Page images
PDF
EPUB

et a

Dans la nuit du 24 au 25, il y a eu un ouragan terrible; le Danube est tout-à-fait débordé, rompu la plus grande partie de ses ponts, ce qui nous gêne beaucoup pour nos subsistances.

Dans la journée du 23, le maréchal Bernadotte a poussé ses avant-postes jusqu'à Wasserbourg et Haag sur la chaussée de Braunau. Il a fait encore 4 à 500 prisonniers à l'ennemi, lui a enlevé un parc de 17 pièces d'artillerie de divers calibres; de sorte que, depuis son entrée à Munich, sans perdre un seul homme, le maréchal Bernadotte a pris 1500 prisonniers, 19 pièces de canon, 200 chevaux et un grand nombre de bagages.

L'Empereur a passé le Rhin le 9 vendémiaire, ·le Danube le 14 à cinq heures du matin, le Lech le même jour à trois heures après midi; ses troupes sont entrées à Munich le 20. Ses avant-postes sont arrivés sur l'Inn le 23; le même jour il était maître de Memmingen, et le 25 d'Ulm.

Il avait pris à l'ennemi aux combats de Wertingen, de Güntzbourg, d'Elchingen, aux journées de Memmingen et d'Ulm, et aux combats d'Albreck, de Langenau et de Neresheim, 40 mille hommes, tant infanterie que cavalerie, plus de 40 drapeaux, un très-grand nombre de pièces de canon, de bagages, de voitures, etc.; et pour arriver à ces grands résultats, il n'avait fallu que des marches et des

manœuvres.

Dans ces combats partiels, les pertes de l'armée française ne se montent qu'à 500 morts et à 1,000 blessés. Aussi le soldat dit-il souvent : L'Empereur a trouvé une nouvelle méthode de faire la guerre ; il ne se sert que de nos jambes, et pas de nos baïonnettes. Les cinq sixièmes de l'armée n'ont pas tiré un coup de fusil, ce dont ils s'affligent; mais tous ont beaucoup marché, et ils redoublent de célérité quand ils ont l'espoir d'atteindre l'ennemi.

On peut faire en deux mots l'éloge de l'armée : elle est digne de son chef.

On doit considérer l'armée autrichienne comme anéantie. Les Autrichiens et les Russes seront obligés de faire beaucoup d'appels de recrues, pour résister à l'armée française, qui est venue à bout d'une armée de 100 mille hommes sans éprouver, pour ainsi dire, aucune perte.

Capitulation de la ville d'Ulm, occupée par les troupes

de S. M. l'Empereur d'Autriche et Roi de Hongrie, aux armes de S. M. l'Empereur des Français et Roi d'Italie.

Entre nous, Alexandre Berthier, maréchal d'empire, commandant la première cohorte de la légion d'honneur, grand-cordon, grand-veneur, grandofficier de l'aigle rouge, major-général de la grande armée, ministre de la guerre, chargé de stipuler pour S. M. l'Empereur des Français et Roi d'Italie ; Et M. le feld-maréchal baron de Mack, quartiermaître - général des armées de S. M. l'Empereur d'Autriche et Roi de Hongrie ;

Il a été convenu ce qui suit :

ARTICLE

PREMIER.

La place d'Ulm sera remise à l'armée française, avec tous ses magasins et son artillerie.

II. La garnison sortira de la place avec tous les honneurs de la guerre, et, après avoir défilé, elle remettra ses armes. Messieurs les officiers seront renvoyés sur parole en Autriche, et les soldats et sous-officiers seront conduits en France, où ils resteront jusqu'à parfait échange.

RÉPONSES.

;

La moitié de l'artil tillerie de campagne restera aux troupes autrichiennes. Refusé.

Tout le monde sera renvoyé en Allemagne, sous condition de ne pas servir contre la France, jusqu'à l'échange.

Refusé.

Les caisses des ré

III. Tous les effets apparte

nans aux officiers et soldats, gimens aussi.

leur seront laissés.

IV. Les malades et les blessés autrichiens seront soignés comme les malades et les blessés français.

V. Cependant s'il se présentait, le 3 brumaire an 14 (25 octobre 1805), avant midi, un corps d'armée capable de débloquer la ville d'Ulm, alors la garnison de cette place serait dégagée de la première capitu. lation, et serait libre de faire ce qu'elle voudrait.

VI. Une des portes de la ville d'Ulm (la porte de Stuttgard) sera remise à sept heures du matin à l'armée française ainsi qu'un quartier suffisant pour pouvoir contenir une brigade.

VII. L'armée française pourra faire usage du grand pont sur le Danube, et communiquer librement d'une rive à l'autre.

VIII. Le service sera réglé de part et d'autre, de manière à ce qu'il ne se commette aucun désordre, et que tout soit dans la meilleure harmonie entre les deux armées.

IX. Tous les chevaux de ca

Accordé.

[blocks in formation]

valerie, d'artillerie, de charrois, appartenans à sa majesté l'Empereur d'Autriche et Roi de Hongrie, seront remis à l'armée française.

X. Les articles I, II, III, IV et IX, n'auront leur exécution que lorsque le voudra M. le général commandant les troupes autrichiennes, pourvu que cela ne puisse dépasser le 3 brumaire an 14 (25 octobre 1805) avant midi.

Et si, à cette époque, une armée assez en force se présentait pour faire lever le blocus, la garnison serait libre, conformément à l'article V, de faire ce qu'elle voudrait.

Fait double à Ulm, le 25 vendémiaire an 14 ( 17 octobre 1805).

Signé, le maréchal BERTHIER.

Signé, MACK.

Etat des Régimens enfermés dans la ville d'Ulm.

Une partie du régiment de cavalerie de Schwarzenberg, hulans;

Les régimens de Hohenlohe, dragons;

Mack, cuirassiers ;
Archiduc François;

Un détachement des hussards de Blankenstein, et plusieurs ordonnances chez les généraux, des régimens de Latour, Rosenberg, Klénau et de l'archiduc Albert.

Infanterie.

Chasseurs tyroliens;
Collowrath;

Manfredini;

Frolich;

Archiduc Charles ;

Un détachement du régiment de l'Empereur.

Grenadiers.

Hildbourghausen, ci-devant Bender, 1 bataillon.

[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Elchingen, le 27 vendém. an 14 (19 octobre).

LE 26 vendémiaire, à cinq heures du matin, le prince Murat était arrivé à Nordlingen, et avait réussi à cerner la division Werneck. Ce général avait demandé à capituler. La capitulation qui lui a été accordée n'arrivera que dans la journée de demain. Les lieutenans-géneraux Werneck, Baillet, Hohenzollern; les généraux Vogel, Mackery, Hohenfeld, Weiber et Dienesberg, sont prisonniers sur parole avec la réserve de se rendre chez eux. Les troupes sont prisonnières de guerre, et se rendent en France. Plus de deux mille hommes de cavalerie ont mis pied à terre, et une brigade de dragons à pied a été montée avec leurs chevaux. On assure que le parc de réserve de l'armée autrichienne, composé de 500 chariots, a été pris. On suppose que tout le reste de la colonne du prince Ferdinand doit, à l'heure qu'il est, être investi, le prince Murat ayant débordé sa droite par Aalen, et le maréchal Lannes sa gauche par Nordlingen. On attend le résultat de ces mouvemens; il ne reste au prince Ferdinand que peu de monde.

« PreviousContinue »