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(Par mètre cube sur pied pris en forêt. Bois sur pied.)

Pour les feuillus, les cours suivants paraissent devoir être indiqués :

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Les cours indiqués ci-dessus s'appliquent aux régions forestières du Hanovre, de la Wesphalie et de la Saxe.

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Dans l'Allemagne du Sud Palatinat, Hesse, Pays de Bade, Wurtemberg, Bavière on doit compter sur une majoration de 15 0/0 pour avoir les cours actuels réels.

La « Frankfurter Zeitung » dans sa mercuriale du 21 janvier dernier, fait connaître que l'Administration Forestière Wurtembergeoise a cru devoir augmenter, à partir du 10 janvier, les mises à prix des bois en forêt et les fixer aux chiffres suivants avec une majoration de 350 0/0.

Cette majoration serait seulement de 250 0/0 pour les perches d'échafaudage, et de 300 0/0 pour les bois destinés à la fabrication de la pâte à papier Les prix demandés pourraient alors se résumer de la façon suivante :

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Ces prix s'entendent mark-papier, le mètre cube sur pied, en forêt. Les ventes se sont faites sur ces mises à prix avec une majoration de 300 o/% seulement, et les journaux s'empressent de faire remarquer que l'adminis

tration forestière a eu tort d'exagérer ses mises à prix ; ils mettent également en garde le commerce des bois contre la continuation de la hausse.

Le marché des bois débités, en raison de cette hausse, ne peut, en effet, se rendre compte des tarifs à adopter pour la vente de ses produits.

Il en résulterait donc que les tendances à la baisse, qui se manifestent par suite de circonstances diverses, et notamment des crises politiques extérieures de ces derniers temps, pourraient avoir une répercussion très sérieuse sur le marché des bois en Allemagne.

En ce qui concerne les bois pour pâte à papier, les cours paraissent devoir se maintenir.

Les demandes de bois pour traverses sont très nombreuses, et les mines continuant à complèter leurs stocks, les achats de cette catégorie de produits se poursuivent sans interruption.

On a noté les prix suivants, tout dernièrement dans le Palatinat Rhénan : Bois de mines résineux: 645 à 392 marks le mètre cube sur pied, pris en forêt, suivant catégories.

De cette physionomie actuelle du marché des bois en Allemagne il résulte que les hauts cours pratiqués dans le dernier trimestre de l'année 1921 ne paraissent pas devoir se maintenir en 1922, et qu'il y a une tendance très marquée à la baisse des bois en Allemagne.

Cette constatation n'est pas inutile, au moment où des discussions sont engagées entre les différents Etats Alliés et l'Allemagne pour la fourniture d'importantes quantités de bois au titre des Réparations en vertu du Traité de Versailles.

L'Allemagne, en effet, ne manquerait pas, si l'on ne prenait garde de suivre très exactement la tendance du marché des bois dans ce pays, de chercher à tirer profit de la hausse des cours pratiqués à la fin de l'année dernière pour la fixation des prix d'unité en vertu des futures livraisons imposées. Les Etats Alliés ont donc tout intérêt à combattre cette tendance, avec preuves certaines à l'appui, car elle aurait une influence désastreuse sur la fixation du montant de la créance que les Alliés peuvent faire valoir vis-à-vis de la République Allemande.

DEMORLAINE

L'AILANTE

(AILANTUS GLANDULOSA. Desf.

VULGAIREMENT VERNIS DU JApon.)

Nous avons reçu la lettre suivante. C'est l'étude consciencieuse faite par un propriétaire agriculteur d'une essence jusqu'ici peu répandue en France, mais qui cependant doit y être considérée comme acclimatée. Elle existe dans bien des parcs comme arbre d'ornement. Elle est utilisée, très fréquemment, à ce même titre en bordure des boulevards parisiens. Les forestiers ne l'ont guère employée jusqu'ici que dans les travaux des périmètres de reboisement où la rapidité de sa croissance et son aptitude drageonnante la rendaient particulièrement propre à la consolidation des berges des ravins. L'auteur de la lettre en question montre avec une documentation fort intéressante à l'appui-tout le parti qui pourrait en être tiré, au point de vue économique, dans la région du Sud-Est de la France.

Dans un sentiment de modestie qui l'honore, l'auteur sollicite des avis, des conseils au sujet des observations et conclusions qu'il a formulées. Nous ouvrons volontiers la Revue aux Forestiers ou propriétaires qui seraient à même de les compléter, de les confirmer, voire même s'il y a lieu de leur opposer certaines critiques ou objections.

E. C.

Vals-les-Bains, 1er décembre 1911.

Monsieur le Directeur, je me permets de solliciter votre avis et celui de vos collaborateurs ou correspondants, à propos d'une question qui m'occupe depuis quelques mois et qui ne me semble pas dénuée d'intérêt. Je vous saurais gré de me conseiller, et si les observations et conclusions formulées dans cette lettre vous paraissent dignes d'être communiquées à vos lecteurs, je vous autorise volontiers à les publier.

J'habite l'Ardèche où je suis agriculteur exploitant, et je connais assez

bien mon département, et à peu près tous ceux du bassin du Rhône, rive droite et rive gauche.

