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pédalier a été en effet maintenu à 28 centimètres de terre, ce qui est la hauteur habituellement employée pour les machines de touriste, et avec une manivelle de 16cm5, la pédale se trouve encore à 11cm5 du sol, ce qui peut être considéré comme suffisant.

On peut donc, grâce à l'artifice que nous venons de décrire, conserver au cycliste la position verticale qui est de beaucoup la plus avantageuse

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entretenues. C'est ainsi qu'avec la hauteur de 26 centimètres adoptée pour le pédalier de certaines bicyclettes, la pédale dans le cas d'une manivelle normale de 16 centimètres ne se trouve plus qu'à 10 centimètres de terre, ce qui l'expose à se fausser très fréquemment dans les virages un peu courts ou dans les chemins parsemés de cailloux. Il ne faudrait pas songer du reste à relever la pédale en employant une manivelle plus courte, de 15 centimètres par exemple, car on utiliserait alors très mal la force du cycliste ainsi que l'ont surabondamment démontré le docteur Chenantais et le capitaine Perrache.

au point de vue mécanique, tout en lui lais sant la possibilité de prendre pied sur le sol avec sa machine entre les jambes, et l'emploi de la machine à cadre ne présente plus de ce chef aucune difficulté.

Une des principales difficultés à surmonter dans l'application du cadre aux bicyclettes pliantes était celle de l'articulation. Les tubes du cadre reliant les deux trains n'étant pas

Beau

FIG. 3.

parallèles, il fallait trouver une articulation dans deux sens, simple et solide, telle qu'on puisse amener exactement l'une sur l'autre les deux roues de la bicyclette pliée et obtenir de la bicyclette ouverte et montée une rigidité absolue, comme dans celles à cadres, formés de tubes d'une seule pièce. Ce problème a été en partie résolu par la bicyclette Czeipek,

mais il laisse encore subsister aux charnières un jeu qui va forcément en augmentant par les trépidations et par l'usure des joints qui en résulte. On n'évitera ce jeu qu'au moyen de manchons de serrage, appliqués sur les deux articulations. Un des derniers modèles de ce genre présentés par les constructeurs est celui de la bicyclette Gladiator dont nous donnons ici quelques photographies. Cette machine nous paraît, entre toutes, répondre le plus complètement aux exigences militaires. Elle convient à des cyclistes roulant en troupe, marchant en éclaireurs ou agissant comme combattants. Nous renvoyons pour les détails de cette machine à l'article que

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nous avons mentionné, il serait trop long de les énumérer tous; ces photographies permettent d'ailleurs de reconnaître la plupart d'entre eux, et les progrès qu'ils réalisent.

La figure 3 qui représente le cycliste dans la position du tireur debout, permet de se rendre compte du mode de transport de la machine. On voit, en outre, que celle-ci ne gêne en rien le tireur. La figure 4 montre le même tireur couché. Ajoutons que le poids de la machine est un peu supérieur à 14 kilogrammes, comme pour les machines Gérard et Czeipek. C'est là, au reste, un poids très admissible, au-dessous

duquel il ne parait guère possible de descendre, surtout pour une machine militaire robuste possédant un frein, des gardesboue métalliques et une selle confortable, comme c'est le cas pour la machine qui nous occupe.

Enfin la machine Gladiator, comme on le voit par les figures, présente exactement l'aspect d'une machine ordinaire, de dimensions aussi réduites et de faible longueur. Elle ne nécessite, par suite, aucun apprentissage et peut être utilisée aussi bien dans la vie civile que dans l'armée, ce qui présente un certain intérêt même au point de vue militaire, puisqu'on pourrait au besoin les réquisitionner en temps de guerre.

Il est d'ailleurs un grand nombre de cas où, dans la vie civile, la bicyclette pliante rendra d'excellents services, ainsi, pour ne citer que les principaux, dans les voyages en contrées montagneuses, lorsqu'il plait de quitter la grande route ou de gagner une autre vallée par un col ou un sentier rocailleux, pour les envois de la machine par la poste, dans les transports en voiture et par chemin de fer, pour le garage dans les appartements exigus des grandes villes.

La machine pliante se distingue très peu, à l'œil, d'une machine ordinaire; elle a même le tube supérieur horizontal, ce qui est un sacrifice fàcheux aux exigences de la mode (et n'est même pas absolument sans inconvénient au point de vue de la bonne utilisation du métal). Enfin, elle peut être aisément montée par une dame.

Au point de vue militaire, elle paraît jouir de propriétés précieuses, supérieures à celles de la machine autrichienne, propriétés qui en font aussi bien la machine de l'estafette que celle du cycliste combattant. Elle permet même de réaliser le desideratum indiqué dernièrement par le général Grandin, ses deux moitiés pouvant être aisément transportées par deux cavaliers différents, après un démontage des plus simples.

Comme beaucoup d'autres bicyclettes pliantes fort curieuses, cette machine est très peu connue. La raison en est peut-être à des expériences plus ou moins mystérieuses qui seraient actuellement en voie d'exécution avec ce nouvel engin.

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Les canons à tir rapide.

Depuis quelques mois, la question des canons à tir rapide a gagné encore en actualité. En annonçant, en décembre dernier, que l'Allemagne allait introduire les canons à tir rapide, les journaux français affirmaient que le ministre de la guerre de France avait décidé, dans sa séance du 21 décembre, la transformation du matériel de l'artillerie de campagne.

Les gens prudents, ceux qui demandent qu'on ne se décide qu'en parfaite connaissance de cause, et qu'on ne répète pas la faute commise lors de l'adoption hàtive du fusil Lebel, immédiatement dépassé par des armes meilleures, ceux-là recommandent de ne pas se presser. La transformation de l'artillerie exigera des sommes considérables; tout le matériel: bouches à feu, affûts et une partie des caissons devront être construits à neuf; il ne faut se décider que si ce matériel est assez perfectionné pour que de longtemps on n'en puisse pas trouver de meilleur et qu'il réponde à toutes les exigences.

C'est dans ce sens que s'exprime, dans la Revue générale des Sciences', le capitaine d'artillerie Moch, un des officiers des mieux informés et des plus compétents dans la construction des bouches à feu et du matériel. C'est aussi le même esprit qui inspire, dans la Bibliothèque universelle *, quelques pages pleines de verve et d'à-propos, sur La crise actuelle de l'artillerie, par Abel Veuglaire.

Après avoir nettement dépeint la situation et avoir exposé les desiderata de l'artillerie, l'auteur combat à son tour les solutions brusquées et celles qui ne peuvent avoir d'application générale. Très justement, il dit :

༥ On a proposé de renoncer à la coûteuse mesure de transformations radicales. A quoi bon tenir tant à doter toute l'infanterie française du même fusil, toutes les batteries du même canon? Que si un modèle supérieur était trouvé, pourquoi n'en fabriquerait-on pas un nombre minimum d'exemplaires, de quoi en armer, par exemple, un ou deux ou trois corps d'armée ? Les troupes les plus exposées bénéficieraient de cet engin perfectionné elles seraient les premières appelées à le recevoir. Mais, pendant le cours de

1 Sous le titre Artillerie et Budget, livraison de février 1897.

2 Numéro de mai 1897.

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