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Zèle des Chinois chrétiens pour baptiser les enfans malades ou abandonnés, ou vendus par les parens, à raison de 70 centimes par pièce. Espoir du missionnaire.

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5. KIANG-NANG. - · Lettre du P. Gonnel, jésuite, datée du 13 juillet 1845. Empressement des néophytes à recevoir le missionnaire qui est continuellement en course. Les malades sont apportés de 30 lieues à la ronde pour être administrés. Respect extraordinaire pour le prêtre; sa visite est toujours une fête.

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6. Autre lettre du même, datée de Kiang-nang, 25 juillet 1846. Détails sur cette province; elle renferme près de 30,000,000 d'habitans, et environ 70,000 chrétiens. C'est la plus fertile, la plus riche, et la plus lettrée de l'empire, et aussi la plus dépravée. Consolation du missionnaire. Edits de l'empereur en faveur de la religion; peu respectés des mandarins, mais invoqués par les fidèles, qui en appellent aux consuls européens, qui sont craints. Malgré les traités, les Anglais entrent dans les villes, le cigare à la bouche; le mandarin les fait poursuivre, quand ils sont partis. Les agens bibliques distribuent leurs bibles par millions, mais ne font pas un seul prosélyte. Progrès de la mission qui désire de nouveaux ouvriers.

8. YUN-NAN.

Lettre de M. Chauveau des Missions étrangères, datée du 31 juillet 1846. Récit de la persécution et de la mort de 4 chrétiens martyrisés en 1836.

9. TONG-KING. - Lettre de M. Legrand, des Missions étrangères, datée de Tong-king, 25 juin 1847, racontant l'expédition du commandant Lapierre contre la marine du roi tonquinois dans le port de Touranne. Preuves de la perfidie du roi qui voulait égorger les Français et brûler leurs vaisseaux. 10. Lellre de Mgr Retord, des Missions étrangères, datée du Tong-king. Il continue le récit du combat. Les populations ont admiré la modération des Français le roi en a été furieux, et désire se venger sur les Européens et les chrétiens.

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11. THIBET. Lettre de M. Gabet, sur son séjour à Lassa avec M. Huc, et leur expulsion du Thibet. Ils se présentent en arrivant chez le gouverneur et se déclarent français et prédicateurs de la religion chrétienne. Le régent ne connaissait pas même le nom de la France, il demande des renseignemens au gouverneur turc, et sur son témoignage, il leur donne la permission de dedemeurer et de prêcher librement, et leur cède même une de ses maisons. Bien plus, il annonce le désir de connaître à fond la religion chrétienne, et l'intention de l'embrasser s'il la trouvait meilleure que celle du Lama.-Mais un envoyé extraordinaire chinois vient traverser toutes ces bonnes dispositions. Sous le prétexte que les Français sont étrangers, et des personnes prêchant une doctrine prohibée en Chine, il exige qu'ils soient expulsés. Après une assez longue lutte, le régent à son grand regret est forcé de céder, mais

en les invitant assez clairement à revenir. Départ, le 26 février 1846, sous une escorte chinoise. Affreuse route; 12 hommes de l'escorte, y compris le mandarin, meurent de fatigue.- Le vice-roi du Su-lchuen blâme la condute du mandarin de Lassa, mais il les dirige sur Canton, où ils arrivent en septembre 1846.

12. OCÉANIE ORIENTALE. — Lellre du P. Bouillon, de la Société de Picpus, datée de l'archipel de Hamoa, 20 décembre 1846. Visite à Raiatea, ile où se trouve la reine Pomare, qui vient déjeûner avec eux, mais sans dire un seul mot. On repart, tribulations du voyage où ils sont réduits à la plus dure condition. Rencontre inespérée de l'Arche d'alliance, navire de la Société de l'Océanie. Ils se préparent à partir pour les îles Sandwich.

13. ILES MARQUISES. Lettre du P. Dordillon, de Picpus, datée de Nukuhiva, 28 janvier 1846. Détails sur son voyage, et sur une station dans le Chili à Valparaiso.

AMÉRIQUE.

Missions du Canada.

