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2. Nos ministres de la guerre et du trésor public sont chargés de l'exécution du présent décret.

Signé, NAPOLéon.
Par l'Empereur,

Le ministre secrétaire-d'état, H. B. MARET.

De mon camp impérial d'Elchingen,

le 29 vend. an 14 (21 octobre). i

Napoléon, Empereur des Français et Roi d'Italie, Nous avons décrété et décrétons ce qui suit: Art. 1. Il sera pris possession de tous les Etats en Souabe de la maison d'Autriche.

2. Les contributions de guerre qui y seront levées, ainsi que que les contributions ordinaires, seront toutes au profit de l'armée. Tous les magasins qui seraient pris à l'ennemi, autres que les magasins d'artillerie et de subsistances, seront également à son profit.

Chacun aura une part dans ces contributions proportionnée à ses appointemens.

3. Les contributions particulières qui auraient été levées, ou les objets qui auraient été tirés des magasins de l'ennemi, seront restitués à la masse générale; personne ne devant profiter du droit de la guerre, pour faire tort à la masse générale de

l'armée.

4. Il sera incessaminent nommé un trésorièr et un directeur-général, qui rendront compte, chaque mois, à un conseil d'administration de l'armée, des contributions qui auront été levées. L'état en sera imprimé avec la répartition.

5. La solde sera exactement payée sur les fonds de notre trésor impérial.

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6. Notre ministre de la guerre est chargé de l'exé-cution du présent décret.

Signé, NAPOLÉON. ¡

Par l'Empereur,

Le ministre sécrétaire-d'état, H. B. MARET.

Xe BULLETIN.

Augsbourg, 30 vendém. an 14 ( 22 octobre).

LORS de la capitulation du général Wernck près Nordlingen, le prince Ferdinand, avec un corps de mille chevaux et une portion du parc, avait pris les devants: il s'était jeté dans le pays prussien, et s'était dirigé par Gunzenhausen sur Nuremberg. Le prince Murat le suivit à la piste, et parvint à le déborder; ce qui donna lieu à un combat sur la route de Furth à Nuremberg, le 29 au soir. Tout le reste du parc d'artillerie, tous les bagages sans exception ont été pris. Les chasseurs à cheval de la garde impériale se sont couverts de gloire; ils ont culbuté tout ce qui s'est présenté devant eux: ils ont chargé le régiment de cuirassiers de Mack. Les deux régimens de carabiniers ont soutenu leur réputation.

On est rempli d'étonnement lorsqu'on considère la marche du prince Murat, depuis Albeck jusqu'à Nuremberg. Quoique se battant toujours, il est parvenu à gagner de vitesse l'ennemi qui avait deux marches sur lui. Le résultat de cette prodigieuse activité a été la prise de 1500 chariots, de 50 pièces de canon, de 16 mille hommes, y compris la capi tulation du général Werneck, et d'un grand nombre de drapeaux. Dix-huit généraux ont posé les armes ; trois ont été tués.

Les colonels Morland des chasseurs à cheval de la garde impériale, Cauchois du 1er régiment de carabiniers, Rouvillois du 1er régiment de hussards, et les aides-de-camp Flahaut et Lagrange se sont particulièrement distingués. Le colonel Cauchois à été blessé.

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Le 29 au soir, le prince Murat a couché à Nuremberg, où il a passé la journée du 30 à se reposer.

Au combat d'Elchingen, le 23 vendémiaire, le 69e régiment de ligne s'est distingué. Après avoir

forcé le pont en colonne serrée, il s'est déployé à portée du feu des Autrichiens avec un ordre et un sang-froid qui ont rempli l'ennemi de stupeur et d'admiration.

Un bataillon de la garde impériale est entré aujourd'hui à Augsbourg. Quatre-vingts grenadiers portaient chacun un drapeau. Ce spectacle a produit sur les habitans d'Augsbourg un étonnement que partagent les paysans de toutes ces contrées.

La division de troupes de VVurtemberg vient d'arriver à Geisslingen.

Les bataillons de chasseurs qui avaient suivi l'armée depuis son passage à Stuttgard, sont partis pour conduire en France une nouvelle colonne de 10 mille prisonniers. Les troupes de Bade, fortes de 3 à 4 mille hommes, sont en marche pour se rendre à Augsbourg.

L'Empereur vient de faire présent aux Bavarois de 20,000 fusils autrichiens pour l'armée et les gardes nationales.

