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La révolution proclame qu'il n'y a pas de Dieu, que Dieu, c'est le mal, que la paix de l'âme se puise dans la négation de Dieu, qu'il faut extirper tout ce qui est chrétien, étouffer le catholicisme dans la boue; elle enseigne que l'homme est né du hasard et retourne au néant.

Les volontés droites peuvent-elles se rallier à ces enseignements sataniques?

La sainte Église catholique, apostolique et romaine nous dit: Fais ton salut avec crainte et tremblement ! - Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit! c'est le plus grand et le premier commandement, et voici le second, semblable à celui-là: Tu aimeras ton prochain comme toi-même! (SAINT MATTHIEU, XXII, 37-39.) II n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. (SAINT MARC, XII, 31. Luc, X, 27.) Quand je parlerais toutes les langues des hommes et des anges même, quand j'aurais le don de prophétie, que je pénétrerais tous les mystères et toutes les sciences et quand j'aurais toute la foi possible jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. (SAINT PAUL Ier aux Corinthiens, XIII, 1 et 3.)

Sois humble, chaste et charitable, accepte la pauvreté comme une expiation, regarde la richesse comme un dépôt; tu participeras à l'expiation divine dans ce monde et tu régneras éternellement avec Jésus-Christ dans l'autre !

Il ne peut y avoir de doute sur la divinité de ces enseignements.

Les fautes des hommes se commettent malgré les prescriptions de l'Église et à cause des négations révolutionnaires. L'Église reste grande et immaculée malgré les erreurs de ses enfants (voyez n° 197, in fine).

Là est la lumière véritable qui éclaire tout homme venant en ce monde. (SAINT JEAN.) Un puissant penseur, Spinoza, a dit que le moyen de constater la divinité de l'écriture, c'est de prouver qu'elle enseigne la véritable vertu. (H. MARTIN, XIV, p. 273.) Le cœur, a dit Pascal, a des raisons que la raison ne peut comprendre.

Dès lors, l'Église est la voie, la vérité et la vie. La rédemption est notre bien, l'Église est notre mère; la révolution

veut supprimer Dieu et l'Église: elle est le mal suprême. Elle a pris pour enseigne la tolérance et la liberté: elle est la persécution et l'esclavage. Nous avons le droit et le devoir de la combattre et nous sommes sûrs de la victoire. Si Deus nobiscum, quis contra nos?

Et, pour résumer la conséquence politique qui découle de l'affirmation théologique, nous estimons que, dans une société divisée, la tolérance civile s'impose. Mais elle doit être réciproque.

Lorsque, sous prétexte de transaction, on exige que nous reconnaissions que toutes les opinions sont indifférentes, que l'homme a le droit absolu de tout croire, de tout professer et, par voie de conséquence, de tout faire, lorsqu'on nous demande de proclamer que toutes les opinions sont indifférentes, c'està-dire que le bien et le mal ont les mêmes droits, ce qui est la négation du bien, du vrai et du juste (no 203, in fine), nous n'y pouvons consentir.

Quand l'homme à la volonté droite nous dit: Je ne saurais partager vos croyances et admettre que Dieu s'est incarné pour descendre sur la terre, mais je respecte votre foi; puisque nous devons vivre ensemble, transigeons sur le terrain politique; fondons la société civile et réglons par la bienveillance et la charité réciproques ses rapports avec la société religieuse! nous acquiesçons avec empressement et disons avec l'Évangile : Paix aux hommes de bonne volonté. »

Mais lorsque, sous le masque de la tolérance et de la liberté, tout l'effort de la révolution tend à déchristianiser les multitudes, lorsqu'elle veut proscrire l'Église et tuer les prêtres, nous sommes en légitime défense et prêts à tous les combats.

Nous sommes les fils des croisés : nous ne reculerons pas devant les fils de Voltaire.

Terminons en rappelant et en faisant nôtre la splendide profession de foi du grand comte de Maistre :

O sainte Église de Rome, tant que la parole me sera conservée, je l'emploierai pour te célébrer. Je te salue mère - immortelle de la science et de la sainteté. Salve magna

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» parens! C'est toi qui répandis la lumière jusqu'aux extrémités de la terre, partout où les aveugles souverainetés » n'arrêtèrent pas ton influence et souvent même en dépit » d'elles. C'est toi qui fis cesser les sacrifices humains, les coutumes barbares ou infâmes, les préjugés funestes, la nuit de l'ignorance et, partout où tes envoyés ne purent péné- trer, il manque quelque chose à la civilisation. Les grands hommes t'appartiennent. Magna virûm! Tes doctrines purifient la science de ce venin d'orgueil et d'indépendance qui la rend toujours dangereuse et souvent funeste. Tes Pontifes , seront bientôt universellement proclamés agents suprêmes de la civilisation, créateurs de la monarchie et de l'unité européenne, conservateurs de la science et des arts; fonda>teurs, protecteurs nés de la liberté civile; destructeurs de l'esclavage, ennemis du despotisme, infatigables soutiens de la souveraineté, bienfaiteurs du genre humain. Si quelque» fois ils ont prouvé qu'ils étaient des hommes, si quis illis humanitùs acciderit, ces moments furent courts: un vaisseau qui fend les eaux laisse moins de traces de son passage et nul trône de l'univers ne porta jamais autant de sagesse, de science et de vertu. Au milieu de tous les bouleversements imaginables, Dieu a constamment veillé sur

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- toi; ô ville éternelle! tout ce qui pouvait t'anéantir s'est > réuni contre toi et tu es debout; et comme tu fus jadis le centre de l'erreur, tu es depuis dix-huit siècles le centre de la vérité. (DE MAISTRE, Du Pape, 554-555.)

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FIN

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