14. ST-BONIFACE. - Lellre du P. Aubert, mariste, datée de Saint-Boniface de la rivière rouge, 20 juin 1846. Tableau historique de la contrée, de l'arrivée des Européens et de l'introduction du christianisme. Les Ecossais et les Canadiens s'y sont mêlés aux sauvages; dès 1818 une mission régulière y a été établie ; la religion y est dans un état de grande ferveur, il y a des religieuses pour élever les petits enfans.

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15. CANADA. Lettre du P. Choné, jésuite, datée de Sainte-Croix, 27 mars 1847.-Détails sur les sauvages chrétiens répandus sur les bords du lac Huron. Faute de prêtre, ils sont retombés dans la barbarie. Efforts tentés pour les accoutumer à la culture et à la vie civilisée. Leur détresse.-Course chez les sauvages au-dessus du lac supérieur.-Course à travers la neige; la voiture pour porter le bagage est une planche traînée par des chiens. - On couche sur la neige. Caractère du sauvage: « Il y a peut-être chez lui plus de >> traces des anciennes traditions, que l'on n'en a remarqué chez les peuples » civilisés, avant que le bienfait de la religion chrétienne leur fut connu. Il >> professe hautement qu'il tient tout du grand Esprit... Etendu le soir sur sa » natte et entouré de ses enfans, il leur rappelle la présence du grand Es»prit et leur explique ses préceptes; le matin il leur recommande de ne pas » voler, de ne pas s'abandonner au mal, mais de faire toujours le bien, afin » qu'ils soient bénis du grand Esprit, qu'ils soient heureux dans leurs chas»ses, et qu'ils aient une longue vie (p. 147 et 146).»-Peine du talion, meurtre racheté par des présents. -Les Indiens n'ont pas de code écrit, mais >> leurs coutumes traditionnelles sont autant de lois qu'ils observent avec une

⚫ fidélité inviolable... On est vraiment surpris de trouver de si nobles débris » de la tradition primitive au milieu de peuples livrés à tant de folles superstitions.»-Trait de foi d'une vieile femme.

Lettre du P. Laverlochère, oblat de Marie, datée de Longueil, près Montréal, 15 septembre 1846. Visite à différentes chrétientés de sauvages, tous bien disposés.

16. CAP DE BONNE ESPÉRANCE. - Lettre de M. Devereux, missionnaire. Historique de la mission, établie en 1841 dans le district de Georges. La ville de ce nom compte déjà 14,000 habitans. Nature belle et fertile.-Description d'une célèbre caverne dite de Cango.-Il y a dans la colonie environ 150 catholiques et une chapelle dans la ville; espoir du missionnaire.

(Départs de missionnaires).

MÉLANGES.

De la Religion des Fouriéristes.

Un journal phalanstérien qui a l'habitude de noyer quelques bonnes idées dans un immense flot de rêveries et de chimères, a mis en contraste les œuvres de ce qu'il nomme la bourgeoisie avec celles du peuple dans la politique, l'industrie, les sciences et les arts. Etant arrivé au chapitre de la religion, il a écrit les lignes suivantes, dont nous ne voulons pas priver nos lecteurs. On verra de quelle manière certaines écoles instruirent le peuple :

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« Enfin, dans la religion, l'œuvre de la bourgeoisie se résume entière. Elle ‣ a renversé avec raison le Dieu vengeur et colère, féodal et monarchique, qui comptait beaucoup de réprouvés et fort peu d'élus. Mais hélas ! elle » n'a trouvé que la sèche analyse, la critique, le doute, le scepticisme et l'a» théisme, pour combler le vide des âmes. Pour tout effort de foi religieuse, elle n'a inventé qu'un Dieu constitutionnel, juste-milieu, éclectique, qui » n'est ni esprit ni chair, ni bien ni mal, qui est inviolable, mais irrespon» sable, qui règne et ne gouverne pas, qui prête serment à la constitution des ⚫ lois mathématiques votées par les agens de la nature, mais qui n'a aucun » rapport, aucun contact immédiat, vivant et sympathique avec les choses, les » êtres et les idées de ce monde.

