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l'imposteur. Comment pourra-t-il leur dire que ce n'est pas par l'éloquence humaine, mais par la vertu des miracles qu'il les a amenés à la connaissance de la vérité? C'est pourtant là le langage qu'il tient à ces hommes nourris dans les défiances et dans les doutes du paganisme et de la philosophie'. » Et cependant ces hommes se courbent devant lui; ils sauront, s'il le faut, verser leur sang pour attester la vérité de ses paroles. Un fourbe exerça-t-il jamais sur les esprits, pendant toute sa vie, une influence semblable? Non ce prodige ne s'est pas encore vu. L'hypocrisie peut sans doute fasciner les esprits; mais son empire ne dure que quelques jours; elle peut se couvrir des dehors et des apparences de la vertu ; mais suivez l'hypocrite dans toutes ses démarches et dans toutes ses actions, recueillez toutes ses paroles, et bientôt son caractère se dévoilera, le masque tombera, et il ne restera devant vous que le fourbe avec toute sa laideur. Or, méditez les épîtres de saint Paul: pas une parole qui ne respire la sincérité et l'humilité la plus profonde, une grande condescendance pour tous les hommes et pour leurs faiblesses, une immense charité, des entrailles pleines de miséricorde et de tendresse, un ardent amour pour Dieu, un dévouement à Jésus-Christ jusqu'à la mort de la croix; il vous apparaît tout entier avec ses tristesses, avec ses joies, avec ses fatigues, avec ses consolations, avec toute sa grandeur et ses faiblesses, avec les tempêtes de son âme et les tumultueuses agitations de son cœur. Rendons grâces à Dieu qui n'a pas permis que l'hypocrisie pût feindre ainsi les sentimens et imiter le langage de la vertu.

« La vie de saint Paul est là comme sa parole pour protester contre les odieuses imputations de Salvador et autres, et, quelle vie, que celle-là! Travailler de ses mains, paraître devant les proconsuls, traverser les émeutes, parcourir les mers, s'arrêter devant les synagogues, braver toutes les puissances humaines, voler d'un bout du monde à l'autre avec la rapidité de l'éclair, telle a été l'existence d'un homme qui pendant quelques années a rempli de toute son activité la société gréco-romaine. Quand on étudie avec une sérieuse attention l'apostolat de saint Paul, il est impossible de saisir l'apparence du calcul. Il ne reste dans les cités qu'il évangélise que pour y trouver des persé

'M. Chassay, Ibid., p. 77.

cutions et des combats. Quand l'épreuve va finir, quand la tempête va s'apaiser, quand la reconnaissance et l'amour se préparent à environner leur apôtre bien-aimé, à le consoler de ses fatigues et à le récompenser de ses peines, c'est alors qu'il s'en va, voyageur éternel, semant partout dans les sillons du monde païen cette parole de Dieu qu'il ne veut pas garder captive. Il n'y a pas dans toute l'histoire de l'antiquité, un seul homme peut-être qui ait plus rapidement franchi les espaces et méconnu les difficultés. Il ne s'arrête que dans les fers; et encore, l'Evangile n'est pas enchaîné avec lui, et il prêche JésusChrist jusqu'au fond des cachots'... » Laissons Tholuck résumer en quelques mots cette discussion: « Non, cet homme d'un caractère si ferme, n'est pas un fourbe adroit. Cet esprit si calme et si philosophique n'est pas un enthousiaste . » Que ce jugement soit vrai, on n'en peut douter, après avoir étudié la vie et les écrits de saint Paul. Mais voyez les conséquences qui en découlent : « Ce Paul si calme et si modeste, dit le docteur Tholuck, parle de pouvoirs extraordinaires, de miracles et de prophéties, comme de choses qui rentrent dans le cercle ordinaire de son expérience... Les Actes ont raconté les miracles qu'il a opérés ; il parle lui-même des prédications et des œuvres, des prodiges et des miracles par lesquels il a propagé l'Evangile 3. » D'un autre côté, il se pose comme le disciple de Jésus-Christ, il rappelle les miracles que le Sauveur a semés sur ses pas; la puissance qu'il exerce sur la nature, il la tient de lui. Eschenmayer avait donc raison de dire que la déposition de saint Paul, appréciée à sa juste valeur, suffit seule pour renverser dans la poussière toute la critique de l'école sceptique. Mais veut-on quelque chose de plus? Alors nous ouvrirons les archives de l'empire romain, nous interrogerons les païens, la synagogue, Josèphe, les premiers chrétiens. L'abbé V. H.-D. CAUVIGNY.

M. Chassay, Ibid., p. 84-86.

• Voir Crédibilité de l'histoire évangélique, traduction de Valroger. 3 Tholuck, Ibid., p. 406, 199.

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MM. Les vicaires-généraux capitulaires de Paris ayant fait part à sa Sainteté de la perte douloureuse que venait de faire l'Église de Paris, en ont reçu la lettre suivante :

A nos chers Fils les chanoines JAQUEMET, DE LA BOUILLERIE et BUQUET, vicaires capitulaires de l'Eglise de Paris. Pie IX, pape.

