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connue des projectiles, ou une trace d'aimantation permanente. La première action dépend du sens de la rotation de la balle, la seconde change en même temps que la direction du courant. Or on sait que, si l'on cherche à dévier l'axe d'un corps animé d'un mouvement de rotation rapide, cet axe tendra à prendre une direction perpendiculaire à celle qu'on cherche à lui donner. Si donc les forces magnétiques ont une tendance à placer la balle dans un plan perpendiculaire au câble, celle-ci s'inclinera dans un plan contenant le câble; sa pointe sera dirigée vers le câble ou en sens inverse, suivant le sens de la rotation et l'action des forces magnétiques. » On voit, dans notre figure 2, la direction primitive de la balle, progressant parallèlement au câble, puis la disposition qu'elle tend à prendre, tangentiellement aux lignes de force, enfin l'une des deux directions que lui communiqueront les forces magnétiques et gyroscopiques combinées. La possibilité d'une déviation de l'axe de la balle une fois admise, on comprendra qu'il doive en résulter, par un glissement sur l'air, une déformation de la trajectoire, qui viendrait s'ajouter à celle qui se produit déjà et que l'on vement d'une balle dans un champ nomme la dérivation.

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Fig. 2.

électrique.

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Diagramme d'un mon

» L'action électro-dynamique est plus improbable; mais elle pourrait à la rigueur exister, bien qu'il soit sans doute impossible de la constater, même en se plaçant dans les circonstances les plus parfaites pour sa production. Supposons que la balle emporte une charge électrique, ce qui n'est pas impossible; elle éprouvera les mêmes actions qu'un courant électrique, puisqu'un courant électrique peut être assimilé à une charge en mouvement. Il en résultera une attraction ou une répulsion entre la balle et le câble, le signe de la force changeant avec le sens du courant et le signe de la charge de la balle.

» On voit, en résumé, qu'il existe une possibilité très douteuse d'une action d'un câble sur une balle quelconque, et la possibilité très nette d'une telle action sur une balle à enveloppe d'acier ou sur un projectile d'artillerie. Les balles ne seront pas nécessairement attirées vers le câble; elles seront attirées ou repoussées suivant les circonstances fortuites qui déterminent une première déviation. La conclusion est que le mérite, — si j'ose m'exprimer ainsi, du canard lancé par l'Intelligenzblatt est préciment d'avoir pour point de départ un fait possible qui a été simplement poussé à l'absurde. »

Neuchâtel.

-

La section de la Chaux-de-Fonds a constitué, dans sa séance ordinaire du vendredi 4 septembre, le Comité central de la

Société cantonale des officiers neuchâtelois. Ce comité est composé de la façon suivante : Lieutenant-colonel Courvoisier, président; lieutenant-colonel Mathys, vice-président; 1er lieutenant Perrochet, secrétaire; major Perret, caissier; major Robert, capitaine Grosjean, lieutenant Vuille, asses

seurs.

Vaud. Société des officiers.

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La Section vaudoise de la Société des officiers tiendra le 27 septembre prochain, à Nyon, son assemblée générale annuelle. Le programme de la réunion a été fixé comme suit : 10 h. Réception à la gare par la sous-section de Nyon. Collation sur la place du Château.

11 h. Assemblée générale dans la salle du Tribunal, au Château. Tractanda: a) Rapport du Comité sur la marche de la Section; b) Rapport du jury sur le travail de concours présenté; c) Communications et propositions individuelles.

Conférence de M. le colonel Audéoud : A propos du combat de l'infanterie. Quelques idées discutées actuellement.

11 h. Diner.

Tenue de service avec casquette.

FRANCE

Grandes manœuvres.

Les grandes manoeuvres du 9 au 16septembre ont emprunté cette année-ci le bassin de la Charente. Y ont pris part, sous la haute direction du général Cailliot, les XIIe et XVIIe corps, plus une division dite division mixte. Cette armée a exécuté trois sortes de manœuvres :

1o Des manoeuvres de corps d'armée contre corps d'armée, chaque corps étant formé à deux divisions;

20 Des manœuvres de corps d'armée contre corps d'armée, la division mixte étant rattachée alternativement à l'un des deux corps d'armée en présence, de façon à faire manœuvrer l'un des corps avec trois divisions; 30 Des manœuvres d'armée contre un ennemi figuré représenté par la division mixte.

