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» avez été heureux! vous êtes morts pour » la patrie, pour une terre chérie de » la Nature, aiméə du ciel; pour une » nation généreuse, qui a voué un culte » à tous les sentimens, à toutes les ver»tus; pour une république où les pla» ces et les récompenses ne sont plus » réservées à la faveur, comme dans les » autres états, mais assignées par l'es» time et par la confiance: vous vous » êtes donc acquittés de votre fonction » d'hommes, et d'hommes français; vous » êtes entrés sous la tombe, après avoir » rempli la destinée la plus glorieuse et » la plus désirable qu'il y ait sur la terre: » nous ne vous outragerons point par » des pleurs.

» Mais, ô nos frères, c'est en vous » admirant, c'est sur tout en vous imi» tant, que nous voulons vous honorer; » et si, comme il est doux de le supposer

» quand on aime, les morts conservent

quelque sentiment pour ceux qui vi» vent, je viens vous dire, au nom de » tous vos amis que vous avez laissés » sur le sol de la France, que nous » sommes prêts à nous dévouer à votre » exemple, impatiens d'atteindre l'en» nemi et de continuer votre valeur, » afin qu'on dise que vous étiez vrai»ment nos proches, et que votre cœur » s'en réjouisse. Je viens vous dire que » nous tâcherons même de vous sur» passer; car si nous ne faisions que » consommer le fonds de gloire que vous » nous avez légué; si nos vertus ne » luttoient pas avec les vôtres, notre » infériorité contristeroit vos manes. La » mort moissonne également le lâche et » le brave; quand la destinée nous rappelleroit près de vous, comment pour»rions-nous supporter votre accueil? » Une voix terrible s'écrieroit vous » combattiez cependant pour la justice et » pour

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» pour la liberté !.... Non, chers concitoyens! guerriers magnanimes! nous » serons dignes de vous; nous n'aurons » à recevoir que vos embrassemens, vos » éloges; nous vous aurons vengés; » nous vous raconterons que nos mains » ont achevé votre ouvrage; que vos » armes, dont nous avons hérité, étoient » invincibles; que la République triom"phe; cette République qui, à elle seule, »tient tête à tous les tyrans, à toutes les » viles passions conjurées, à tous les peuples qui se déshonorent ; cette République que l'humanité a chargé » de sa cause, et qui doit sauver l'uni

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» vers. »

Telle étoit la marche, tels étoient les objets et les tableaux offerts aux regards du peuple souverain, dans l'inauguration de la République française. Jamais la liberté ne s'étoit montrée plus auguste aux

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siècles et aux nations. Le peuple a été grand et majestueux comme elle.

Signés, HÉRAULT, président; AMAR, LÉONARD BOURDON, J. P. M. FAYAU, J. P. AUDOUIN, THIRION et DArtisecrétaires.

GOETE,

EXTRAIT du procès-verbal de la Convention nationale, du 13 septembre 1793, l'an deuxième de la République française, une et indivisible.

LA Convention nationale, après avoir entendu la lecture du procès-verbal relatif à la cérémonie du dix août dernier, et à l'acceptation de la Constitution, décrète qu'il sera imprimé, distribué aux membres de la Convention au nombre de six exemplaires, envoyé aux départemens, aux districts, aux municipalités, aux sociétés populaires, aux armées, et traduit dans toutes les langues.

Visé par l'Inspecteur. Signé BLAUX.

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GOUVERNEMENT

PROVISOIRE

ET

REVOLUTIONNAIRE.

DECRET rendu dans la Séance du 14 Frimaire, l'an deuxième de la République une et indivisible.

LA Convention nationale, après avoir entendu le rapport du comité de salut public, décrète :

SECTION PREMIÈRE.

Envoi et promulgation des Lois.

ART. I.er Les lois qui concerne l'ine térêt public, et qui sont d'une exécution générale, seront imprimées séparément dans un bulletin numéroté, qui servira

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