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tout des mouvements du personnel et était un véritable Annuaire vivant. Depuis sa mise à la retraite, sa santé avait fortement décliné et, en 1920, elle causa de grandes inquiétudes à sa famille: une grave opération chirurgicale parut y apporter un remède et Alexis Dejeux semblait avoir fait un nouveau bail avec la vie ; mais l'amélioration ne se maintint pas; cet automne il se produisit une rechute et, dans le dernier entretien que j'eus avec lui, à Rochefort, au mois d'octobre, en voyant ce corps amaigri, en entendant cette voix éteinte, j'eus l'impression que sa fin était prochaine.

Alexis Dejeux a été un fonctionnaire intelligent, travailleur et dévoué que ses chefs ont toujours tenu en haute estime; il était très aimé de ses subordonnés à qui il témoignait en toute circonstance une paternelle bienveillance.

Partout où il a passé, il a su conquérir la sympathie de tous par la droiture de son caractère, par la simplicité de ses manières, par la cordialité de ses relations, par la sûreté de son amitié. C'était un homme modeste, doux, foncièrement bon; il laisse des regrets unanimes.

Au nom de l'Administration des Eaux et Forêts et particulièrement des Officiers de la 13e Conservation, j'offre à Madame Dejeux, sa veuve, à son fils, à ses deux filles, à son gendre et à toute sa famille, l'expression de nos plus respectueuses condoléances et de notre sympathie dans la douleur qui les frappe.

Mon cher camarade, adieu.

Mutations

Par arrêté en date du 4 janvier 1922:

Sont promus inspecteurs adjoints des Eaux et Forêts de 4 classe et maintenus à leur résidence actuelle, les gardes généraux de 1e classe ci-après dénommés :

MM. Guyon, à Vesoul.

Graber, à Annecy.

Boivin, à Boulogne-sur-Mer.

Nicolas du Seuil, à Rouen.

Roux, à Orgelet.

Chair, à Besançon.

M. Mosca (Albert), inspecteur des Eaux et Forêts chargé de l'inspection de Sartène avec résidence à Ajaccio, est chargé à la même résidence de l'inspection d'Ajaccio, en remplacement de M. Girod-Genet, précédemment admis à faire valoir ses droits à la retraite.

M. Barré (Eugène-Joseph-Pierre), inspecteur des Eaux et Forêts à DigneOuest, est appelé, sur sa demande, et en la même qualité, à Barcelonnette, en remplacement de M. Defoin, qui a reçu une autre destination.

M. Martin Gallevier de Mierry (Eugène), inspecteur des Eaux et Forêts de 3e classe en disponibilité à Saulzais-le-Potier (Cher), est réintégré dans les cadres, sur sa demande, et rappelé, en la même qualité, à Montluçon (Allier) en remplacement de M. Roy qui a reçu une autre destination.

M. Valentin (Joseph), nommé inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et non encore installé, est maintenu sur sa demande en la même qualité à Cornimont (Vosges).

M. Lecadieu (Marceau-Amédée-Jules), inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, chef des bureaux de la 150 conservation à Alençon (Orne), est appelé d'office,

et dans l'intérêt du Service, à Bar-le-Duc (Meuse) et adjoint à l'inspecteur de cette résidence (service ordinaire).

M. Demongeot (Célestin-Auguste-Ernest), brigadier domanial des Eaux et Forêts à Boutin (Oran), est nommé garde général des Eaux et Forêts de 3o classe et affecté au cantonnement de la Mure (Isère), en remplacement de M. Japhet, qui a reçu une autre destination.

Par arrêté en date du 11 janvier 1922, M. Bresson (Henri-Jean), inspecteur des Eaux et Forêts de 30 classe au Puy (Haute-Loire), est mis en disponibilité, sur sa demande, pour raisons de santé.

Par arrêté en date du 14 janvier 1922, M. Mantelier (Pierre-Eugène-Charles), inspecteur adjoint des Eaux et Forêts de 2o classe (ancienne échelle), en disponibilité à Soisy-sous-Etioles (Seine-et-Oise), est réintégré dans les cadres de l'administration des Eaux et Forêts comme inspecteur adjoint de 3o classe (nouvelle échelle), et détaché, en cette qualité et comme rédacteur, au 1er bureau de la Direction générale des Eaux et Forêts (1re partie), en remplacement de M. Boulay, mis en disponibilité.

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Société de Secours et Prêts.

