetons.

SOCIÉTÉ VAUDOISE DE L'ÉTAT-MAJOR, DU GÉNIE ET DE L'ARTILLERIE. La réunion annuelle a eu lieu le 6 décembre à Lausanne. Trente deux officiers assistaient à la séance.

M. le colonel Grand présenta un rapport sur l'institution des juges de camp et son fonctionnement lors du dernier rassemblement de troupes. Les juges de camp auraient dù prendre part aux travaux préparatoires de l'état-major ou du moins recevoir à temps un programme détaillé des manoeuvres, ce qui n'eut pas lieu. Cette omission leur fit perdre une partie des opérations. Voici le résumé des observations que M. le colonel a pu faire dans l'exercice de ces fonc

tions :

Les corps ne conservaient pas assez de contact entr'eux, soit parce que le terrain était beaucoup trop étendu, soit parce que les chefs n'allaient pas assez au devant des ordres.

La troupe a généralement bien marché, quant aux officiers on a pu remarquer de grandes différences de capacité et d'instruction.

Une faute grave et qui a été commise fréquemment, c'est que toutes les armes restaient trop longtemps exposées au feu sans s'abriter ou reculer, les officiers ne se rendaient pas compte de la portée des armes nouvelles. Quant une troupe est exposée au feu, si elle ne peut pas avancer au pas de course, il faut qu'elle se défile ou qu'elle recule. Une autre faute, découlant de la première, c'est que l'on n'employait pas assez de temps et de précautions aux préliminaires de l'action, qui une fois engagée, aurait dû être terminée beaucoup plus rapidement, comme cela aurait eu lieu si le combat avait été sérieux; par exemple à l'attaque du plateau de Cressier les troupes ont tenu fort longtemps; mal abritées derrière des haies, elles auraient été abîmées.

Les formations étaient celles de la nouvelle tactique.

Les relations avec les chefs de corps ont été bonnes; les juges sont intervenus surtout lorsque les corps se rapprochaient trop; une fois entr'autres il a fallu faire retirer une section d'artillerie qui s'était mise en batterie à trop courte distance de l'infanterie sans attendre son soutien.

M. le colonel exprime ensuite l'opinion qu'il serait bon que les juges de camp ne fissent des rapports et ne dépendissent que du Département militaire fédéral; la chose présenterait cependant de grandes difficultés d'exécution.

Dans les manœuvres d'une certaine étendue, il serait nécessaire de marquer les positions de l'adversaire par un corps de troupes assez considérable; l'ennemi a bien manoeuvré, mais il ne se rendait pas compte du nombre qu'il devait représenter et du terrain qu'il devait par conséquent occuper.

Très peu de corps entendaient le refrain indiquant la fin de la manœuvre qui doit suivre les operations, et la critique se faisait devant un très-petit nombre d'officiers. Il serait nécessaire pour obvier à cet inconvénient majeur de manoeuvrer sur un terrain plus restreint, et de fixer à l'avance une heure précise, et un lieu de rendez-vous où les officiers se réuniraient pour la critique.

Si l'on veut mettre encore en pratique l'institution des juges de

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