beautés naturelles qui s'y trouvent, aussi bien que pour la conservation de la faune et de la flore. » « La forêt sera abandonnée à elle-même,au libre jeu des forces naturelles. L'action de l'Administration se bornera à l'ouvrir largement à la circulation, par l'amélioration des chemins existants, la création de nouveaux sentiers, l'aménagement des points de vue et perspectives. » « En un mot, la réserve forestière d'Aïn Draham sera, comme les parcs nationaux, soumise à un régime particulier de préservation qui lui permettra de se perpétuer et d'évoluer sans que ses caractères soient altérés par d'autres que les causes naturelles. » Le Touring-Club de France et l'Association des Parcs Nationaux conçoivent la création des Parcs au Maroc d'après le statut algérien ; ce dernier, pour les exploitations et l'exercice des pâturages, répond entièrement à leurs desiderata. Toutefois l'Association des Parcs Nationaux a exprimé le vœu qu'au Maroc la protection ne s'applique pas uniquement aux forêts ou parties de forêts, mais aux régions, en général, dont l'intérêt artistique méritera d'être sauvegardé. Elle désirerait également que la Résidence générale au Maroc fasse construire, pour les touristes et les savants, des refuges à chambres et salle à manger, où pourrait être préparée une cuisine européenne. Les refuges construits dans l'Aurès par le Gouvernement général de l'Algérie peuvent être pris comme exemples. Il importe que le séjour dans les Parcs Nationaux du Maroc soit facile, afin que par l'extension et le développement du tourisme, la France tire de ces réserves artistiques un important bénéfice matériel et moral. Il convient d'ajouter que la création de parcs nationaux au Maroc ne pourra s'effectuer que dans quelques années, après la Pacification complète du Grand et du Moyen Atlas. L'Administration envisage dès à présent, pour la création d'un admirable parc national, la région de Beni-M'guild et Saïan, au sud d'Azrou et d'Aïn-Leuch. Or la zone forestière se trouve à l'intérieur ou en bordure des territoires dissidents. Tel est, sommairement indiqué, l'état actuel de la question des Pares nationaux de France, d'Algérie, de Tunisie et du Maroc. -- de Les problèmes très complexes et très délicats des conditions dans lesquelles pourra s'exercer l'action réduite au minimum l'homme, n'ont pas encore été étudiés sur place. Dès 1914, M. Henry - Defert écrivait, à propos du « Parc National » de la Bérarde, en parlant de la nature : « Sans doute, au début, il sera nécessaire de ne pas attendre tout de ses seules forces, et, pour faciliter son action, de réintroduire dans notre champ d'expérience quelques-unes au moins des essences et des espèces disparues. Tels pour la faune, le coq de bruyère et le bouquetin, et, pour la flore, le pin cembro et le mélèze, en vue de hâter la reconstitution des anciens peuplements, avec toute la gamme des graminées dont on a retrouvé des vestiges, à l'effet de monter à l'assaut des pentes et d'en regazonner les terrains. Mais là se bornera l'intervention indispensable de l'homme dont le rôle doit être ensuite celui d'un simple spectateur. » Un autre problème, non moins important et difficile, est celui de la chasse forcée. On a vu que pour l'Algérie la suppression des animaux nuisibles pourrait avoir lieu en cas de réclamation justifiée des riverains. En France également, les habitants voisins d'un « Parc National » ou d'une réserves assimilée pourront se trouver quelque jour dans l'obligation de demander une destruction. Où s'arrêteront les opérations de chasse ? Comment seront-elles entreprises? Le savant pourra-t-il défendre ses droits? L'Association des Parcs Nationaux 2 sera tout naturellement appelée, en même temps que les organismes administratifs et les autres groupements intéressés, à faire connaître son avis sur les solutions proposées. Il est d'ailleurs probable que chaque question à trancher constituera un cas d'espèces, d'après la nature, l'emplacement, l'étendue, etc., du Parc ou de la Réserve. A l'heure actuelle il s'agit, avant tout, de créer des Parcs Nationaux. Un grand pas, malgré la guerre, a été fait depuis 1913; mais l'œuvre n'est encore qu'ébauchée et l'entreprise est encore mal connue ; il faut souhaiter que le grand public s'y intéresse, et qu'il aide les ouvriers. René MATHIEU Secrétaire de la Commission des Pelouses et Forêts du Touring-Club de France. (1) Revue du T. C. F. février 1914. (a) Ce groupement, depuis sa dernière assemblée générale (8 mars 1921), a joint les Jardins Alpins à son programme primitif, en prenant pour titre « Association des Parcs Nationaux et Jardins Alpins de France, des colonies et Pays de Protectorat ». Le siège social est 65, Avenue de la Grande Armée, Paris, dans les locaux du Touring-Club de France. Il est dit dans les nouveaux statuts que l'Association a pour objet la création ou l'entretien des réserves territoriales de plus ou moins grande étendue, alors qu'il n'était question, précédemment, que de réserves de grande étendue. L'Association, tout en restreignant ses ambitions premières, étend son programme général. LES VENTES DE BOIS EN 1921 coupes L'année dernière - à propos des ventes des domaniales et communales auxquelles l'Administration avait procédé en 1920, j'exprimais l'espoir que les cours si élevés atteints par les bois, et en particulier par les bois d'œuvre se maintiendraient les années suivantes au grand profit de nos finances publiques si lamentablement obérées et aussi des propriétaires particuliers qui — pour la plupart-pendant les années de guerre, avaient dû suspendre leurs exploitations. Mais j'observais que le maintien de ces cours était subordonné à cette double condition que la situation économique si troublée dans l'Europe entière irait en s'améliorant, et que les paiements dús par l'Allemagne permettraient aux habitants des régions libérées de pousser activement leurs travaux de restauration. Ces conditions, hélas ! n'ont pas été remplies: La crise industrielle et commerciale s'est au contraire aggravée et les paiements en argent de l'Allemagne affectés aux reconstructions de la région dévastée ne se sont guère développés. Quant aux fournitures de bois d'œuvre négociées avec l'Allemagne elles ont suscité chez nos propriétaires forestiers et marchands de bois la crainte plus ou moins justifiée d'une concurrence susceptible de provoquer la baisse des produits nationaux. Adieu donc tés en 1920! pour cette année du moins les prix élevés constaAux ventes de 1921, ce fut un véritable effondrement des cours. Les marchands de bois dont les chantiers ont conservé, pour la plupart, presque intacts, leurs approvisionnements de l'année précédente, n'ont fait que des offres d'une prudence extrême. - Beaucoup même se sont abstenus, et dans la plupart des adjudications de nombreux lots sont restés invendus. Les tableaux suivants établis pour chacune de nos Conservations forestières dans la même forme que ceux présentés l'année dernière font ressortir, d'une façon très, nette la différence des prix entre les années 1920 et 1921 et la situation actuelle du Marché du bois. Ainsi nos bois de chêne qui,en 1920, s'étaient vendus en moyenne, suivant dimension et qualité,de 75 à 135 fr. le m. cube grume, sur pied en forêt, les plus belles coupes dépassant 200 et même 300 fr., se sont abaissés cette année à un prix moyen variant de 45 à 85 fr. Cela représente une baisse de 37 à 40 0/0 ; celle-ci étant d'ailleurs plus accentuée pour les qualités inférieures. |