Les pluies qui n'ont cessé de tomber pendant la plus grande partie du mois ont contrarié les battages dans le Nord et la taille de la vigne dans le Midi. La mise en exploitation des coupes de bois a enfin donné du travail aux ouvriers bucherons que la fin des travaux agricoles avait réduits au chô mage. La pêche a continué à être mauvaise sur les côtes par suite des fréquentes tempêtes qui ont signalé le mois de décembre. A mesure qu'on avance dans la mauvaise saison le chômage augmente dans les industries du bâtiment. Dans l'industrie textile, l'activité est normale dans le Nord et l'Est; elle laisse encore à désirer dans quelques centres du groupe normand et de la région de Roanne. Le chômage est toujours considérable dans les rubaneries de la Loire et dans les petits ateliers de tissage de la région lyonnaise. Dans l'ensemble des industries des métaux le chômage semble avoir légè rement diminué. Le travail a baissé dans l'habillement, la chapellerie et la carrosserie. Les industries du livre sont en pleine saison. 1,194 syndicats, groupant 191,022 ouvriers, ont répondu, en décembre 1903, au questionnaire mensuel sur l'état du travail et le chômage professionnel. Parmi ces syndicats, 1,012, groupant 169,786 ouvriers, ont fait connaître le nombre de leurs chômeurs, soit 19,145, ce qui correspond à une moyenne (1) Sauf indication contraire, les renseignements sur le mouvement du travail sont tirés des réponses au questionnaire mensuel sur l'état du travail et le chômage professionnel envoyées par les syndicats ouvriers et qui sont parvenues à l'Office du travail dans la seconde quinzaine de décembre 1903. BULL. DU TRAVAIL. 1 de 11.8 p. 100 (mineurs du Nord et du Pas-de-Calais non compris). La moyenne était, le mois dernier, de 12 p. 100; elle était de 11 p. 100 en décembre 1902. L'ouvrage, pendant le mois de décembre 1903, a été jugé, par comparaison avec le mois de novembre, plus abondant par 21 p. 100 des syndicats, groupant 26 p. 100 des syndiqués; équivalent par 48 p. 100 des syndicats, groupant 45 p. 100 des syndiqués; moins abondant par 21 p. 100 des syndicats, groupant 29 p. 100 des syndiqués. A la question: Estimez-vous la situation du travail satisfaisante pour l'époque? 510 syndicats, groupant 63,618 adhérents, ont répondu par l'affirmative, et 409, groupant 87,013 adhérents, ont répondu par la négative. PÊCHE. AGRICULTURE. SITUATION GÉNÉRALE. FORÊTS. Les tempêtes fréquentes du mois de décembre ont empêché les bateaux de sortir aussi bien sur l'Océan que sur la Médi terranée. Les semailles qui n'étaient pas encore terminées dans le Nord, par suite de l'arrachage tardif des betteraves, ont encore été retardées par les pluies qui n'ont cessé de tomber pendant la plus grande partie du mois et qui ont également contrarié les battages dans beaucoup de régions. Dans le Midi, les pluies hivernales intermittentes ont de même beaucoup nui à la taille de la vigne, de sorte que les ouvriers agricoles n'ont pu travailler cette année autant que d'habitude. Les 73 syndicats de bûcherons qui ont donné le nombre de leurs chômeurs accusent 1,295 de leurs adhérents sans travail, soit, sur un effectif de 7,667 membres, une proportion de 17 p. 100; elle était de 48 p. 100 le mois dernier, de 20 p. 100 en décembre 1902. Les coupes de bois étaient en pleine exploitation, à la fin du mois, dans presque tous les centres (dans 63 sur 75). MINES. Les renseignements qui suivent, obtenus par l'intermédiaire du Comité des houillères, portent sur plus de 149,000 ouvriers, soit plus des trois quarts du personnel ouvrier des mines, pendant le mois de décembre 1903. Dans le courant de ce