J'ai donc pu y observer un peu partout la présence d'assez nombreux Ailantes ou Vernis du Japon, qui depuis la seconde moitié du xvIII° siècle ont été introduits dans nos parcs et jardins comme arbres d'ornement. Cette essence s'est parfaitement acclimatée dans notre région jusqu'à l'altitude d'environ 500 m. Elle s'est propagée hors des parterres, grâce à sa puissance naturelle de multiplication, dans beaucoup de terres incultes et vacantes, ou dans les clairières des bois, où on la rencontre par pieds isolés, ou plus habituellement par petits bouquets. Le Vernis du Japon possède en effet deux éléments de propagation rapide, dans ses graînes aîlées et dans ses racines traçantes, très portées à donner des rejets. La première de ces propriétés lui permet d'essaimer au loin; la seconde fait naître autour de chaque arbre d'un certain åge un très grand nombre de jeunes sujets, qui forment bientôt des fourrés épais, et couvrent de proche en proche de vastes espaces.

Dans notre Sud-Est, l'Ailante s'accommode de tous les sols qui ne sont pas trop humides, quel que soit d'ailleurs leur état physique ou leur composition chimique. Presque partout, il croît avec facilité et rapidité, en donnant, dans un temps déterminé, une masse de matière ligneuse très supérieure à celle de presque toutes les autres essences, sauf les arbres d'eau peupliers, aulnes ou saules, dans les terrains frais.

La sobriété, la rusticité de cette espèce végétale, son prompt développement dans des cailloutis ou des rochers qui ont à peine trace de terre végétale, sont vraiment étonnantes. J'ai vu dans mon voisinage deux ailantes dont l'un a grandi dans une fente de la maçonnerie de la chaussée d'un pont, et l'autre dans la fente, à peine large de trois doigts, d'un bloc de granit. En quelques années, le premier a atteint 5 ou 6 m de hauteur et la grosseur de l'avant-bras; l'autre une hauteur de 7", et la grosseur de la cuisse. Ce dernier occupe le bord d'un massif d'yeuses ou chênes verts; j'ai calculé que sa croissance et son cube annuels étaient à peu près 12 à 15 fois plus considérables que ceux des

yeuses.

L'ailante possède une autre propriété remarquable, qu'il ne partage qu'avec un petit nombre d'arbres ou d'arbustes de notre région; c'est de n'être pas brouté par les animaux, non seulement par les chevaux ou les bovins, mais encore par les moutons et les chèvres, pourtant si peu difficiles. La saveur âcre de ses rameaux et de ses feuilles rebute le bétail; il n'y touche pas. Et cette essence échappe ainsi à une cause de destruction puissante, qui s'exerce sur presque toutes les autres.

Dans ces conditions, il semble que les Vernis du Japon auraient dû constituer dans les Alpes et les Cévennes dans la zone basse et moyenne qui leur convient des peuplements considérables. Il n'en est rien. Ces arbres demeurent peu nombreux, et il est rare d'en voir qui soient un peu âgés, par la raison très simple que presque tous les propriétaires se font un devoir de les détruire systématiquement dans lear domaines que ceux-ci soient des terres cultivées, des pâturages ou des taillis. Epargné par les animaux, le Vernis du Japon succombe sous la hache.

Cette unanimité des agriculteurs, grands, moyens ou petits, à l'exterminer partout, tient à ce qu'ils le considèrent comme n'ayant aucune valeur, et même comme constituant un parasite occupant le sol au détriment de végétaux plus utiles. Les ailantes ne subsistent donc que là où ils sont oubliés ou inaperçus; ou bien quand le propriétaire, peu soigneux ou accablé de travail, n'a pas le temps ou le goût d'en poursuivre la destruction. Ce sont de véritables parias forestiers; plus un paysan est laborieux et attentif, moins il tolère chez lui ces arbres.

Cet ostracisme est-il justifié ? Jusqu'à cette année, je l'avais cru comme tout le monde à peu près dans le bassin du Rhône, sans y réfléchir, et sans me demander jusqu'à quel point cette opinion était justifiée et cette pratique louable. Les quelques Vernis que j'avais dans mes taillis étaient coupés par mes domestiques ou mes fermiers de préférence aux sujets d'autres essences, et utilisés pour le chauffage domestique, en bûches ou en fagots.

Il y a quelques mois, en feuilletant un traité de sylviculture, je fus très surpris d'y voir que l'auteur mentionnait cette essence méconnue comme ayant une valeur industrielle, et méritant d'être conservée et propagée en des cas déterminés. Les préjugés dont j'étais imbu ne me permettaient pas d'accepter cette information de plano, quoi qu'elle vint d'un spécialiste compétent et autorisé; mais le doute était venu dans mon esprit ; je voulus le dissiper et tirer la chose au clair par une enquête.

Je me suis donc adressé aux collectivités, aux individualités et aux publications périodiques auprès desquelles j'avais accès, pour obtenir sur cette question des renseignements précis. Beaucoup n'ont pu me répondre, mais quelques-uns m'ont documenté d'une façon plus ou moins rigoureuse et détaillée. Je citerai notamment l'Association industrielle, agricole et commerciale Lyonnaise, rue des Marronniers,

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