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f) Subventions aux associations pour propagande tendant au développement ou à la constitution de pâturages départementaux ou communaux en montagne. Nota. Les demandes de subventions seront présentées et instruites dans les mêmes formes que celles concernant le reboisement.

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Subventions aux communes, ou Associations qui encourageront la reproduction ou la conservation du poisson.

a) Subventions aux Communes, aux Sociétés de pêche et aux associations de propriétaires qui s'occupent du repeuplement des cours d'eau et de la répression des délits de pêche.

b) Subventions aux Associations de propriétaires d'étangs poursuivant l'amélioration de l'exploitation des eaux closes et la sélection des races.

c) Subventions aux Communes, Associations ou Sociétés de pêche pour l'entretien et la création d'établissements de pisciculture.

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Nota. Les demandes de subventions seront présentées et instruites dans les mêmes formes que les subventions de même nature accordées sur le chapitre du Budget relatif à la Pêche et à la Pisciculture.

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(Subventions aux communes ou Associations qui encourageront la reproduction ou la conservation du gibier.)

Les différentes catégories d'opérations ou travaux pour lesquels les communes ou associations pourront être subventionnées sont les suivantes :

a) Organisation rationnelle de chasse (Communalisation ou syndicalisation de la chasse), constitution de réserves de chasse.

b) Réglementation restrictive de la chasse (non destruction de certains gibiers protection absolue des femelles de certaines espèces, etc...)

c) Répression spéciale du braconnage (institution de primes et de récompenses, organisation de brigades mobiles, etc......)

d) Repeuplement de chasses, acclimatation de nouvelles espèces de gibier. Nota. Les demandes de subventions seront présentées et instruites dans les mêmes formes que celles concernant la pisciculture.

La Commission a procédé ensuite à l'examen des propositions instruites et présentées par les divers services de l'administration pour l'attribution des subventions.

Sans entrer dans le détail de la répartition approuvée par la Commission nous nous bornerons à donner les chiffres suivants :

1o Il a été attribué à l'Etat pour acquisition ou repeuplement des massifs boisés appauvris ou menacés de destruction, et de terrains improductifs une somme d'environ... 342.000.

....

2o A des communes de Savoie, Alpes-Maritimes, Doubs, pour travaux d'amélioration dans leurs pâturages et aux diverses sociétés de propagande forestière ou pastorale: Société d'histoire naturelle de Savoie, Association Centrale pour l'Aménagement des montagnes, Société forestière de Franche-Comté et Belfort, Société forestière proven

çale, le Chêne, Société forestière française des Amis des Arbres, Société linnéenne de Bordeaux, Comité des forêts, Euvre forestière du Limousin, des subventions s'élevant au total à environ........115.000.

3o A la fédération des Sociétés de pêche du Finistère, au Syndicat central des fédérations et associations de pêcheurs à la ligne, à la société de Pêche et de Pisciculture de l'arrondissement de Nantes des subventions s'élevant au total à environ..... ...116.000.

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4o A la Société centrale des chasseurs, au Saint-Hubert-Club de France et à diverses sociétés de chasse locales une somme totale d'environ.... ..140.000.

Le montant total de la répartition s'est élevé à environ....713.000. Ces chiffres suffisent à montrer tout le parti qui peut être tiré pour les améliorations forestières, pastorales, piscicoles et cynégétiques de cette manne si opportunément mise à la disposition d'une administration entravée jusqu'ici dans le développement de son œuvre par la modicité des crédits budgétaires.

Nous ajouterons qu'une Circulaire de M. Carrier, Directeur général des Eaux et Forêts, vient de prendre toutes dispositions utiles pour la rémunération des frais et travaux qu'occasionneront au personnel des Eaux et Forêts les propositions relatives aux travaux à effectuer et aux subventions à accorder sur le produit des jeux. (Etablissement des projets, surveillance des travaux, réception, frais de bureau, d'impression et de correspondance.).

Sont exceptés toutefois de cette mesure bienveillante les travaux à exécuter au compte de l'Etat, et les subventions aux sociétés forestières ainsi que celles concernant la Pisciculture et la chasse lorsque ces propositions ne comprendront pas de devis de travaux.

Proposition de loi relative aux forêts de protection

Le Sénat a adopté, dans sa séance du 31 décembre, la proposition de loi présentée par M. le Dr Chauveau, sur les forêts de protection.

Ces forêts sont, comme l'a très nettement expliqué le Dr Chauveau, celles qui sont indispensables, dans les montagnes et dans les dunes, à la défense du sol contre les érosions de toute nature et contre l'envahissement des eaux et des sables. Voici, en résumé, les dispositions qui leur seraient appliquées :

Ces forêts seraient soumises à un régime spécial concernant l'aménagement, l'exercice du pâturage et des droits d'usage, la méthode des exploitations, les fouilles et extractions de matériaux. Ce régime sera déterminé par un règlement d'administration publique.