Il vient aussi de faire présent à l'électeur de Wurtemberg, de 6 pièces de canon autrichiennes.

Pendant qu'a duré la manoeuvre d'Ulm, l'électeur de Wurtemberg a craint un moment pour l'électrice et sa famille, qui se sont rendues alors à Heidelberg; il a disposé ses troupes pour défendre le cœur de ses Etats.

Les Autrichiens sont détestés de toute l'Allemagne, bien convaincue que, sans la France, l'Autriche la traiterait comme ses pays héréditaires.

On ne se fait pas une idée de la misère de l'armée autrichienne; elle est payée en billets qui perdent 40 pour 100 aussi nos soldats appellent-ils plaisamment les Autrichiens des soldats de papier. Ils sont sans aucun crédit : la maison d'Autriche ne trouverait nulle part à emprunter 10,000 francs. Les généraux eux-mêmes n'ont pas vu une pièce d'or depuis plusieurs années. Les Anglais, du moment qu'ils ont su l'invasion de la Bavière, ont fait

à l'empereur d'Autriche un petit présent qui ne l'a pas rendu plus riche; ils se sont engagés à lui faire remise des 48 millions qu'ils lui avaient prêtés pendant la dernière guerre. Si c'est un avantage pour la maison d'Autriche, elle l'a déjà payé bien cher.

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XIe BULLETIN.

Munich, 4 brumaire an 14 (26 octobre).

L'EMPEREUR est arrivé à Munich le 2 brumaire, 9 heures du soir. La ville était illuminée avec beaucoup de goût. Un grand nombre de personnes avaient décoré le devant de leurs maisons d'emblêmes qui étaient les expressions de leurs sentimens.

Le 3 au matin, les grands-officiers de l'électeur, les chambellans et gentilshommes de la cour, les ministres, les généraux, les conseillers intimes, le corps diplomatique accrédité près son altesse électorale, les députés des Etats de Bavière, les magistrats de la ville de Munich, ont été présentés à S. M., qui les a entretenus fort long-temps des affaires économiques de leur pays.

Le prince Murat est arrivé à Munich. Il a montré dans son expédition une prodigieuse activité. Il ne cesse de se louer de la belle charge des chasseurs de la garde impériale et des carabiniers,

Un trésor de 200 mille florins est tombé en leur pouvoir; ils ont passé outre sans en rien toucher, et ont continué à poursuivre l'ennemi.

Le prince Ferdinand s'est trouvé au dernier combat, et s'est sauvé sur le cheval d'un lieutenant de cavalerie.

Toute la ville de Nuremberg a été témoin de la bravoure des Français. Un grand nombre de déserteurs et de fuyards des débris de l'armée autrichienne, remplissent la province de Franconie, où ils com

mettent beaucoup de désordres. Tous les bagages de l'ennemi ont été pris.

Le soir, l'Empereur s'est rendu au théâtre, où il a été accueilli par les démonstrations les plus sìncères de joie et de gratitude.

Aujourd'hui, l'Empereur, après avoir vu défiler les troupes du corps d'armée du maréchal Soult, est allé à la chasse à Numphembourg, maison de plai-sance de l'électeur.

Tout est en mouvement; nos armées ont passé l'Iser et se dirigent sur l'Inn, où le maréchal Bernadotte d'un côté, le général Marmont d'un autre le maréchal Davoust, seront ce soir.

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XIIe BULLETIN.

Munich, 5 brumaire an 14 (27 octobre ).

Au cinquième bulletin de l'armée, il faut joindre la capitulation de Memmingen, qui a été oubliée.' On travaille dans ce moment, avec la plus grande activité, aux fortifications d'Ingolstat et d'Augsbourg.

Des têtes de pont sont construites à tous les ponts du Leck et des magasins sont établis sur les der

rières.

Sa Majesté a été extrêmement satisfaite du zèle et de l'activité du général de brigade Bertrand, son aide-de-camp, qu'elle a fréquemment employé à des reconnaissances.

Elle a ordonné la démolition des fortifications des villes d'Ulm et de Memmingen.

L'électeur de Bavière est attendu à tout instant. L'Empereur a envoyé son aide-de-camp, le colonel Lebrun, pour le recevoir, et lui offrir sur sa route des escortes d'honneur.

Un Te Deum a été chanté à Augsbourg et à

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