ENCAISSEMENT DE COTISATIONS

OMISSION A LA LISTE PRÉCÉDENTE.......... FOULON (1921)

ENCAISSEMENT DU IT AOUT AU 31 DÉCEMBRE 1921

1o Cotisations annuelles : Alquier (1922), Badré Louis, Barbier de la Serre Louis, Barbier de la Serre Maurice, Barré de Saint-Venant, Barrière, Barté, de Sainte-Fare, Bastouil, Bénévent, Bernard de Lavernette, Bertrand, Bíliet, Bizalion, Boubal, Bricogne, Camus Paul, Cance, Capoduoro, Cardot, Cartou, Chátelain, Chaudey, Claverie, Colas des Francs, Colomb, Courbaire, Cuif, Debierre, Dedieu, Delacourcelle (1915 à 1921), Delherm de Novital, Dellon, Deschaseaux, Desgruelles, Desprès (1921 à 1922), Devarennes, Dhombres, Doé, Doie, Drevon, Druhen (1920-1921), Duboc, Dubreuil, Dusautoy (1919 à 1922), Ellie, Emery, de Falvelly, Ferry Charles, Ferry Eugène, Fortin, Fortunet, Fossier, Fournier, Fron (1921-1922), Gabet, Gallois (1920-1921), Garnier, Garreau, Gaudry, Gazin, Gelin, Gely, Gerberon, Goizet, Gouilty (1920-1921), Graber E., Grandordy Griveau, Guerrier, Guillot Albert, Guimet, Guittard (1921-1922), Guyon, Harlé, Hatt (1922), Henriquet, Houel, Hubert, Huet, Hüffel, Hulin, Humbert, Jasses, Jolain (1921-1922), Jolyet, Juvanon du Vachat, Korn (1921-1922), Lachat, Lambert Emile (1921-1922), Lambert Louis (1921-1922), Lanoire, Laporte, Launois, Laurent Victor, de la Laurencie, Ladam Ovide, Lafage, Lafond André, Lafond Joseph, Lasaulce, Lemaire, Lefèvre, Lefranc, de Lemps, Lescuyer Pierre, Levrault, Le Levreur, Legrand, Linguinou, Loppinet Luneau, Madelin (1921-1922), Mangin Maurice, Marchal, Mareschal de Bievre, Marsat, Menard (1921-1922), de Mierry, Marrot (1921-1922), Masson, Mathey, Maulbon d'Arbaumont, Melin, Mellies, Menestrel, Menigoz (1921-1922), de Metznoblat, Michaud Paul-Auguste, Montariot, Moutte (1921-1922), Monnin (19211922), Muller, Noël, Passebois, Pecheral, Peiet, Pillot, Poupard, Perdrizet Alfred, Perroy, Petit Edme 1921-1922), Peyroux, Pigeon, Regimbeau (19201921), Repiton-Preneuf, Reverdy, Reynaud Célestin, Reyniers, Rigoigne (1921),

de la Rocheterie (1921-1922), Rochette de Lempdes, Rouast, Rouchon (19211922), de Roucy, Roy Léon (1921-1922), Rudault, Sabatier, Salomon, Salvat, Sajous, Saur, Savreux (1922), Schlumberger, Sedillot, Stef, Surell, Tietard, Tourtel, de Touzalin, Tripier, Turc, Vauthier (1921-1922-1923), Vernet (19311922), Vessiot, Vidal, Vazeilles Francisque, Verneaux.

2o Versement de Fondateur : DUPLAQUET (Louis.)

Communications diverses.

La veuve d'un Officier des Eaux et Forêts désirerait vendre les instruments ci-après :

Une boussole avec suspension à genou, munie d'un éclimètre fixe, modèle de la Maison Richier, rue de la Cerisaie, à Paris.

Une chaîne d'arpenteur et un jeu de fiches.

Une équerre d'arpenteur.

Tous ces instruments sont en excellent état d'entretien.

Prière de vouloir bien adresser les offres à M. Martin, Inspecteur Principal des Eaux et Forêts à Dôle (Jura).

MM. Chevalier, professeur à l'Université de Grenoble, et Raffignon, Conservateur des Eaux et Forêts en retraite, sollicités de faire paraître une nouvelle édition de la Monographie de la Forêt de Tronçais, publiée en 1912 et, aujourd'hui, épuisée, sont tout disposés à faire ce travail, si on recueille un nombre suffisant de souscripteurs. La brochure, contenant environ 60 pages de texte, avec une carie et 8 planches, serait mise en vente au prix de 5 fr. ; mais ce prix serait abaissé à environ 3 fr. pour les souscripteurs qui sont invités à se faire connaître à M. Ducourtieux, éditeur, rue des Arènes, à Limoges.

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LA CRUE DE L'ARC

UNE NOTE DE M. Maurice Bouvet

Nous avons publié dans la Chronique du dernier No de la Revue le texte de la loi du 9 janvier 1922 relative à la réparation des avaries causées par la crue de l'Arc du 24 septembre 1920 et aux mesures de protection à prendre pour l'avenir.

Nous reproduisons ci-après la note de M. Maurice Bouvet, dépulé du Jura et Président du Groupe forestier de la Chambre des députés insérée dans le rapport présenté au nom de la Commission des Travaux publics en vue d'obtenir le vote de cette loi à la Chambre.