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« Chers Fils, salut et bénédiction apostolique.

>> Nous ne saurions, bien-aimés Fils, vous exprimer par nos paroles la dou» leur dont Nous avons été rempli en recevant la première nouvelle de cetie » déplorable lutte dans laquelle le très-pieux Archevêque de l'illustre Eglise métropolitaine de Paris, notre vénérable Frère Denis, a trouvé la mort. » Nous avons senti se réveiller dans notre ame toute l'amertume de notre douleur, en lisant la lettre empreinte d'une si profonde tristesse et de tant d'a» mour et de vénération pour Nous, dans laquelle vous déplorez à si juste titre la perte de ce bien-aimé Pasteur.

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. Mais notre tristesse et la vôtre doivent trouver un adoucissement et une » consolation dans la cause glorieuse de la mort de notre vénérable Frère; » lui qui, sous l'impulsion d'un zèle vraiment sacerdotal, animé du feu de la » charité chrétienne, affronta, pour remplir le devoir d'un bon Pasteur, le » péril même de la vie, et voulant éteindre la guerre civile qui venait d'écla»ter, détourner de son troupeau chéri les haines, les discordes et les meurtres, » et le rappeler, par l'effort de son amour, à des sentimens de paix et de » concorde, ne balança pas à se jeter au milieu des combattans, et à donner » sa vie pour ses brebis.

» Cet acte héroïque de charité chrétienne a fait jaillir sur l'épiscopat et le >> clergé de votre illustre nation et de l'univers catholique tout entier, une gloire durable et éclatante.

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› Aussi n'avons-nous pas été surpris que votre grande cité se soit vivement » émue d'un pareil événement, et que tous ses citoyens de tout rang, de tout » âge, de lout sexe et de toute condition aient donné à sa mort et à sa mémoire > tant de témoignages de deuil, de regrets, d'honneur et de vénération; preuve » éclatante et non équivoque des sentimens chrétiens et généreux qui honorent la nation française.

» Il Nous est doux de penser que, par la grâce du Dieu de Bonté, l'âme du » défunt Archevêque, couronnée dans le royaume céleste d'une gloire immor» telle, et s'unissant aux chœurs des esprits bienheureux, ne cessera pas de » prier et conjurer le Père très-clément de toute miséricorde de répandre l'a> bondance de ses divines bénédictions sur la France et sur l'univers chrétien, » et de préserver de tout malheur sa sainte Eglise.

Pour vous, appelés à l'administration de ce diocèse pendant le tems de >> son veuvage, n'épargnez ni vos soins ni vos efforts pour procurer, par l'accomplissement de votre charge, la plus grande gloire de Dieu et le salut >> des âmes.

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Recevez, en témoignage de notre affectueux attachement, la Bénédiction apostolique que Nous vous donnons avec amour et du fond du cœur, à vous >> Fils bien-aimés, à tous les ecclésiastiques et à tous les fidèles du diocèse, en >> y joignant nos vœux pour tout ce qui peut assurer votre véritable bonheur. › Donné à Rome, près Sainte Marie-Majeure, le 23 juillet 1848, de notre » Pontificat le troisième.

PIE IX, PAPE. »

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Diverses sortes de Chaldéens.- C'est à la dispersion de Babel que les Chaldéens vinrent dans les provinces du Pont. Ils ont conservé leur langue, : jusqu'à la captivité des Hébreux où elle fut corrompue par des termes étrangers. Les Chaldéens Nestoriens, quelques prêtres exceptés, ne parlent plus la langue chaldéenne mais la syriaque. - Leur langue actuelle est celle des Kurdes. - Est-elle l'ancienne langue chaldéenne? Chaidéens se retirent chez les Carduques.-Leurs diverses soumissions.

Les

« Nous avons parcouru un long travail sur les Nestoriens qui habitent le midi de l'Arménie, vers les montagnes dites Gordyennes ou Carduchia. Dans ce travail, rédigé par un écrivain français anonyme, et inséré dans les numéros des 6 et 21 novembre, 6 et 21 décembre 1846, du Journal de Constantinople, l'auteur nous montre les Nestoriens comme les descendans des anciens Chaldéens, et fait

Le travail que nous publions ici est extrait du journal de Constantinople, (nos des 16 et 21 mai, des 11 et 21 juin dernier), qui l'annonce comme étant de l'ancien patriarche grec Constantin. Nous ne pouvons donner des détails sur ce patriarche des grecs schismatiques; nous savons seulement qu'il est le dernier qu'une des intrigues du palais a renversé de son siége, et qu'il est à peu près le seul qui cultive les lettres parmi ses coreligionnaires. Mais nous avons cru que nos lecteurs verraient avec plaisir cet échantillon de la science chrétienne dans l'empire turc, sur une question très-importante en elle-même. A. B.

IU SÉRIE. TOME XVIII.

N° 105; 1848.

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