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n'ait tallé, et les prairies artifielles avant qu'elle ne soient entrées en végétation; plus tard, on arrachera à la main les chardons avant leur maturité; enfin on sarclera avec soin les plantes demandant ce genre de culture, ce qu'on facilitera en les disposant autant que possible en lignes entre lesquelles les sarclages seront exécutés par le scarificateur ou l'extirpateur.

CHAPITRE SIXIÈME

PLANTES A CULTIVER

§ 1or.

Plantes oléagineuses.

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Sur les bois nouvellement défrichés, l'agriculture semble devoir débuter par l'éducation des plantes oléagineuses qui, tout en prospérant dans les sols les plus riches, sans y verser comme le froment, donnent des produits d'une grande valeur et dont on peut réaliser le prix aussitôt après la récolte et sans embarras. D'ailleurs cette culture n'épuiserait pas le sol si l'on avait la prévoyance de lui rendre la paille et les tourteaux qui contiennent tous les éléments azotés de la récolte.

Le colza doit être mis à la tête des plantes oléa

gineuses propres à la culture des bois défrichés; parce qu'il redoute peu l'acide tannique, produit beaucoup, et s'adapte bien aux procédés de la grande culture. Il aime un terrain frais, mais craint l'humidité pendant l'hiver. Enfin, au tableau qui termine le présent chapitre, on verra combien le colza contient d'azote tant dans sa graine que dans sa paille; où il puise cet azote; quelle fraction de l'azote des fumiers il absorbe; par suite, la quantité d'azote disponible qu'il doit trouver dans les fumiers confiés au sol, pour produire 100 kilogrammes de graine et leur paille; quel poids de récolte il peut souvent produire avec le plus de profit sur un hectare; et la quantité d'azote de fumier qu'il doit trouver disponible dans le sol, pour donner cette récolte. Au même tableau on trouvera des renseignements semblables pour toutes les autres plantes dont nous avons encore à entretenir nos lecteurs.

Le colza de printemps se sème en mai, il est d'une réussite douteuse, à cause des altises qui souvent le dévorent à mesure qu'il lève.

Le colza d'automne se sème en cette saison, et alors a moins à craindre que son congénère du prin

temps la voracité des altises. On peut en novembre le repiquer à la charrue, procédé fort avantageux pour les bois défrichés avec lenteur et ne pouvant qu'à cette époque livrer leur sol à l'agriculture.

Sur les terrains calcaires, légers, secs et où le colza viendrait mal, on lui substituera la navette. Elle offre une variété d'hiver qu'on sème avant le froment, et une d'été qui, se semant au début de cette saison, peut remplacer une récolte de printemps qui aurait manqué.

Le pavot convient mieux que la navette pour les terres légères; mais il exige des sarclages délicats, manuels, et que, faute de bras disponibles, on ne pourrait exécuter sur les terres nouvelles obtenues par le défrichement, si elles sont étendues. Aussi alors ne conseillons-nous pas la culture de cette plante oléagineuse.

§ 2.

Céréales.

Parmi les céréales, le froment est l'espèce qui

donne les récoltes les plus avantageuses, et qui, à ce

titre, fixe d'abord notre attention. Il demande une terre fraîche encore quinze jours avant la moisson, calcaire, non acide, assise tout en étant ameublie, et ne produisant pas le versement par une fertilité exagérée; aussi doit-on, pour le cultiver sur un défrichement, attendre que l'acide tannique soit neutralisé, que la terre soulevée par l'arrachement des souches soit convenablement raffermie, et que, si elle présente un excès de richesse, elle l'ait perdu par une récolte épuisante. On choisira les variétés les plus estimées dans la localité, à moins que la fertilité du sol ne fasse craindre encore leur versement. Dans ce cas, on donnera la préférence au poulard pour les situations humides, et à l'aubaine pour les situations sèches, bien que ces deux variétés valent un dixième de moins que les autres.

Le seigle se cultive sur des terres dont ne s'accomode pas le froment, sur les sables qui se dessèchent avant la maturatión de cette céréale et sur les glaises qu'on ne peut enrichir de calcaire. Il se sème en automne avant le froment et préfère les fumiers consommés.

Par la rapidité de sa maturation, l'orge convient

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