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DISCOURS

SUR

L'ÉTUDE DU DROIT DE LA NATURE

ET DES GENS

Par le très-honorable sir James MACKINTOSH.

(Édimbourg, Thomas Clark, 1838.)

(Traduction nouvelle.)

DISCOURS

SUR

L'ÉTUDE DU DROIT DE LA NATURE

ET DES GENS

Par le très-honorable sir James MACKINTOSH 1.

(Édimbourg, Thomas Clark, 1838.)

(Traduction nouvelle.)

Avant de commencer une série de leçons sur une science aussi vaste et aussi importante, je crois qu'il est de mon devoir de faire connaître au public les raisons qui m'ont déterminé à entreprendre un semblable travail, et présenter

NOTICE SUR L'AUTEUR.

Sir James Mackintosh, naquit, le 24 octobre 1765, à Aldourie, dans le comté d'Inverness. Il reçut les premiers éléments de son éducation à l'école de Fortrose (comté de Ross), de là il passa au collège du Roi, à Aberdeen, et donna dans ces deux endroits des gages de sa supériorité future. A l'Université d'Aberdeen, il forma avec le célèbre Robert Hall une liaison qui dura toute sa vie. Comme ses amis le destinaient à la profession de médecin, il entra à l'Université d'Édimbourg à l'âge de vingt ans, et il y prit le grade de docteur en médecine en septembre 1787.

En 1788, il vint à Londres, et au bout d'un an environ, il y épousa Miss Stuart. En 1789, il publia une brochure sur la question de la Régence, mais comme la théorie de M. Pitt sur ce sujet l'emporta sur celle de Fox, la brochure partagea le destin de la cause qu'avait épousée son auteur. Le livre des Vindicia Gallicæ, qui parut en 1791, eut trois éditions dans le court espace de six mois, et le talent qu'y montra l'auteur lui procura la connaissance de Sheridan, Grey, Whitbread, Fox, et du

un exposé rapide de la nature et des objets du cours que je me propose de faire. Je n'ai jamais voulu dépenser dans une oisiveté stérile les loisirs que laissent habituellement les premières années de la profession que j'ai embrassée,

duc de Bedford. Il renonça à la profession médicale, et, en 1792, entra comme étudiant en droit à Lincoln's Inn; il débuta au barreau en 1795. Ayant résolu de faire une série de leçons sur le droit de la nature et des gens, il fit connaître son intention, en 1797, par un prospectus, et prononça, en effet, en 1798, dans la Grande Salle de Lincoln's Inn son Discours d'ouverture, qui fut publié en 1799. Le talent et les profondes connaissances qu'il déploya en cette occasion lui valurent l'approbation générale; non-seulement Fox et ses amis lui prodiguèrent leurs louanges, mais les lords Rosslyn et Melville eux-mêmes, M. Adington, M. Canning, ainsi que M. Pitt, lui écrivirent des lettres de félicitation. L'homme d'État que nous citons en dernier et qui était alors sur les bancs de Lincoln's Inn, s'exprimait ainsi : « Je n'ai aucun motif de vous flatter; mais permettez-moi de vous dire que je n'ai jamais trouvé en aucune langue un écrit aussi bien fait ni aussi élégant. » Il y avait des membres du gouvernement parmi ses plus fervents admirateurs. Jamais, de mémoire d'homme, une série de leçons n'avait eu un auditoire aussi distingué. Environ trente pairs, le double de membres de la Chambre des Communes, et une foule immense de personnages les plus savants et les plus éminents de la métropole furent attirés à la Salle de Lincoln's Inn. Il ne faut pas nous en étonner, car ce cours est aussi profond de pensée qu'étendu par ses recherches, et peut-être supérieur par son plan et sa méthode à tout ce qui a été produit en ce genre.

Ce cours dont nous publions ici le Discours préliminaire, n'établit pas seulement la réputation de Mackintosh, mais lui ouvrit le chemin de la fortune. Des leçons qui suivirent, il ne reste, dit-on, que des notes et des têtes de chapitres. Son ami, M. Thomas Campbell, disait : « S'il n'avait jamais rien publié que ce discours sur le droit de la nature et des gens, il eût laissé un monument parfait de la force et de la méthode de son esprit ; et en supposant même que cet essai fût découvert imparfait et mutilé, s'il n'était resté que quelques phrases formant un enchaînement, elles auraient été un témoignage de son génie, aussi admirable que celui que rend à l'art grec le buste de Thésée, au milieu des marbres de lord Elgin. »

Sa mort, qui arriva le 30 mai 1832, excita de profonds et universels regrets.

En littérature, en politique, dans la vie publique, il fut l'un des orne ments les plus remarquables de son pays. (Note de l'éditeur anglais.)

et que des hommes laborieux, même avec des talents médiocres, pourraient souvent employer d'une manière qui ne fût ni dénuée de profit pour eux-mêmes, ni absolument inutile pour les autres. Désireux que mon temps ne fût pas consumé dans l'inaction, j'ai cherché avec soin un moyen de le remplir, qui pût me permettre, dans la mesure de mes faibles capacités, de contribuer en quelque sorte au grand édifice de l'utilité générale. J'étais convaincu depuis longtemps que les leçons publiques, dont on s'est servi dans presque tous les temps et tous les pays pour enseigner les éléments de la plupart des connaissances, étaient le meilleur moyen d'enseigner les éléments de cette science; qu'on ne pouvait en choisir de préférable pour réveiller l'attention de l'élève, pour abréger ses labeurs, le guider dans ses recherches, le soulager de l'ennui des études solitaires et graver dans sa mémoire les principes de la science. Je ne voyais aucune raison de ne pas appliquer ce mode d'instruction au droit anglais; je ne comprenais pas comment cette science, aussi bien que toute autre, ne pourrait pas profiter de ce genre d'enseignement. Mais déjà un de mes savants compatriotes s'était avancé sur ce terrain, et il persévérera, je n'en doute pas, dans les utiles travaux qu'il a entrepris (*). Loin de moi la pensée d'empiéter sur son domaine. Il m'a semblé qu'une série de leçons sur une autre science étroitement liée avec toutes les études professionnelles et libérales, et qui a été longtemps pour moi le sujet de mes lectures et de mes méditations, serait non-seulement une excellente introduction à l'étude du droit anglais, mais qu'on pourrait en outre en faire une partie intéressante de l'instruction commune et une branche importante de l'éducation de ceux qui ne se destinent pas à la carrière des lois. J'ai été confirmé dans mon opinion par l'assentiment et

(*) Voir : « A Syllabus of Lectures on the Law of England, to be délivered in Lincoln's-Inn Hall by M. Nolan, Esq. » Londres, 1796.

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