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doter le pays des bienfaisants effets de l'institution de la Croix Rouge, mais il aura à lutter contre les coutumes et préjugés enracinés dans son peuple, appelé à guerroyer contre des tribus sauvages.

>> Comme en Europe, les actes de courage et de bravoure sont l'objet de récompenses, décernées par le roi. Ces récompenses consistent dans la remise de manteaux d'honneur confectionnés de peaux de léopards, de panthères et de lions, ou de manteaux en soie et velours, richement garnis d'or et d'argent, de boucliers d'honneur, de décorations de boucliers confectionnés de peaux de lions; de revolvers, de sabres d'honneur, de selles, de pantalons en soie, de lances d'honneur, à garnitures d'argent, et ainsi de suite. La valeur ou l'importance des récompenses varie suivant le grade que le soldat occupe dans l'armée.

» Voici comment le décret de l'appel sous les armes est porté à la connaissance du peuple : le Hanudsch, soit la proclamation royale, est lue dans les villes principales par l'Agasari, le héraut du roi, au son de la grosse caisse. Après cette lecture, les drapeaux royaux qui avaient été déployés pour cette circonstance, sont roulés autour des hampes, le peuple se disperse et la proclamation royale est connue, dans un bref délai, dans les provinces les plus reculées. Les généraux et les gouverneurs reçoivent des ordres de marche spéciaux écrits et dans l'espace de huit à dix jours les guerriers, bien approvisionnés et armés, se portent sur les lieux de rassemblement désignés. Le jour suivant, les chefs envoient leurs rapports sur la force numérique de leurs corps; des envoyés spéciaux recherchent les traînards, et les campements, toujours disposés en forme de croix, sont établis rapidement.

» M. Ilg, qui a exposé dans la salle une collection de décorations, de plans, de cartes et de photographies d'Abyssinie, a donné aussi quelques détails intéressants sur la tactique particulière à ce peuple montagnard Aussitôt que l'armée ouvre la marche, la cavalerie précède l'infanterie à de grandes distances, soit comme éclaireurs, soit principalement pour le service des rapports. Le train marche au milieu du gros de la colonne. Les trompettes et les coups de grosse caisse font connaître aux troupes les étapes du roi et le parasol rouge indique la direction à suivre.

>> Le roi se complait à faire personnellement de lointaines reconnaissances d'état-major, avec une nombreuse suite et sa garde. Tous les soirs, il reçoit le rapport des chefs de corps et donne les ordres pour le lendemain. Au sortir du conseil, il aime à faire une partie d'échecs. »

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Dans sa séance du 4 avril, le Conseil fédéral a nommé :

10 Chef d'arme de la cavalerie, M. Traugott Markwalder, colonel, d'Aarau, actuellement instructeur de cavalerie de première classe.

20 Instructeur en chef de la cavalerie, M. Wildbolz, lieut.-colonel, de Berne, actuellement instructeur de cavalerie de première classe.

Le Conseil fédéral a nommé : commandant de la IVe division d'artillerie de position, en remplacement de M. Ammann, démissionnaire, à disposition, M. Robert Scherrer, major, à Frauenfeld, actuellement deuxième officier d'état-major attaché à la Ve division d'artillerie de position; deuxième officier d'état-major de la Ve division d'artillerie de position, M. Charles Tiegel, major, à Zurich, attaché actuellement en la même qualité à la IVe division; deuxième officier d'état-major de la VIe division d'artillerie de position. M. Albert Gull, de Zurich, major, au dit lieu, actuellement en disposition, en vertu de l'art. 58 de la loi sur l'organisation militaire fédé rale; deuxième officier d'état-major de la IIIe division d'artillerie, M. Fritz Rothacher, à Saint-Imier, actuellement attaché en la même qualité à la Ile division.

En même temps, a été mis à la disposition du Conseil fédéral, en vertu de l'art. 58 de l'organisation, M. Edouard Werdenberg, major, à Bâle, actuellement deuxième officier d'état-major de la IIIe division d'artillerie de position.

Le Conseil fédéral a nommé instructeur du génie de Ile classe : M. Charles Gilliéron (Vaud), premier lieutenant du génie, actuellement employé au bureau des fortifications du Gothard, à Andermatt.

