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CHAPITRE SIXIÈME

MÉTHODE A SUIVRE POUR RECONNAÎTRE L'OPPORTUNITÉ DU

DÉFRICHEMENT

§ 1.

Nécessité préalable d'un plan.

Lorsqu'on étudie une forêt pour reconnaître s'il y a opportunité de la faire passer totalement ou partiellement sous le régime agricole, le premier document à se procurer, c'est un plan indiquant le périmètre de la forêt, les chemins qui la sillonnent, ceux qui l'avoisinent, les cours d'eau qui peuvent l'arroser, les étangs, marais ou rizières des environs, les propriétés riveraines, les maisons qui seraient aux alentours, la distance et la direction des communes voisines, et le relief du terrain qui sera dessiné par

des courbes, des hachures ou des teintes. Ce plan est indispensable pour diriger celui qui fait la reconnaissance de la forêt, et, si l'on défriche, pour indiquer les parties à défricher, l'ordre à suivre dans le défrichement, les divisions à assigner aux cultures, les chemins à établir et l'emplacement où il pourrait y avoir lieu de construire des bâtiments.

§ 2.

Parcellaire.

Guidé par le plan topographique, on procèdera à la reconnaissance détaillée de la forêt, en distinguant les parties plus ou moins aptes à être défrichées eu égard aux caractères que nous avons examinés dans les chapitres précédents, et en fixant la démarcation de ces parcelles au moyen de lignes qu'on ouvrira. Il faudra pareillement séparer sur le terrain les peuplements d'âges différents, et constituer définitivement les parcelles par des portions de forêts homogènes pour l'aptitude au défrichement et l'âge du peuplement. L'homogénéité des parcelles eu égard à leur

âge est nécessaire pour qu'on puisse d'abord procéder convenablement à l'estimation de leur superficie, et ensuite indiquer l'ordre suivant lequel il convient d'exécuter le défrichement de manière à n'exploiter que des superficies exploitables. Alors on arpentera les parcelles, on les rapportera sur le plan, puis on y mentionnera leurs contenances, et l'on y désignera chaque parcelle par un nom tel qu'une lettre de l'alphabet.

Dans les taillis sous futaie, les coupes donneront le canevas du parcellaire; on rétablira les lignes séparatives de coupes et on les rapportera sur le plan de la forêt. Pour compléter le parcellaire, il n'y aura plus qu'à diviser les coupes suivant leur aptitude au défrichement.

Mais il ne suffira pas de figurer sur le plan les parcelles définitivement constitutées, car la mémoire oublierait trop promptement leurs caractères; pour suppléer à son insuffisance, il faudra, au fur et à mesure de la confection des parcelles, procéder à leur description, en mentionnant les circonstances qui peuvent influer sur l'opportunité du défrichement.

§ 3.

cas

Estimation des parcelles dans l'hypothèse de leur con

servation en bois.

L'estimation des parcelles dans l'hypothèse où elles resteraient soumises au système forestier est le premier point à établir pour juger du sort qu'on doit leur assigner.

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Si une parcelle est exploitable, sa valeur en fonds et superficie est égale à la valeur de la coupe à y faire actuellement, plus au capital qui, placé à intérêts composés, reproduirait, à l'expiration de chaque révolution, la valeur de la coupe. Soient C la valeur de la coupe, r le taux de placement en fonds de bois pour un franc, et n le nombre d'années de la révolution; la valeur en fonds et superficie sera

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Si la parcelle n'est pas exploitable, on estimera quelle sera la valeur de sa coupe à l'exploitabilité,

on établira, pour cette époque, la valeur en fonds et superficie par la formule ci-dessus, puis on escomptera cette valeur pour le nombre d'années qui nous sépare de l'exploitation. Soit e ce nombre d'années à escompter, la valeur actuelle en fonds et superficie sera donnée par la formule

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Dans les deux cas examinés, nous avons passé sous silence les frais annuels de garde et d'impôt, mais il faut en tenir compte, en les capitalisant au denier des placements en fonds de bois, et défalquant leur valeur capitalisée, de la valeur en fonds et superficie trouvée par les formules ci-dessus.

Ces calculs assez longs deviendront très-simples par l'emploi des tarifs de capitalisation et d'escompte contenus dans le traité d'exploitation, débit et estimation des bois publié par M. Nanquette. Dans cet excellent ouvrage, on trouvera, en outre, des renseignements très-précieux sur la manière de procéder à l'estimation des bois. Nous partageons complétement la doctrine de cet auteur sur l'estimation en fonds et su

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