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che perméable s'opèrent trop rapidement, ce qui peut mettre la source en danger de tarir. En pareil cas, il y a même à craindre l'éboulement de la couche perméable, et par suite l'anéantissement de la source. Enfin, peu profonde, la couche perméable est exposée à se dessécher; peu hygroscopique, elle débite trop promptement son eau; et, peu perméable, elle n'absorbe pas assez d'eau lors des pluies de la fonte des neiges. Neutralisant ou mitigeant toutes ces influences défavorables, les forêts doivent alors être conservées avec la plus grande sollicitude. Au contraire, si les versants sont peu inclinés, si la couche perméable est très-profonde, très-hygroscopique, suffisamment pénétrable à l'eau, et doit devenir le siége d'une culture riche, ameublissante, améliorante, et protectrice du sol; on peut, sans crainte, autoriser le défrichement qui modifiera peu le régime de la source.

Quelquefois la démarcation du bassin alimentant une source présente de sérieuses difficultés. Mais heureusement, ce ne sont là que des cas assez rares. Nous allons en examiner quelques-uns.

Au lieu de sortir du thalweg de la superficie du

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sol, une source abondante s'épanche parfois du flanc d'un coteau, et si l'on y traçait le bassin d'alimentation d'après la surface du versant pouvant amener superficiellement ses eaux à l'endroit où la source jaillit, on reconnaîtrait que le bassin délimité de la sorte contiendrait à peine quelques fractions d'hectare; étendue bien insuffisante, car dans les circonstances les plus favorables, il faut une surface d'environ 5 hectares pour assurer à une source un débit moyen de quatre litres par minute. C'est qu'alors le thalweg des couches imperméables ne concorde pas avec celui du terrain superficiel, et que les assises stratifiées de la colline, à raison de leur inclinaison, amènent les eaux du coteau adjacent qui alors est le plus rapide et souvent toutes celles de la vallée creusée au bas de ce dernier coteau. Quand l'inclinaison des strates d'un versant est ainsi opposée à la pente superficielle, et emmène les eaux dans le cœur de la colline, ce versant ne peut alimenter les sources qui couleraient dans la vallée située au bas de ce versant, il ne pourrait alimenter que les sources qui jailliraient de la vallée située au bas du versant opposé de la colline. Dans ces deux cas, ce sera en

étudiant la stratification des roches qu'on déterminera le bassin alimentant une source et le périmètre de la forêt nécessaire pour l'abreuver.

C'est surtout dans les terrains diluviens, ainsi que dans ceux qui ont subi des affaissements, des éboulements ou des glissements, qu'il est le plus difficile de reconnaître le périmètre du bassin des sources. Les terrains diluviens sont composés de sables, de graviers, de galets, de cailloux, de poudingues, de vases, de limons argileux ou marneux, tous disposés ordinairement sans aucun ordre, sans aucune stratification. Dans ces terrains, on trouve quelques sources rares, produites par les eaux arrêtées sur des couches d'argile, de marne ou de poudingue. Mais ces couches aquifères n'ont aucune régularité; aussi leur étendue, et par conséquent celle du bassin des sources est bien difficile à préciser. Dans les terrains qui ont subi des affaissements, des éboulements ou des glissements, les sources marchent en désordre, et par suite, les limites de leur bassin ne peuvent être fixées que difficilement.

Les versants composés de calcaire à bétoires, de calcaire caverneux, de calcaire cellulaire, de dolomies

et de craie ne contribuent pas à la production de nos sources. Les bétoires sont des creux en forme d'entonnoir qui engloutissent toutes les eaux pluviales ou autres et les conduisent à de grandes profondeurs d'où elles prennent leur écoulement souterrain vers les rivières. Les cavernes sillonnant le calcaire caverneux emmènent pareillement l'eau à de trop grandes profondeurs pour qu'elle puisse reparaître à la surface du sol sous forme de source. Le calcaire cellulaire est perforé d'innombrables tubulures ou vacuités qui l'empêchent de conserver l'eau, et la laissent tomber jusqu'à la base de ce calcaire dont les couches sont le plus souvent très-puissantes. Les dolomies sont, de distance en distance, séparées par de larges fentes verticales entre lesquelles les eaux pluviales se précipitent jusqu'à ce qu'elles soient arrivées à peu près au niveau de la rivière voisine. L'extrême perméabilité de la craie qui absorbe, pour ainsi dire, chaque goutte de pluie, au point où elle touche le sol, et la laisse descendre d'aplomb à travers les couches crayeuses ordinairement très-profondes, empêche également celles-ci d'alimenter nos

sources.

Les sources thermales paraissent soustraites à l'action bienfaisante des forêts; car les grandes pluies et les grandes sécheresses, les grands froids et les grandes chaleurs qui rendent si variables les sources ordinaires ne modifient presque pas le débit et la température des sources thermales. D'ailleurs, celles-ci arrivant des profondeurs du globe par un mouvement vertical, il serait impossible de découvrir leurs bassins d'alimentation. Pour ces deux motifs, il ne pourra être question de prohiber le défrichement de forêts, pour conserver des sources thermales.

cas

4.

Protection des dunes et des côtes maritimes.

Les sables que la mer rejette sur ses bords se dessèchent souvent après le reflux, et sont alors emportés par le vent dans l'intérieur des terres où ils forment les dunes, monticules qui, poussés par le vent, marchent et engloutissent tout sur leur passage. On n'est parvenu à arrêter leur course envahissante,

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