mois, le nombre moyen des jours d'extraction par semaine pour les ouvriers du fond et la répartition de l'ensemble des ouvriers occupés par l'exploitation tant au fond qu'au jour, d'après l'activité du travail, sont indiqués ci-dessous. Le mois dernier le nombre moyen hebdomadaire de jours d'extraction était de 5.91. En décembre 1902 il était de 5.65. CARRIÈRES. Dans les carrières, la proportion des chômeurs est supérieure à 4 p. 100; elle était inférieure à 3 p. 100 le mois dernier, elle était de 30 p. 100 en décembre 1902. La situation est toujours satisfaisante dans les ardoisières d'Haybes-sur-Meuse. Dans les carrières, l'activité a naturellement baissé, comme tous les ans en hiver, mais moins, semble-t-il, que l'année dernière. A Fontvielle, le chômage est remonté à 25 p. 100. ALIMENTATION. D'après les réponses de 64 syndicats, groupant 10,080 adhérents, qui ont donné le nombre de leurs chômeurs en décembre 1903, soit 1,336, la proportion de ces derniers dans l'ensemble des industries de l'alimentation était d'un peu plus de 13 p. 100; le mois dernier elle était de 15 p. 100; elle était de 13 p. 100 en décembre 1902. La situation est jugée non satisfaisante pour l'époque par 46 p. 100 des syndicats et 58 p. 100 des syndiqués. Le chômage est particulièrement important chez les boulangers de Toulouse, Montpellier, Brest, Saint-Etienne, Bourges, Angers, Saint-Nazaire, les cuisiniers de Nancy, Lille, Bordeaux et Lyon, les bouchers de Marseille. Le travail est toujours satisfaisant dans la confiserie, la pâtisserie et la biscuiterie. Le chômage reste très important chez les limonadiers et garçons de café. La production d'alcool des bouilleurs et distillateurs de profession, à la fin de novembre (1903, deux premiers mois de la campagne 1903-1904), s'élevait à 664,686 hectolitres contre 442,961 hectolitres à l'époque correspondante de la précédente campagne, soit une augmentation de 221,725 hectolitres. Cette augmentation porte surtout sur les alcools de betteraves (565,312 hectolitres au lieu de 279,436). La production des bouilleurs de cru pendant la même période est évaluée approximativement à 7,916 hectolitres, soit une différence en moins de 23,650 hectolitres sur la campagne 1902-1903 (1). Dans l'industrie sucrière, à la fin du mois de décembre (quatre premiers mois de la campagne 1903-1904) les travaux de défecation étaient terminés dans 272 fabriques et en cours d'activité dans 20; à la fin de décembre 1902 ils étaient encore en cours dans 16 fabriques et terminés dans 303. La quantité de sucre extraite des turbines ou en cours de fabrication correspondait, à la fin de décembre 1903, à 737,308,419 kilogrammes de sucre raffiné, en diminution de 47,044,500 kilogrammes sur la période correspondante de la campagne 1902-1903 (2), PRODUITS CHIMIQUES. CAOUTCHOUC. PAPIER. CARTON. Le chômage, dans l'ensemble des industries chimiques, d'après les réponses des syndicats, ressort, comme le mois dernier, à moins de 1 p. 100; il était de 1 p. 100 également en décembre 1902. On ne signale guère de chômeurs que chez les tordeurs d'huile de Dunkerque et dans les savonneries de Marseille qui, comme tous les ans, sont entrées en morte-saison vers le 20 décembre pour ne reprendre qu'au commencement de février. Dans les manufactures de caoutchouc de Clermont-Ferrand, la proportion des chômeurs se maintient à 10 p. 100. Les ouvriers en toiles cirées de Bourges sont toujours satisfaits. Les diverses industries du papier sont très actives. Industries du livre. Chez les typographes, lithographes, graveurs et simi Journal officiel du 31 décembre 1903. Journal officiel du 13 janvier 1904. |