sur l'horizontale. On sait en effet, d'après les expériences du général Berge, que l'inclinaison de 10 à 12° est la plus favorable au point de vue de l'effort de traction que fournit nn cheval non chargé et que dans ces conditions un dynamomètre fixé à un poteau vertical indiquerait pour un bon et solide cheval une valeur d'environ 440 kg.'

C'est simplement au moyen des chaines de reculement que les chevaux sont appelés à soutenir le timon. Dans le cas particulier il ne parait pas en résulter d'inconvénients, puisque la chaine de contre-appui ne sera qu'exceptionnellement décrochée.

Quant à la conduite depuis le siège, il a été proposé de la supprimer et, afin d'uniformiser la conduite de nos voitures, de faire monter le soldat du train sur le porteur. Cette proposition semble toutefois avoir été abandonnée. On lui objecte en effet, et avec raison, que l'on trouvera toujours dans les bataillons d'infanterie des hommes sachant conduire du siège et pouvant remplacer ainsi un soldat du train, tandis que, question d'équipement à part, ne monte pas à cheval qui veut.

Marche du régiment d'artillerie divisionnaire 1/2,
en janvier-février 1897.

Les lignes suivantes, communiquées sur demande de la Revue militaire suisse, n'ont aucune prétention littéraire; ce sont de simples notes, dont le but est de relater brièvement la marche d'hiver du régiment d'artillerie divisionnaire I/2, et surtout de faire connaitre à nos camarades pour qu'ils en tirent profit à l'occasion les expériences heureuses ou facheuses faites durant cette marche par le régiment.

Pour des raisons de discipline et de bonne camaraderie

Pour un cheval chargé, par exemple de 100 kg. l'effort maximum se manifeste non plus sous un angle de 10 à 12°, mais sous un angle de 6 à 7° et atteint 464 kilos. Avec les voitures où le conducteur est monté, l'angle de trait pourra donc être quelque peu inférieur à ce qu'il doit comporter pour les voitures conduites du'siège.

Il est question de remplacer ces chaînes de reculement par des courroies que l'on bouclerait plus ou moins long suivant la taille des chevaux. Ces courroies sont à l'essai, mais on leur reproche déjà d'être difficiles à boucler par la pluie et le froid.

faciles à comprendre, on s'abstiendra de toutes comparaisons entre les unités et de toutes critiques des personnes; de même, les détails pittoresques, qui ont naturellement abondé durant cette marche d'hiver, devront être négligés en tant qu'ils n'auraient pas d'intérêt militaire.

I. GÉNÉRALITÉS.

Par un arrêté du 21 décembre 1896, le Conseil fédéral décidait de réunir le régiment A. D. 1/2, pour son cours de répétition, du 21 janvier (jour d'entrée cantonal 19 janvier) au 9 février 1897; le cours devait comprendre les périodes suivantes mobilisation à Morges, marche d'instruction de Morges à Thoune, marche de Thoune à Morges avec supposition tactique, démobilisation à Morges, - le tout d'après un programme arrêté entre le chef d'arme et l'instructeur en chef de l'artillerie, et le commandant du régiment.

II. EMPLOI DES JOURNÉES.

Mardi 19 janvier. - Temps couvert, +6 degrés centigrades. A 9 h. 30 du matin, réunion à Morges: a) de l'état-major de régiment (commandant : major Bellamy, à Genève; adjudant: Jer lieut. Ceresole, à Berne; le major d'état-major général Galiffe, à Genève, est attaché au cours pour son instruction personnelle); b) des officiers et du personnel du train de la batterie 3 (commandant : capitaine Cossy, à Lausanne); c) des officiers et du personnel du train de la batterie 4 (commandant : capitaine Yersin, à Pont-Farbel). Opérations usuelles. Pendant l'appareillage des chevaux, la formation des attelages et l'ajustage des harnais, envoi par sections des chevaux dans la cour de l'arsenal pour le ferrage. Tous les chevaux, ce jour et les deux suivants, sont déferrés et munis à froid du fer d'ordonnance; à cet effet, 10 maréchaux militaires supplémentaires, sous les ordres du maréchal-chef de la Régie, renforcent les 4 maréchaux des batteries; mardi soir, de 7 à 9 heures, essai de ferrage de nuit, avec éclairage de la cour de l'arsenal par 3 lampes Wells.

De 8 à 10 h. du soir, rapport des officiers à l'hôtel du Port; explication par le major Bellamy du plan de la marche et de son but.

Mercredi 20 janvier. Diane 5 h. 30. Temps couvert, +5°; par intermittences, neige. Malades: aucun. A 9 h. 30, arrivée du personnel canonnier des deux batteries. Opérations usuelles. Comme matériel, chaque batterie touche six pièces, six caissons et sa réserve ; celle de la batterie 3 consiste en 1 cuisine à avant-train, 1 chariot de batterie d'essai, 1 char à bagages d'infanterie (comme char à vivres); la batterie 4 a comme réserve 1 fourgon de batterie (ordinaire), 2 chars à bagages d'infanterie (l'un, de nouveau modèle, comme fourgon de batterie; l'autre comme char à vivres), 1 cuisine roulante (ordinaire). Comme munitions, chaque batterie emporte : 240 obus, 600 shrapnels, 570 gargousses, 110 charges d'exercice avec bouchons, 600 cartouches revolver. L'effectif du personnel et des chevaux, maintenant complet, comporte: 3 officiers et 6 chevaux d'état-major; par batterie, 8 officiers, 132 sousofficiers et soldats, 106 chevaux. Les soldats appartiennent aux huit plus jeunes classes d'âge de l'élite.

Chaque homme touche de l'arsenal une ceinture de laine et une paire de gants; le personnel canonnier reçoit en outre des guêtres de drap.

Lecture de l'ordre général et des articles de guerre; allocution du commandant.

A 7 heures du soir, la batterie dont les chevaux ont en premier passé au ferrage est matériellement prête à partir.

Jeudi 21 janvier. Diane 5 h. 30. Temps couvert, + 6o; par intermittence. pluie. Malades: 2 hommes. Ecoles du soldat, de section, de pièce et de tir; fin du ferrage et de l'organisation des attelages à midi. De 3 à 6, marches d'essai par batteries et par régiment, dans les directions St Prex et St-Sulpice.

Vendredi 22 janvier. Marche de Morges à Villeneuve (42 km.) Diane 5 h. 30; temps pluvieux, + 7o. Malades: 1 homme et 1 cheval. Départ 7 h. 40. Haltes-horaires à Préverenges 8 h. 20, Chavannes 9 h. 30, Chamblandes 10 h. 40: trot dès la sortie de Lutry à Rivaz (8 km. 35 min.); Rivaz 12 heures, Vevey 1 h. 40, Rouvenaz 3 h. à 3 h. 20, Villeneuve 4 h. 20. Durant la journée, trois trots de 20 à 35 minutes. Vitesse de marche: 5 km. à l'heure un timon cassé et remplacé.

Le colonel Hebbel et le major Souvairan assistent à l'arrivée du régiment à Villeneuve.