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Non, ce Dieu n'est pas celui de la démocratie nouvelle. L'homme du peu» ple régénéré voudra sentir Dieu sur la terre comme dans le ciel, et le bénir » en lui comme dans ses semblables. Il sera pretre et révélateur lui-même, » au mème titre qu'il sera souverain, propriétaire, savant et artiste. Dieu pour » lui sera la vie universelle, l'association et l'harmonie de tous les êtres. La › religion définitive du peuple aura pour dogme la synthèse des sciences, pour » culte l'industrie attrayante, pour temple l'univers, pour autel la terre, pour » prètres et desservans tous les hommes selon leur degré d'intelligence et » d'amour. »

Nous ne nous arrêterons pas sur la religion que le journal fouriériste altribue à la bourgeoisie. Ce Dieu constitutionnel, éclectique, régnant et ne gouvernant pas, prélant serment aux lois mathématiques volées par les agens de la nature, qu'est-ce que cela? Du galimatias double, un style que Mascarille aurait envié pour gagner le cœur des Précieuses ridicules. Si la religion de la bourgeoisie est la Profession de foi du Vicaire savoyard, comme le pense M. Cousin, encore faut-il en parler avec plus de bon sens et de respect.

Mais ce qui mérite attention, c'est la religion de la démocratie nouvelle, selon le journal phalanstérien. Jusqu'ici les disciples de l'école sociétaire avaient déclaré qu'ils adoptaient le Christianisme, au moins dans ses points essentiels. Ils se fachaient même (et nous en savons quelque chose), quand on exprimait quelques doutes là-dessus. Ils prétendaient être les interprètes les plus fidèles et les plus consciencieux de la pensée du Christ. Mais nous voici bien loin de compte. La religion du peuple ne sera plus désormais qu'un pantheisme absolu. Son Dieu sera la vie universelle, l'association et l'harmonie de tous les élrcs. Lisez que Dieu n'est rien de plus que l'ensemble des lois de la nature; il n'a aucune vie personnelle et distincte; il n'est pas séparé de la matière ; il est la matière même dans les lois qui la gouvernent. Entre cette idée et le dogme du Christianisme, qu'y a-t-il de commun?

La religion definitive n'aura d'autre culte que l'industrie, qui deviendra attrayaute, si elle le peut. Son dogme consistera dans la synthèse des sciences. Il reste à savoir comment le peuple acquerra assez de science pour en saisir la synthèse et en faire la vie de son âme; tous les travailleurs, apparemment, sous le régime sociétaire, seront capables d'être membres de l'Institut. Il nous suffit de signaler ces tristes aberrations. Le fouriérisme ne gagnera pas de nouveaux disciples avec de pareilles utopies; il compromettra seule ment le peu d'idées justes et utiles dont il est le défenseur.»>

(Le Semeur).

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DES LANGUES ET DES HISTOIRES DE L'ORIENT

PENDANT LES ANNÉES 1846 ET 1847 '.

Les découvertes qui se font tous les jours nous révèlent de plus en plus l'importance des études orientales. Nous le disons sans crainte, c'est grâce à ces études que les traditions bibliques, qui ne sont autre chose que la propre histoire de la Révélation positive et extérieure de Dieu, la seule qui ait constitué la vraie religion, seront constatées et prouvées à ne pouvoir plus offrir de doute. Voilà que déjà Ninive est sortie de ses ruines, et va élever sa grande voix : ces ruines parleront et nous raconteront les exploits d'Holoferne, les faits peut-être de Tobie, d'Esther, de tous nos personnages bibliques. Dans un prochain cahier, un des membres les plus distingués de notre académie des inscriptions, un des plus hardis et des plus heureux investigateurs des alphabets et des langues de l'Orient, viendra répandre la clarté dans cette chronologie des livres de Judith et de Daniel, que les commentateurs croyaient inexpliquables. Mais ce n'est pas seulement l'affirmation de la vraie tradition qui doit ressortir de ces études, c'est encore la connaissance exacte de toutes les fausses traditions, et en même tems leur explication. Avant un siècle, les missionnaires catholiques pourront aller dans tous les pays non chrétiens, et là, ils

1 Voir le tableau des mêmes études pendant l'année 1845, dans notre t. xiv p. 102.

III SÉRIE. TOME XVIII. N° 107; 1848.

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