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tions, s'il y a lieu d'en faire, viendront directement de vous. L'intervention d'un tel agent sera un garant sûr de la conservation de notre amitié réciproque; et il veillera à ce que vous n'éprouviez aucune sorte d'injustice de la part de notre nation, comme nous nous flattons de n'en jamais essuyer de votre part. Si des individus mal intentionnés commettent des injustices, soit de votre côté, soit du nôtre, qu'ils soient légalement punis; s'ils échappent, donnons-nous réciproquement la meilleure satisfaction possible, et que la paix ne soit jamais altérée entre nous par les manoeuvres des méchans; car il est chez tous les peuples des hommes qu'aucune loi ne peut retenir dans le devoir. Comme vous avez fait un très-long voyage

pour visiter vos pères, nous désirons que vous ne retourniez pas dans vos foyers sans avoir parcouru notre pays, nos villes situées sur les côtes de la mer. Ce spectacle sera aussi nouveau qu'agréable pour vous; il vous donnera la connaissance des pays situés en deça du Mississipi, connaissance que nous cherchons à acquérir de ceux de l'autre rivage, en envoyant des personnes de confiance les reconnaître. Nous nous proposons de faire, dans votre pays seulement, ce que nous désirons que vous fassiez dans le nôtre. Nous pourvoirons à ce que vous ne manquiez de rien de ce qui vous sera nécessaire dans votre voyage,

ainsi qu'à ce que vous retourniez sains et saufs dans votre contrée, emportant avec vous les preuves de l'estime que nous témoignons à nos amis, et de la manière distinguée dont nous vous avons accueillis. Lorsque vous serez de retour dans vos foyers, dites à vos compatriotes que je prends le plus grand intérêt à leur bonheur, que dans la suite je deviendrai leur père, qu'ils regarderont notre nation comme leur amie et leur bienfaitrice; que nous n'avons d'autres vues à leur égard que d'établir un commerce qui nous soit réciproquement utile et avantageux, de les maintenir en paix avec leurs voisins, afin que leurs enfans puissent se multiplier, croître et vivre long-temps, et que leurs femmes n'aient plus à redouter les vexations d'aucun ennemi. Th. JEFFERSON.

Le secrétaire d'état a remis en même temps à cette députation la pièce suivante, écrite sur parchemin :

Le Président des États-Unis vous prend sous sa protection et vous invite, ainsi que toutes les nations du peuple Rouge, qui habitent le territoire des États-Unis, à le regarder comme leur père et leur ami, et à se reposer avec une confiance entière sur l'intention qu'il a de les diriger et de les maintenir dans les voies de la paix et de l'harmonie; il les invite à cultiver l'amitié

de leurs frères de la même couleur ainsi citoyens des États-Unis.

que des

Nous avons maintenant établi entre nous une chaîne d'amitié qui nous lie ainsi que vous. Pour l'amour de vous, pour l'amour de vos enfans, nous devons préserver cette chaîne de la rouille. Aussi long-temps que les montagnes de nos contrées existeront, aussi long-temps que les rivières couleront, puissent les peuples Rouges et Blancs qui habitent ce pays vivre dans les liens de la fraternité et de l'amitié!

Afin que cette amitié soit perpétuelle, et de prévenir autant que possible toute cause capable de l'interrompre, il est annoncé et déclaré, par l'autorité des États-Unis, que toutes les terres qui vous appartiennent dans le territoire des ÉtatsUnis seront et demeureront propriétés de votre nation, à moins qu'il ne vous plaise les abandonner ou en disposer. Il est défendu à toutes personnes et à tous citoyens des Étas-Unis de vous troubler, ou votre nation, dans la possession desdites terres.

« Le Président des États-Unis vous envoie par vos chefs bien-aimés une chaîne qui est d'or pur à l'épreuve de la rouille. Puisse le Grand-Être nous aider à conserver cette chaîne d'amitié dont celle d'or que voici est l'emblème, pendant une longue suite de siècles.

INTRODUCTION

A LA TROISIEME PARTIE.

APRÈS avoir classifié et traité séparément dans la seconde partie de cet ouvrage tous les divers genres d'écrits politiques, nous réunirons dans cette troisième partie ceux qui sont particulièrement du ressort des missions diplomatiques, ayant pour but d'offrir ainsi un aperçu d'autant plus. net de ces compositions, qui, sans ce soin, auraient dû être mentionnées séparément sous les différentes rubriques auxquelles elles appartien nent. Ce sont ici des lettres, des mémoires et des discours, dont le caractère particulier du style et les formes ont déjà été exposées, mais qui, adaptées à un but séparé et important, mériteut une attention renouvelée.

Les progrès de la culture des nations, en augmentant leurs rapports entre elles, requièrent la facilitation des moyens de réunion pour négocier leurs intérêts réciproques. D'ailleurs on a vu naître de nombreux états dans un autre hémisphère, qui vont se mettre en rapport avec les nations qui les ont devancés dans la carrière po

litique. Les liaisons diplomatiques gagnent en étendue, et le besoin de les cultiver se fait sentir plus vivement que jamais. La diplomatie a pris place au nombre des sciences, ses formes se sont simplifiées, et le style de ses compositions se perfectionne.

L'ancienne diplomatie, en partant du principe erroné qui attribuait au monarque la possession personnelle du territoire de la nation, suivait les idées d'une politique intéressée en traitant de cours à cours et non de nations à nations. Mais depuis que les trônes ont renoncé à ces maximes aussi fausses que surannées, depuis que les princes eux-mêmes ont autorisé l'espoir des peuples de voir introduire l'ordre dans l'administration, la saine raison dans les affaires d'état, et les principes libéraux dans les gouvernemens, la réforme de la diplomatie se prépare, et cette science va refaire son système pour suivre la marche éclairée du siècle.

Si tels sont les progrès qu'a faits et que doit encore faire la science des négociations, on voit combien il importe que l'épuration et la perfection du style aille de pair avec celle du système. Au lieu des ambiguités et des phrases composées et circonlocutoires à l'usage desquelles on se complaisait, on s'appliquera à la clarté et à la simplicité du style; au lieu de la roideur et de la

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