Les propositions de classement établies par les agents des Eaux et Forêts, par massifs, ou groupes de massifs seront soumises à une enquête. Le classement sera prononcé par décret, après avis du Conseil d'Etat, en tenant compte des crédits ouverts par la loi de finances. Les indemnités réclamées par les propriétaires et les usagers, en raison du classement de leurs bois dans cette catégorie, seront réglées dans les formes indiquées par la loi du 22 juillet 1889.

D'autre part, l'acquisition des bois ainsi classés peut être poursuivie par l'Etat. Elle peut être exigée par le propriétaire s'il justifie que le classement le prive de la moitié du revenu normal qu'il retire de sa forêt.

Ces dispositions, en même temps qu'elles sont inspirées par l'intérêt général, sauvegardent les intérêts particuliers qu'elles mettent en jeu.

Nécrologie.

M. Charmolue, Inspecteur Adjoint des Eaux et Forêts à Orchamps, est décédé le 26 novembre 1921, à l'âge de 52 ans, après une longue et cruelle maladie.

Ses obsèques ont eu lieu le 28 novembre à Orchamps. L'Administration des Eaux et Forêts y était représentée par M.M. Cornefert, Conservateur à Lons-le-Saunier, Martin, Inspecteur Principal, et Dambrun, Inspecteur Adjoint à Dole et tous les préposés du Cantonnement.

M. Charmolue a été inhumé à Frénois (Côte-d'Or), pays d'origine de Mme Charmolue à qui nous adressons nos respectueuses et sympathiques condoléances.

M. Cornefert, Conservateur à Lons-le-Saunier a, retracé dans le discours suivant la carrière si bien remplie de cet Officier enlevé encore dans la force de l'âge :

Madame, Messieurs,

Au nom de l'Administration des Eaux et Forêts, je viens dire un dernier adieu à M. Charmolue enlevé à l'affection des siens à la suite d'une longue et cruelle maladie.

Charmolue Charles-Louis-Paul est né le 19 octobre 1869 à Boult-aux-Bois, au milieu de la grande forêt des Ardennes.

Fils et frère de forestier, après avoir passé 10 ans dans l'Armée et avoir fait comme sergent au 1er Bataillon d'Infanterie légère d'Afrique la dure campagne de Dahomey de 1892-1893, il entre dans la carrière paternelle. Il débute comme garde domanial à Lamargelle (Côte-d'Or) en 1896.

En 1905 il est nommé brigadier à Moloy où il rencontre la fidèle compagne de sa vie.

En 1911 il conquiert le grade d'Officier forestier. Il est nommé Garde Géné

ral au Bourg d'Oisans puis à Orchamps où le 4 août 1912 il reçoit la Croix de Chevalier du Mérite Agricole.

C'est là qu'il est surpris par la tourmente. Dès le 2 août 1914 il rejoint son poste de mobilisation. Le 30 juillet 1916 il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur avec le motif suivant: « Au front depuis le début de la campagne, dirige le service forestier d'un corps d'Armée avec tact, compétence et dévouement, »

Après 3 ans de front les forces de Charmolue sont épuisées. Evacué à l'Hôpital de Rézon-sur-Matz il doit quitter l'armée et rentrer à son poste de temps de paix.

Il est nommé Inspecteur Adjoint en 1919 à Dole. Charmolue, amant passionné de la forêt, ne veut pas s'en éloigner, il obtient de rester à Orchamps. Pendant les 25 ans de sa carrière forestière, Charmolue n'a mérité que les éloges de ses chefs. Actif, travailleur, consciencieux, il parcourait ses forêts dans tous les sens. Chasseur passionné, c'est à ce sport qu'il consacre ses moments de loisir, toujours infatigable. Mais à la fin de 1920 ses forces diminuent rapidement. Son entourage s'inquiète à juste titre. Il est atteint d'un mal terrible que la science est encore impuissante à dompter. Après une année de lutte, il succombe.

Madame,

Nous compatissons à votre grande douleur, vous avez la consolation du devoir accompli, vous avez tout fait par vos soins assidus pour adoucir les souffrances de votre cher mari.

Adieu, mon cher Charmolue, ou plutôt au revoir dans un monde meilleur.

M. Dejeux, Inspecteur des Eaux et Forêts en retraite, est décédé le 20 décembre 1921, à l'âge de 68 ans, à Rochefort-sur-Nenon (Jura) où il s'était fixé en 1919.

Ses obsèques ont eu lieu le 22 décembre dans cette commune. L'Administration des Eaux et Forêts y était représentée par MM. Martin, Inspecteur principal, et Dambrun, Inspecteur Adjoint, à Dôle et un certain nombre de préposés dont la plupart avaient été autrefois sous ses ordres et qui avaient tenu à accompagner à sa dernière demeure leur ancien chef qui leur avait toujours témoigné tant de bienveillance.