NOUVELLES ET CHRONIQUE

Le Conseil fédéral demande un crédit de 138 200 fr. pour construire, à Thoune, un atelier et un magasin destiné au dépôt fédéral de guerre et aménager l'ancien bâtiment du contrôle de la munition en un logement pour l'intendant du dépôt et installations diverses.

La loi fédérale (du 23 mars 1896) sur les peines disciplinaires dans l'armée suisse vient d'être publiée dans la Feuille fédérale no 14 et envoyées en consultation dans les communes. Délai d'opposition: 30 juin 1896.

La brochure in-quarto annuelle, intitulée « Ordre de bataille der schweizerischen Armee » vient de paraître à Berne, le 1er avril 1896. Outre les récentes promotions et les transferts connus, nous y remarquons entre autres la répartition ci-après des officiers du corps d'état-major dans l'élite :

Ier corps; chef d'état-major: col. de la Rive, avec lieut.-colonel de Pury et major Galiffe.

Ile corps; chef d'état-major: col. Hungerbühler, avec lieut.-colonel Borel et major Egloff.

Ille corps; chef d'état-major: col. Wasmer, avec lieut.-colonel Hoffmann et major Corti.

IVe corps; chef d'état-major: col. Boy-de la Tour, avec lieut.-colonel Richard et major von Graffenried.

Commandement du Gothard; chef d'état-major: lieut.-colonel Becker, adjud.-capitaine Egli.

Commandement de St-Maurice; capitaine Revillard.

La Société suisse des pontonniers avait organisé, pour dimanche et lundi, 5 et 6 avril, sous la direction de la section d'Aarbourg, un voyage par eau de Thoune à Brougg, avec le programme suivant :

Le départ de Thoune à 5 h. 30 du matin. L'entrée dans le lac de Bienne vers 3 heures. A Nidau, arrêt et banquet au restaurant Brenzikofer. A 5 heures, départ pour Soleure, où les pontonniers passeront la nuit. Lundi matin, le voyage se continue sur Brougg, où l'arrivée est prévue pour 6 heures du soir.

Malgré le mauvais temps, et l'absence du remorqueur sur le lac de Bienne, tout s'est bien passé.

Fribourg.— Le général Louis de Castella, retraité du service d'Autriche, est mort le 8 avril à Fribourg, dans sa 67e année. Il avait fait les campagnes d'Italie de 1849 et 1859, celles du Danemark en 1864 et de Bohême en 1866, et rempli les fonctions éminentes de gouverneur militaire de l'archiduc Frédéric. Retiré à Fribourg depuis une dizaine d'années, il y était très considéré de tous, tant pour la parfaite loyauté de son caractère que pour sa belle carrière d'officier.

Glaris. La fête anniversaire de la bataille de Næfels a été célébrée le 9 avril, en dépit d'un temps extrêmement mauvais. Sur le champ de bataille, le landamman Blumer a prononcé le discours de fête. Il a défendu les Glaronnais contre le reproche qui leur a été adressé d'avoir prouvé, à l'occasion de la votation du 3 novembre, une absence d'esprit militaire. En terminant, l'orateur a adressé aux Abyssins, qui luttent pour leur indépendance, le salut sympathique du peuple glaronnais.

Vaud. Une mort regrettable afflige la population de Vevey et d'au delà. C'est celle de M. Emile Davall, lieut.-colonel fédéral, ancien instructeur de cavalerie sous le colonel Quinclet, ancien secrétaire-chef du

Département militaire vaudois après le lieut.-colonel Bolle, nature droite généreuse, serviable, foncièrement bonne sous quelques dehors un peu cavaliers. Soit dans ses divers services militaires, soit comme employé administratif cantonal, ou comme membre des autorités communales de Vevey et député au Grand Conseil de 1888 à 1893, Emile Davall se fit apprécier de tous ses alentours par ses solides qualités d'esprit et de cœur, par sa grande connaissance des affaires et par un franc-parler aimable autant qu'érudit, qui donnait un grand charme à sa conversation. La sympathique foule qui a participé à ses obsèques, le 31 mars à Vevey, témoigne hautement du bon souvenir que laisse l'honorable défunt.

Sur la grosse question de savoir si l'on maintiendra l'inscription des notes pédagogiques aux livrets de service, ou si on les en expulsera, comme le demandent quelques pétitionnaires, le Conseil d'Etat, dans le préavis qu'il a été appelé à donner à l'autorité fédérale, a conclu en faveur du statu quo, c'est-à-dire du maintien de ces inscriptions.

