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Les hangars doivent être suffisants pour abriter les instruments aratoires et les voitures, tout en leur ménageant une entrée et une sortie commodes.

Nous avons dit que si l'on défriche successivement, il ne faut pas élever à la fois toutes les constructions, mais d'abord seulement la maison d'habitation et les bâtiments d'exploitation qu'on peut utiliser immédiatement; nous réitérons ce conseil, et nous engageons à ne bâtir d'abord ni l'étable, ni les hangars, mais provisoirement à faire servir l'écurie simultanément pour les chevaux et les bêtes à cornes, et à employer la grange, pour abriter à la fois les gerbes, les voitures et les instruments aratoires.

§ 5.

Economie de construction.

L'argent dépensé à élever des bâtiments ruraux sur un défrichement ne rapporte qu'un intérêt minime, il faut donc apporter la plus stricte économie dans leur construction. Destinés à supporter de lourdes charges, ces bâtiments doivent sans doute être assez

solides pour y résister; mais cela n'empêchera pas de ne leur donner que la capacité nécessaire et de les construire suivant le mode et avec les matériaux les moins chers. Ainsi, il sera ordinairement avantageux de bâtir en bois, la grange, les hangars et les greniers à fourrages, une seule épaisseur de planche devant alors former l'enceinte de ces abris. Souvent aussi, en employant, pour la toiture, une couverture légère, par exemple, en ardoises ou en tuiles mécaniques, il suffira d'une charpente peu coûteuse pour supporter cette couverture.

CHAPITRE DEUXIÈME

CHEMINS D'EXPLOITATION

Si les bâtiments ruraux sont une charge très-onéreuse et qu'on ne doive se résoudre à en construire, lors d'un défrichement, que lorsqu'on est obligé de confier ses nouvelles terres à un fermier résidant sur place; il n'en est pas de même des chemins d'exploitation, il faut les créer en tout cas, pour faciliter la vente ou la location parcellaire aussi bien que le bail en bloc à un fermier. Autant que possible ces chemins devront être dirigés de manière à ne pas gêner les cultures; droits dans la plaine, pour suivre la ligne la plus courte; sinueux sur les versants, de manière à ne pas avoir une inclinaison qui dépasse 6 centimètres par mètre; assez larges pour que la circulation y soit commode; tracés dans une situation assez sèche pour être solides; bombés

suivant le profil en travers, ce qui assurera l'écoulement des eaux vers chaque côté; légèrement inclinés suivant le profil en long, pour ménager l'écoulement des eaux qui rempliraient les ornières; bordés de fossés dans les emplacements humides, afin d'assainir la voie; et pourvus de cassis pavés ou d'aqueducs rustiques là où ils seraient traversés par des ruisseaux. Exécutés sans mouvement de terre suivant le profil en long, ces chemins ne coûteront que quelques centimes par mètre courant.

Le réseau des chemins variera avec sa destination. S'il doit assurer le succès d'une vente ou location parcellaire, il faudra multiplier assez les chemins pour que chaque parcelle y aboutisse, et en outre donner à ces chemins la direction la plus commode pour l'accès des populations environnantes. Si les chemins sont destinés seulement à l'exploitation d'une ferme, ils devront être moins nombreux, séparer les différentes soles et se diriger vers l'habitation du fermier, tout en correspondant, si c'est possible, aux chemins publics de la localité.

Lorsque l'on construit des bâtiments de ferme sur le domaine défriché, il faut, à leur abord, élargir

les chemins pour les planter d'arbres fruitiers qui, par leur feuillage et leur ombre, exerceront sur la şanté des habitants une influence salutaire; par leurs tiges élevées, détourneront en partie le danger de la foudre; par leurs fruits, seront une ressource précieuse; et par leur aspect, donneront au corps de ferme un agréable ornement.

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