M. Dejeux a été inhumé à Falletans dans une sépulture de famille. Nous adressons à Mm Dejeux, sa veuve, et à ses enfants, l'expres. sion de nos respectueuses et cordiales condoléances.

M. Martin, Inspecteur principal à Dôle, a retracé dans le discours suivant la carrière si longue et si bien remplie de cet officier.

Mesdames, Messieurs,

La famille forestière de la région de Dôle est durement éprouvée ; il y a moins d'un mois, M. l'Inspecteur Adjoint Charmolue succombait à Orchamps aux suites d'une cruelle maladie. Aujourd'hui nous avons la tristesse de rendre les derniers devoirs à un de nos camarades les plus sympathiques et les plus estimés: M. l'Inspecteur en retraite Dejeux.

Jean-Lucien-Alexis Dejeux était né le 25 décembre 1853 à la Loye, sur les confins du massif de Chaux. Après avoir accompli cinq années de service militaire où il obtint le grade de sous-officier, il entra dans l'Administration forestière en 1880 comme garde communal à Arbois, où il ne fit qu'un court séjour de 4 mois ; il fut ensuite attaché comme Commis à l'Inspection de Dôle, nommé Brigadier sur place, puis rentra dans le service actif où il occupa les postes de Chabaize et de Colonne. Il fut reçu à l'Ecole secondaire des Barres, en 1888, avec la 5e promotion, en sortit le deuxième en 1890 et fut affecté au Cantonnement de Châtillon de Michaille dont la résidence fut postérieurement transférée à Bellegarde. Il avait un service chargé et pénible dans la haute montagne; mais, dès le début, Alexis Dejeux fit preuve des qualités qui le distinguèrent durant toute sa carrière : intelligence ouverte, jugement sûr, grande conscience dans le travail, activité soutenue et connaissance approfondie des règlements forestiers. Outre son service ordinaire, il fit plusieurs aménagements et délimitations. Il fut nommé Inspecteur Adjoint le 5 juin 1901 et appelé au poste de Châtillon-sur-Seine le 25 février 1902; mais attiré par l'amour du pays natal, il sollicita le cantonnement de Dôle auquel il fut nommé le 15 mars 1905. Il occupait ce poste, lorsque je fus placé à la tête de l'Inspection de Dôle et, dans une trop courte collaboration, j'ai été à même d'apprécier les qualités éminentes de cet officier. En 1908, au moment où il était sur le point de recevoir son quatrième galon, Alexis Dejeux fut contraint, par son état de santé, de quitter momentanément le service actif; il remplit alors les fonctions de Chef des Bureaux de la Conservation de Lons-le-Saunier. Comme partout il s'y montra un fonctionnairs modèle et, sa santé s'étant rétablie, il fut nommé Inspecteur à Baume-les-Dames le 26 décembre 1912. C'est là que la guerre le surprit; il dut à son âge de ne pas être mobilisé et d'être maintenu à son poste du temps de paix. Mais c'était loin d'être une sinécure: privé de la plupart de ses collaborateurs et de ses auxiliaires, Alexis Dejeux eut à faire face à un labeur véritablement écrasant, surtout pour un homme qui a dépassé la soixantaine. L'Inspection de Baume-les-Dames fut fusionnée avec celle de BesançonEst qui lui fut confiée. Les armées française et américaine effectuaient alors des exploitations qui portaient sur des centaines de mille mètres cubes. L'Inspecteur, en raison de la difficulté et de la rareté des moyens de communication, était astreint à de nombreuses tournées excessivement fatigantes. Cette tâche était au-dessus des forces d'Alexis Dejeux ; mais il n'aurait pas voulu se dérober à ce qu'il considérait comme son devoir : puisque les jeunes, pensait-il, sont au front ou dans la zone de l'avant, les vieux doivent travailler à l'arrière pour fournir aux armées les formidables quantités de bois d'œuvre et de chauffage qu'elles dévorent. Alexis Dejeux avait reçu la Croix de Chevalier du Mérite Agricole et les palmes d'Officier d'Académie. S'apercevant que sa santé s'altérait, il sollicita son admission à la retraite en 1918; mais ce n'est qu'à l'armistice qu'il cessa ses fonctions pour se fixer à Rochefort, ce petit pays coquettement assis au pied de son rocher sur les rives pittoresques du Doubs et auquel le rattachaient des liens de famille. Il y mena une existence faite toute de tranquillité et de modestie, consacrant la plus grande partie de ses loisirs à la culture de son jardinet. Mais il s'intéressait toujours aux choses de l'Administration dans laquelle il avait servi durant 38 ans, il s'occupait sur(61° ANNÉE). 1er FEVRIER 1922.

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