- Le Conseil d'Etat a incorporé M. le lieutenant d'artillerie Alfred Palley, à St-Saphorin, dans la batterie 7 (élite).

Le Conseil d'Etat a fait les nominations suivantes dans le landsturm armé :

Le 28 février au grade de capitaine (fusiliers), M. Albert Perusset, 1er lieutenant, à Yverdon; au grade de lieutenant (carabiniers), M. Charles Pflüger, adjudant sous-officier, à Lausanne.

Le 4 avril au grade de lieutenant (fusiliers) :

MM. Eug. Blanchet, adjudant sous-officier, Les Clées;

Auguste Cand, sergent-major, Rances;

Eug. Lecoultre, sergent, Le Chenit;

François Charrière, sergent-major, Bussy;
Emile Henrioud, sergent, Yverdon.

Joseph Vuillermet, Lucien Bovet, Emile Thévoz, Louis Henny, Vic

tor Fatio, les cinq sergents, à Lausanne.

Dans sa séance du 21 mars, la Société des sous-officiers de Lausanne a nommé comme suit son comité pour l'année 1896: président, E. Jeanrenaud, sergent du génie; vice-président, A. Delacrétaz, sergent d'infanterie; secrétaire, M. Cottens, fourrier de carabiniers; caissier, F. Michot, sergent d'infanterie; adjoints, L. Chessex, fourrier du génie; P. Ponnaz, sergent-major d'infanterie; Desarzens, caporal d'infanterie; Th. Duboux et J. Welten, soldats.

L'assemblée a désigné comme délégués fédéraux MM. Rathgeb, Jeanrenaud et Cottens.

Elle a décidé, en outre, de faire une course, dont le principal but sera une visite aux forts de Saint-Maurice.

Zurich.

Le quatrième congrès des artilleurs suisses aura lieu à Zurich les 28 et 29 juin. Les colonels Bluntschli et Hans Pestalozzi en ont accepté la présidence d'honneur.

Répondant au désir qui lui avait été exprimé, le colonel Bleuler vient d'aviser le Conseil fédéral qu'il dirigera, l'automne prochain, les manœuvres de son corps d'armée.

Allemagne. La campagne de Saxe en 1896. Les prochaines manœuvres impériales allemandes auront lieu, cette année, dans la région située entre Goerlitz et Bautzen.

Avant son départ pour l'Italie, l'empereur Guillaume a longuement conféré avec le chef du grand état-major général von Schlieffen, au sujet de ces manoeuvres. Le souverain a exprimé le désir que les manœuvres de cette année soient autant que possible la reproduction exacte des mouvements qui précédèrent la bataille de Bautzen en 1813, où Prussiens et Russes opérèrent ensemble.

Au cours des opérations, il sera fait d'importantes expériences relatives au fonctionnement du service de santé, à l'emploi des ambulances et au transport des malades et des blessés.

Egypte.

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Les Anglais viennent de rouvrir leur campagne de 18831886 dans la Haute-Egypte, si tristement terminée par la mort de Gordonpacha à Kartum. Les circonstances d'aujourd'hui ont d'ailleurs une grande analogie avec celles d'il y a une douzaine d'années, époque où, à la suggestion du Foreign-Office et de l'amiral Hevett, les Italiens prenaient pied sur la côte occidentale de la mer Rouge.

Nous pourrions même renvoyer nos lecteurs, pour l'orientation générale et les plans d'opérations éventuelles dans ces parages, à ce que la Revue militaire suisse publiait alors, ainsi qu'au croquis accompagnant notre numéro de mars 1885, croquis à peu près identique à celui reproduit ces jours-ci par maints grands journaux quotidiens.

Dans le même sens, nous pouvons renvoyer aussi le lecteur à une brochure publiée à Montreux par un officier anglais devenu presque un compatriote et résumant d'une manière fort instructive et intéressante les événements de cette dramatique guerre 1.

La campagne actuelle s'est révélée au public le 15 mars, à la fois à Londres et au Caire. On la qualifie d'expédition de Dongola, car il s'agit en effet d'aller d'abord jusque là comme premier objectif, c'est-à-dire à 1700

The Soudan Campaign, par le major J. Hubert d'Entragues. Montreux, Ch. Peyrollaz, 1886. Une brochure in-18 de 134 pages.

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