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3° Ou le cérémonial qu'on doit y observer. Nous indiquerons les formes propres à chaque espèce d'écrit dans la partie spéciale de cet essai, et nous réserverons à la partie générale les deux derniers objets indiqués.

L'ensemble de l'ouvrage se composera donc des trois parties suivantes :

1° Du style et du cérémonial en général;

2o Des diverses espèces d'écrits politiques en particulier;

3o Des écrits qui regardent spécialement les fonctions des personnes diplomatiques.

Nous appuierons l'exposition rapide des principes propres à chaque genre de composition, d'un modèle où ces règles se trouvent appliquées.

Cependant pour donner plus d'ordre aux observations que nous aurons à faire, il conviendra de distinguer avant tout les différens points de vue sous lesquels les subdivisions des différens genres de ces écrits s'offrent à nous.

Les rapports extérieurs des nations et les communications d'un état à l'autre peuvent se traiter soit immédiatement entre les souverains, soit médiatement par leurs plénipotentiaires, tels que les ministres des affaires étrangères, les secrétaires d'état, les envoyés.

Ensuite les différentes espèces d'écrits diploma

tiques, qu'on appelle aussi quelquefois actes publics, dans le sens le plus étendu, se divisent naturellement :

1o En écrits adressés à une personne ou à une cour déterminée, et destinés pour elle, tels sont,

1o Les lettres, soit de conseil ou de chancellerie, soit de cabinet ou de la main;

2o Les mémoires et les notes des cours et des ministres, les décrets, résolutions, signatures, instructions, dépêches, etc.;

2o En écrits adressés à une nation ou à tout le public.

Ce sont des actes publics dans un sens plus particulier :

1o Les plein-pouvoirs ;

2o Les ratifications;

3o Les actes de garantie;

4° Les passe-ports;

5o Les priviléges et les manifestes, ordinairement dressés

en forme de lettres patentes;

6o Les traités;

7° Les déductions;

8° Les exposés de motifs, adressés à tout le public, mais rédigés in forma libelli.

Quelques-uns de ces écrits, tels que les mémoires, les déductions, les exposés, paraissent

quelquefois au nom d'un particulier auquel on a confié la rédaction. Dans ce cas ils sont dépourvus d'un caractère officiel. Mais si un souverain communique ses écrits soit aux diverses cours, soit aux membres du corps diplomatique accrédités auprès de lui, ils deviennent pièces officielles qui ne peuvent plus être désavouées.

Enfin on distingue les écrits diplomatiques sous le rapport de leur forme (et c'est la distribution qu'à adoptée Beck et après lui Sneedorf);

1° En lettres,

2° En mémoires,

3° En actes publics,

4° En discours.

Cette division étant, par les caractères distinctifs quelle offre, le plus propre au sujet que nous

allons traiter, ce sera elle que nous suivrons.

PREMIÈRE PARTIE.

DU STYLE ET DU CÉRÉMONIAL EN GÉNÉRAL.

CHAPITRE PREMIER.

Du Style.

QUOIQUE le ton des écrits politiques soit susceptible de beaucoup de nuances, tous sont soumis à des règles, dont l'application est aussi générale que constante.

On doit retrouver dans tous un but bien déterminé, des idées justes, lumineuses et solides, une marche méthodique, ferme et rapide, une diction pure et correcte, des expressions claires, naturelles et préclses, un ton noble et mesuré; enfin, ce tact des convenances qui, appropriant toujours le style aux circonstances, aux temps, aux personnages, fait qu'il n'est jamais ni audessus, ni au-dessous du sujet.

Quelques-unes des qualités qu'exige ce style sont purement grammaticales et tiennent à la diction.

D'autres ont plus de rapport avec le raisonne

ment et sont plus particulièrement du ressort de

la logique.

Les dernières enfin tiennent aux convenances et n'en sont pas moins importantes.

I. Qualités qui tiennent à la diction.

La correction et la pureté du style sont trop essentielles pour qu'il soit permis de jouer un rôle diplomatique avant d'avoir acquis ces premières bases du talent de s'énoncer. Les fautes contre la langue dans des actes destinés à une publicité plus ou moins étendue, jettent du ridicule sur le rédacteur, affaiblissent la considération dont il doit jouir, et nuisent par-là indirectement à sa cause. Ces fautes d'ailleurs peuvent faire naître des équivoques et des méprises toujours conséquentes en matière de politique.

D'un autre côté il n'y aurait pas moins de ridicule à voir un homme en place affecter d'écrire en grammairien et en puriste, vétiller sur les mots et oublier dans la gêne des règles grammaticales l'importance des choses qu'il doit dire. Mais on a droit d'exiger de lui qu'il s'énonce comme un homme bien élevé, dont le jugement et le goût se sont épurés dans les cercles d'un monde choisi et dans la lecture des bons écrivains. On ne lui pardonnerait pas des solécismes, des constructions vicieuses, des locutions

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