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écrase littéralement aussi bien les bords du dos que l'os de la poitrine, sans compter la gêne que cela procure à la respiration.

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LA HOUSSE. Les housses de drap sont trop minces et n'offrent pas de résistance à la pression, ce sont plutôt des meubles de parade. La housse de feutre est lourde, se feutre facilement avec le poil qui tombe du cheval, durcit par l'humidité et devient difficile si ce n'est impossible à nettoyer en campagne. Les housses de cavalerie en feutre recouvertes de drap avec une bordure ont heureusement disparu. Avec cela on a diminué la charge du cheval; on a supprimé les bles sures produites par le pli du milieu tassé souvent inégalement dans la liberté de la selle, du panneau au troussequin, et celles produites par la bordure partout où elle exerçait un frottement ou était soumise à une pression; sous les côtés de la sangle, sous les sacoches de devant, sous le paquetage de derrière ou encore sous la fonte du mousqueton. Dans les raids, on l'apercevait partout sur les chars de bagages; une fois mouillée on ne la séchait plus qu'à grand'peine; son seul avantage a été celui de couvre-pieds dans les bivouacs.

Sa suppression et son remplacement par la couverture pliée a permis de décharger l'avant-main du cheval en paquetant le manteau derrière. Le garrot se blesse ainsi moins facilement, sans compter que le cavalier tient la main plus basse et peut mieux mener son cheval. La couverture pliée ne doit pas être glissée sur le dos à rebrousse-poil, elle ne doit pas retenir non plus les crins de la crinière, être bien engagée dans la chambre de la selle et ne faire aucun pli, surtout sous la sangle. Il ne suffit pas, comme cela se pratique généralement, de relever la couverture dans la liberté du garrot, mais sur toute la longueur du dos, en tenant une main sous l'arcade de devant et l'autre sous celle de derrière pour engager le pli d'une manière uniforme et voir même l'y maintenir, pour poser la selle, avec un baton ou une corde nouée sur le siège. Nous avons fait à ce sujet une expérience. Trois escadrons et une compagnie de guides sont en marche. Pour diminuer la charge de l'avant-main et ne pas commettre une infraction au règlement on plie la couverture sous la célèbre housse; une fois en marche, un escadron trouve moyen de placer petit à petit ses housses sur le char d'équipages et n'a eu que 3%

de blessés; les deux autres, qui ont marché réglementairement, en ont environ le 15 %. Il est vrai de dire que le capitaine qui avait eu ce beau résultat l'avait attribué à toute autre chose qu'au char d'équipages, dont les malheureux chevaux ont été éreintés par ce surcroît de charge. A chaque cours de rassemblement, les blessures dataient du jour où l'on prenait la housse pour paqueter réglementairement. Il y a des housses qui glissent en arrière sous la selle; j'en ai vu ainsi qui se perdaient sans que le cavalier s'en soit aperçu; cela tient à ce que les bandes de selle sont trop incurvées et la partie supérieure de l'omoplate trop dégarnie. On y remédie en plaçant les garnitures de bande ou au moyen d'un rembourrage ad hoc. Les selles du train reposent actuellement sans couvertures; la bande est recouverte d'une forte plaque de feutre qui correspond à la peau du cheval. L'emploi du sellon à côtes comme les faux colliers et bouclé, indépendamment de la selle, avec une sangle, est assez pratique au civil, mais ne peut être employé qu'exceptionnellement au militaire.

Une dernière recommandation au sujet de la housse: on remarque que dans les blessures de garrot, 9 sur 10 au moins siègent à gauche; on se l'explique par le poids du cavalier qui en montant fait dévier la selle de ce côté-là et plisse la couverture. Pour remédier à cela, une fois en selle l'équilibrer ou, pour mieux dire, la mettre d'aplomb en se balançant à gauche et à droite et en s'appuyant fortement sur les étriers, après cela relever la couverture ou la housse avec la main, opération qui est facilitée en se renversant en arrière sur le siège.

L'ALLURE DU CHEVAL. L'allure exerce aussi une certaine influence sur la production des blessures. Une cadence régulière sans arrêt et sans à-coup, dans les allures du trot et du galop, ne prédispose pas aux blessures comme un trot furibond, irrégulier, entrecoupé de foulées de galop qui déplace la selle dans tous les sens. Les entrées au service de la cavalerie nous font voir souvent des cavaliers qui arrivent avec des chevaux mal entraînés, exténués et blessés sur toutes les coutures, cela surtout en raison des allures furieuses prises pour rattraper le temps perdu.

LE CAVALIER. L'assiette du cavalier, sa fatigue, son degré d'adhérence à la selle, voire même la proportion entre la lon

gueur du corps et celle des jambes, peut influer sur la production des blessures.

Plus les jambes sont longues proportionnellement à la taille plus la base de sustentation du cavalier se rapproche du dos du cheval et moins il y a de balancement de la selle. Un corps gros et long avec de courtes jambes n'est pas précisément combiné pour obtenir une bonne assiette et le cavalier, en se berçant sur sa selle, échauffe le dos de son cheval jusqu'à excoriation. Certains cavaliers sont connus pour blesser leurs chevaux à un endroit déterminé, ne pas confondre avec des chevaux qui ont un point vulnérable dans une région quelconque du corps et qui se blessent toujours à ce même endroit, - cela tient évidemment à certaine position ou habitude contractée à cheval.

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L'ÉTAT DES ROUTES. Le cheval n'aime pas marcher sur terrain dur, le choc du sabot se répercute pour lui désagréablement dans les membres. Les terrains inégaux, raboteux, fangeux ou en pente lui causent un déplacement exagéré de la selle dans un sens ou dans un autre qui peut occasionner des blessures. Les cavaliers qui marchent en serre-file, toujours du même côté, et qui sont souvent dans les bas-côtés de la route avec un bipède latéral plus bas que l'autre peuvent occasionner des blessures par pression inégale.