Parmi les instructions données aux troupes avant l'entrée en ligne, nous relevons, à titre de curiosité, les suivantes, formulées par le commandant du XIIe corps:

› Pendant les prochaines manoeuvres, comme en campagne, les officiers de tous grades, ainsi que les sous-officiers et les hommes de troupe, devront emporter chaque jour, avec eux, leur déjeuner individuel, pour le manger sur le terrain, à leur guise et suivant les circonstances.

» Les officiers montés ont leurs vivres sur leurs chevaux.

» Les officiers à pied font porter leur déjeuner par leur soldat-tender.

» L'appellation donnée à cet homme en précise la fonction. Il doit être à l'officier comme le tender est à la locomotive.

» Le général commandant le 12e corps d'armée autorise chaque officier à pied à choisir dans sa compagnie un homme dans le havresac duquel il placera ses vivres et quelques effets. Cet homme sera exempté du port de tout objet commun à la compagnie et l'officier l'allégera autant que possible. Il ne sera pas nécessairement le soldat-ordonnance habituel; son rôle se restreindra aux marches et aux combats. Il sera robuste, alerte, il sera le plus dévoué et le plus sympathique à son officier et il le suivra comme s'il était son ombre.

» Les officiers de marine dominent naturellement leurs matelots par leurs talents nautiques indispensables à la direction et au salut du navire.

» Les officiers d'artillerie et du génie sont à cheval, et leurs soldats s'inclinent devant leur science technique. Les officiers de cavalerie caracolent, avec leur auréole d'écuyer, sur les meilleurs chevaux de l'escadron. Mais l'officier d'infanterie patauge dans la boue à côté de ses hommes, et pour lui conserver sa supériorité physique et son prestige, il n'y a qu'un moyen, c'est de lui supprimer tout chargement et de ne lui faire porter que ses armes.

» Avec l'aide du tender, ce but est rempli : l'officier à pied reste le chef effectif. Il a aussi, comme ses camarades des armes spéciales et de la marine, son originalité essentielle et dominante, car il a tout sous la main et cependant il est seul sans fardeau au milieu de gens chargés. Cette institution si facile, si simple et si juste, a des résultats considérables pour le maniement et pour la puissance de l'infanterie.

>> En campagne, la mission du tender s'accentuera et s'agrandira. Il aura le droit de s'arrêter si son officier tombe blessé. Il l'assistera affectueusement, lui remettra son paquet de pansement, le confiera aux brancardiers et, pour le venger, il courra ensuite rejoindre les combattants. La valeur intrinsèque de tout officier est assez grande pour légitimer cette infraction à la règle qui défend de quitter les rangs pour relever les blessés ordinaires. D'ailleurs, si le tender a été bien choisi, il ne restera pas longtemps en arrière; dès qu'il aura, avec intelligence, donné les premiers soins à son officier, celui-ci n'aura pas besoin de lui ordonner de rentrer dans la bataille.

>> Le général commandant le 12e corps d'armée,

» DE SAINT-MARS ».

Le nouveau sabre.

Nous extrayons les renseignements sui

vants d'une lettre particulière de Paris :

On s'occupe ici d'écrire une méthode nouvelle pour le sabre nouveau

proposé par notre compatriote, A. Corthey. On fait bien, car il faut améliorer. Je considère comme un axiome que c'est l'arme qui fait l'escrime et non l'escrime qui fait l'arme. Un sabre bien construit (ce qui n'est plus le cas de ceux employés aux armées) est la seule arme complète et qui ne soit pas de convention.

Les épées de la Renaissance se rapprochaient beaucoup plus de l'idéal. Cependant l'on peut faire mieux en les modernisant.

Jadis il n'y avait qu'une arme pour la guerre, le duel et l'assaut. Maintenant il y en a trois; celle pour la guerre est trop lourde, celle pour l'assaut trop légère, celle pour le duel a une partie des défauts de l'une sans avoir les qualités de l'autre.

Comme la routine est reine dans une république, on ne peut obtenir aucun changement. Les peuples d'imagination ne sont pas toujours les peuples d'initiative. Ici on invente, mais on n'applique pas, et les idées deviennent rarement des faits.

BIBLIOGRAPHIE

Guerre de 1870. La petite guerre dans le Haut-Rhin au mois de septembre 1870, par Fr. von der Wengen; traduit de l'allemand avec l'autorisation de l'auteur par le capitaine Carlet, du service d'état-major. Paris, Henri-Charles Lavauzelle, éditeur militaire, 1896. 1 broch. in-8° de 58 pages. Prix : 2 fr.