Cette note, par les arguments saisissants invoqués, a dû ceríainement contribuer pour une grande part au vote des premiers crédits demandés pour les travaux à exécuter en Maurienne en vue de corriger les torrents actuellement existants; mais elle a une portée beaucoup plus générale. Elle guidera nos Législateurs dans l'examen des propositions de loi qu'ils seront appelés a discuter prochainement sur les forêts de protection (propositions Chauveau et Tapponnier) et l'organisation du régime pastoral. Elle a aussi le grand mérite d'appeler l'attention de l'Administration des Eaux et Forêts sur la nécessité d'appliquer rigoureusement les lois existantes à certaines forêts communales, et à certains pâturages communaux qui ont bénéficié jusqu'ici, en ce qui concerne la soumission au Régime forestier ou la réglementation, d'exemptions contraires à l'intérêt public.

NOTE DE M. BOUVET

E. C.

Président du groupe forestier de la Chambre des Députés

Sans l'intervention de l'homme et des animaux, des forêts et des pâturages en bon état recouvriraient les montagnes de la Maurienne et les protégeraient; la jouissance abusive de ces forêts et de ces pâturages est la cause du mal. En effet, en dessous de la zone supérieure, nue et aride, des montagnes, où il n'y a rien à faire, on rencontre d'abord la région des pelouses, puis celle des forêts. Ici la conservation en bon état du tapis herbacé et des bois, indispensable pour le maintien des terres sur les pentes, est nécessaire pour combattre le ruissellement des eaux venues des cimes.

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Arrêtés par le feutrage des plantes ou par le lacis des racines, les filets liquides perdent de leur vitesse; avant de continuer leur course, ils doivent imbiber les mousses et le terrain ; l'humus formé dans les massifs d'arbres résineux par la couverture morte, absorbe jusqu'à 4 et 5 fois son poids d'eau (8 à 9 fois dans les massifs d'arbres à feuilles caduques). Ce ralentissement favorise la pénétration de l'eau dans le sol, où elle est reprise et rejetée à l'atmosphère par l'évaporation des plantes ou bien elle sert à l'alimentation des

sources.

L'existence, sur un versant, de pâturages en bon état et de forêts denses a donc pour conséquence une diminution du volume des eaux qui parviennent aux thalwegs des affluents de la rivièrè principale et à cette rivière ellemême, l'Arc dans le cas qui nous occupe; elle a aussi pour conséquences une augmentation de la durée de l'écoulement et une diminution de la rapidité et de la soudaineté des crues.

On admet que la forêt doit recouvrir le tiers de la surface ou, en d'autres termes, qu'un taux de boisement de un tiers est un minimum absolument nécessaire en montagne ; dans certains bassins torrentiels, nos voisins les Suisses estiment que, dans certains cas, un taux de 33 0/0 est insuffisant, et que des forêts couvrant jusqu'à 66 0/0 de la superficie doivent être encore améliorées.

Or, la Maurienne qui, en 1738, renfermait encore 40.512 hectares de forêts, soit 20,7 0/0 de sa surface, n'en a plus aujourd'hui que 31.626 hectares, soit 16,1 of o. Et sur cette aire forestière si réduite, 7.152 hect. 65 (dont 2.174 hect. 12 de bois communaux) ne sont pas soumis au régime forestier et sont en voie de disparition plus ou moins rapide.

Les pâturages communaux sont dans un état plus lamentable encore ; loués aux bergers provençaux qui ne s'intéressent guère à leur conservation, et encore moins à leur amélioration, ou surchargés par les troupeaux locaux. Aussi les érosions y sont-elles nombreuses et la dénudation fréquente. A la différence des pâturages ou alpages des communes, ceux qui appartiennent aux particuliers sont ordinairement en bon état et bien soignés.

En résumé, les 76.618 hectares de pelouses et les 7.153 hectares de forêts non soumises, auxquels il faut ajouter 38.625 hectares de rochers, de glaciers, etc., formant un total de 122.396 hectares, soit les 62,5 0/0 de l'ensemble de la vallée de l'Arc se trouvent, pour la majeure partie, en voie de dégradation. Aussi, ne faut-il pas s'étonner de voir les affluents de cette rivière prendre de jour en jour un caractère torrentiel et contribuer à la ruine de la Maurienne, vallée qui est déjà la plus pauvre de la Savoie.

Les lois du 26 juillet 1892 et du 27 juillet 1898 ont déclaré d'utilité publique les travaux de restauration dans les périmètres de l'Arc supérieur et de l'Arc inférieur comprenant, le premier 10 torrents ou ravins, le second 8.

Depuis la date de la promulgation de ces loi, d'autres torrents, à la suite d'abus de jouissancé, de déforestation, sont redevenus actifs au point d'exiger à leur tour des travaux de correction.

Déjà des lois complémentaires ont dû intervenir pour déclarer d'utilité publique, le 7 août 1910, la restauration du bassin de Bonrieu-de-Jarrier; le 29 décembre 1917, pour celle du Charmaix, qui menace le hameau des Fourneaux à Modane, et a déjà, depuis 14 ans, coupé trois fois le chemin de fer et la route

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