LA TEMPÉRATURE. La chaleur est défavorable au port de la selle la peau s'échauffe, se mouille et, ou bien tourmenté par les mouches, le cheval se tortille dans tous les sens, ou bien il est accablé et endormi et se laisse aller en chargeant irrégulièrement ses deux trains. La pluie mouille le poil et la peau qui s'entame plus facilement. La transpiration séchée sous le harnachement se dissout, savonnant ses points de contact qui s'enflamment et perdent le poil. La boue aussi encrasse le harnachement qui devient rugueux et lime ses points de contact. Le vrai temps pour monter à cheval est le frais, aussi bien par le stimulant que l'air vif exerce sur l'allure que par l'absence d'insectes et le fait qu'on évite l'échauf fement et la transpiration sous les harnachements. De là l'indication de se baser sur la température pour les départs, les étapes et les haltes et de se lever matin en été pour se reposer pendant le milieu du jour. (A suivre.)

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Nominations. Vu sa nomination de chef d'arme de la cavalerie, le colonel Markwalder a obtenu sa démission de commandant de la IVe brigade de la cavalerie. Ce commandement est donné provisoirement à M. le lieutenant-colonel Wildbolz, instructeur en chef de la cavalerie, avec promotion au grade de colonel de cavalerie.

Le Conseil fédéral a promu au grade de major d'infanterie (fusiliers) M. Georges Raschein, capitaine du génie à Malix (Grisons), contrôleur d'armes de la VIIIme division, et l'a mis à disposition en vertu de l'art. 58 de la loi sur l'organisation militaire fédérale.

Ordinaire de la troupe.

Au cours de leur dernière session,

les Chambres fédérales ont voté l'arrêté suivant :

Art. 1er. Les articles 159 et 160 du règlement d'administration pour l'armée suisse du 27 mars 1885, reçoivent la teneur suivante :

« Art. 159. En temps de paix, la ration journalière de vivres comprend:

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» Le pain et la viande peuvent être remplacés par des conserves de

> valeur nutritive égale.

» Art. 160. En règle générale, les troupes se procurent elles-mêmes , les légumes, le sel et le bois de cuisine. Elles touchent à cet effet dans tous les cours et toutes les écoles une indemnité fixée à 22 centimes par homme et par jour. Les officiers ont également droit à cette in

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demnité. »

Art. 2. Dans toutes les écoles et tous les cours, l'administration militaire délivre, les jours où la troupe reçoit des conserves, une bonification supplémentaire extraordinaire d'une valeur de 10 centimes, ou 10 centimes en espèces, par homme et par jour.

Art. 3. Le présent arrêté entre immédiatement en vigueur. Le Conseil fédéral est chargé de l'exécuter.

Paquetage pour l'infanterie.

provisoirement

Le Conseil fédéral a adopté

un nouveau paquetage pour l'infanterie.

1. Le poids à porter par l'homme ne doit pas dépasser 27 kilos au

total;

2. Dans la règle, on ne donnera à porter à l'homme qu'une seule ration

de réserve;

3. On attribuera à chaque recrue deux paires de pantalons de drap de même qualité, dont une lui sera remise et l'autre restera à la réserve de guerre, destinée surtout au cas de mobilisation. Au service d'instruction, on emploiera comme seconde paire de pantalons (pantalon d'exercice), l'ancien pantalon de drap bleu-clair, qui sera tiré des réserves. Plus tard, ce pantalon sera remplacé par un pantalon léger, ne dépassant pas 600 grammes. Une seconde paire de pantalons légers sera remise à l'homme pour le service actif et lui servira de pantalon de quartier et de caleçon dans la saison rigoureuse;

4. La chaussure consistera en une paire de forts souliers d'ordonnance et une seconde paire de souliers plus légers, pesant au plus 500 grammes.

La munition qui devra être portée par l'homme consistera en 120 cartouches à balle, dont 90 lui seront remises en cas de mobilisation. A cela s'ajoute une munition de réserve de 30 cartouches (cette réduction est rendue possible par le fait que les nouveaux chariots de munitions portent 30 cartouches de plus par homme);

6. Les outils de terrassiers à porter par l'homme resteront les mêmes; 7. L'homme ne sera pas chargé de matériel de campement.

Le paquetage établi d'après ces principes se composera de trois parties principales :

1. Un ceinturon, avec fourreau de la baïonnette et cartouchière.

2. Un sac à pain avec une gourde;

3. Un sac avec compartiment intérieur dans lequel seront emmagasinées les munitions.

Les pièces de ce paquetage se rattacheront les unes aux autres, de telle façon qu'avec le sac à pain on puisse les enlever ou les replacer d'un seul coup.

La munition sera répartie de la manière suivante: 8 chargeurs (48 cartouches) sont emmagasinées dans les deux doubles cartouchières pendues à droite et à gauche du ceinturon; 2 autres chargeurs (12 cartouches) se placent dans le couvert du sac. Les autres cartouches se placent dans deux courroies en cuir ajustées au fond du sac de façon à pouvoir être retirées par l'homme, sans aide, et placées sur la poitrine.

Le nouveau sac est long et étroit; il laisse libres les mouvements des bras. La partie supérieure arrive plus bas que l'ancien sac, et la partie inférieure repose, non plus sur le creux du dos, mais sur les reins. La colonne vertébrale n'est donc plus soumise à une pression. Deux petits coussins éloignent le sac du corps, de manière à ce qu'il ne repose (à part ces coussins) que sur les épaules.

Le ceinturon traverse des passants fixés au sac, ce qui permet de laisser les courroies de charge très lâches, le poids portant en entier sur

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