Parmi les innombrables publications allemandes et françaises nées de la guerre de 1870-71, la brochure susmentionnée n'est point à négliger. Elle a notamment son importance pour nous, Suisses, car les événements qu'elle rapporte se sont passés à notre frontière, sur les deux rives du Rhin, de Huningue et Leopoldshöhe à Einsisheim et Neuenburg. Le tableau qu'elle fait de la situation au début des hostilités est aussi dramatique qu'instructif. De part et d'autre, sur les deux rives du fleuve, on était dans l'attente d'une offensive ennemie; on repliait les bacs, on détruisait ou barricadait les ponts, on occupait les berges, les îles; en résumé, on se faisait peur réciproquement, tandis que les grosses parties se préparaient ou se jouaient ailleurs. L'auteur de cet intéressant travail, M. von der Wengen, avait été autorisé par le ministère de la guerre de Carlsruhe à faire la campagne à titre volontaire, en suivant le 2e bataillon du 6e régiment badois. Ses notes journalières, complétées par les historiques des corps fournis plus tard, ont servi de base à son récit, soigneusement minuté et fort bien traduit, aussi avec quelques notes complémentaires, par M. le capitaine Carlet. Ce sont des pages à lire et à conserver en dossier spécial; une carte de la région Bâle-Strasbourg les complèterait utilement.

Feuilles de carnet 1870-71 du capitaine Pinget. Annemasse, imprimerie

Joseph Chambet, 1896. Prix: 2 fr.

On peut appliquer à cette brochure de 200 pages ce que nous disions de la précédente. Piquants compléments de la grande histoire de 1870-71, elles donnent toutes deux maints détails qui ont leur valeur dans l'ensemble. De plus, le capitaine Pinget est un de nos voisins, de ces braves de Haute-Savoie, qui, au loin, pensent à leurs montagnes, lesquelles sont aussi les nôtres. Ses notes de carnet, sous l'exergue « J'y étais », sont sans contredit substantielles, attachantes par leur réalisme de bon aloi, émouyantes souvent, sûres toujours. Elles vont du 22 juillet 1870, l'auteur partant de Lille comme sergent-major au 73e de ligne, jusqu'au 21 juin 1871, à travers les grandes batailles et tout le siège de Metz, l'évasion dès le camp de Tromborne sur Luxembourg, la campagne du Nord sous Faidherbe, celle de l'armée de Versailles contre les Communards, le sousofficier étant devenu lieutenant.

Tous ses récits sentent bon le « J'y étais ». Ils dénotent la sincérité et le caractère viril du soldat, de l'homme d'action solide, calme, clairvoyant, débrouillard par excellence, franc dans ses appréciations, qui sont devenues, depuis lors, de vrais jugements. Son chapitre Captivité et évasion, celui En route pour le Luxembourg, la rentrée à Lille, fournissent de charmantes pages. On en ferait des feuilletons tout aussi romanesques que tant d'autres de pure imagination, et qui seraient non moins goûtés, quoique strictement fidèles au cours des faits. Nos compliments et remerciments au vaillant auteur.

Mes Souvenirs, par le général du Barrail. Tome III. Paris, Plon, Nourrit et C, éditeurs, 1896. Un vol. in-8° de 612 pages, avec portrait. Prix : 7 fr. 50.

Nos lecteurs connaissent déjà cet important ouvrage d'histoire militaire contemporaine : nos numéros des mois d'avril et juin 1894, de juin 1895 parlaient de ses 1er et 2e tomes.

Avec ce tome troisième, qui embrasse la période de 1864 à 1879, nous abordons la période la plus marquante de l'histoire contemporaine. Nous y revoyons divers épisodes des guerres du Mexique, d'Italie, de Chine, de Crimée, d'Algérie, avec quelques mots de Duppel et Sadowa, par les notes biographiques du général du Barrail sur les camarades rencontrés au cours du récit, portraits esquissés avec goût, généralement aimables, piquants parfois, tous ayant leur prix dans les annales du temps. L'Algérie y reparaît encore, et plus spécialement, à l'occasion d'une inspection des smalas de spahis dont l'engagé volontaire de 1839 fut chargé en 1870, inspection interrompue par le coup de foudre du 16 juillet de la même

année.

A cette date s'ouvre, on le comprend de reste, la matière principale du

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