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ordre pour les membranes du cerveau, notre auteur observe qu'elles peuvent être malades par un surcroît d'épaisseur ou de consistance; Qu'il peut se former en elles des tumeurs de diverses natures; Qu'elles sont sujettes à l'inflammation et à contracter des adhérences entre elles et avec le cerveau ;

Qu'il peut se faire des épanchemens entre la dure - mère et le crâne, entre cette membrane et l'arachnoïde, entre celle-ci ét la pie-mère; enfin entre cette dernière membrane et la substance cérébrale. L'ossification de la dure-mère est encore une des maladies dont notre auteur s'occupe;

Viennent enfin l'oblitération, la dilatation démesurée et la des sinus.

rupture

Telle est l'énumération des maladies des membranes du cerveau, dont M. Portal traite en détail, et sur lesquelles il rapporte une foule d'observations intéressantes.

Une méthode nosologique aussi bien suivie est la base du travail de M. Portal, sur les maladies du cerveau. Il y traite, en détail des collections d'air, d'eau et de matières gélatiniformes dans le crâne et le cerveau;

Des engorgemens et des épanchemens sanguins dans ce viscère ; Des engorgemens composés de diverses substances;

De l'inflammation du cerveau;

De son induration, des abcès, des ulcères, de la gangrène et des

plaies de sa substance;

Des corps étrangers qu'on peut y rencontrer;

De son augmentation et diminution de volume;

De son changement de couleur;

Des maladies particulières au cervelet;

De celles de la moelle allongée;

Des lésions de la moelle épinière.

Chacune de ces affections contre nature est traitée en détail, et leur théorie est appuyée sur un nombre prodigieux d'observations cadavériques, qui prouveroient seules combien ce genre d'étude est important, et avec quel avantage cette importance a été saisie par

notre auteur.

Nous en dirons autant des maladies du système nerveux. Notre

auteur les considère, en tant qu'elles peuvent dépendre du cerveau, être particulières aux nerfs eux-mêmes, ou être l'effet des sympathies immédiates ou des rapports universels que les nerfs établissent entre tous nos organes.

Ces savans détails sont suivis de la description exacte et complète du système nerveux, à chacune des parties duquel l'auteur ajoute d'utiles réflexions physiologiques et pathologiques, et applique son érudition accoutumée.

L'histoire des organes des sens devoit suivre immédiatement celle du cerveau et des nerfs qui en sont le terme ou le rendez-vous

commun.

Nous désirerions pouvoir suivre notre auteur dans les détails anatomiques, physiologiques et pathologiques, dans lesquels il entre sur chacun de ces organes intéressans.

Nous le verrions épuiser, dans le style le plus concis et le plus clair, tout ce qu'il est intéressant de savoir sur la peau et ses fonctions si multipliées, notamment sur sa sensibilité naturelle, accidentelle, ou altérée dans la paralysie; de même que sur la sympathie qui existe entre cette enveloppe commune et les organes qu'elle cache à notre vue; sur les phénomènes de l'exhalation et de l'inhalation, et toutes les maladies qui peuvent résulter du vice de cette double

action.

Les organes de la vue, de l'ouïe, de l'odorat et du goût ne sont pas décrits avec moins de sagacité, et leurs descriptions donnent occasion de parler en détail des maladies sans nombre qui attaquent ces divers organes et leurs parties intégrantes.

Nous désespérons de pouvoir donner une idée exacte des matières renfermées dans le cinquième volume de l'anatomie pathologique de M. Portal. Il faudroit le transcrire en entier, tant il contient de choses intéressantes et dans un style dont la concision renferme plus d'idées que de mots, et cependant ce volume a plus de 600 pages.

Les organes de la respiration y sont décrits depuis la charpente de la poitrine jusqu'au poumon et ses appartenances, et l'exactitude de cette description en est encore la condition la moins intéressante. Rien ne l'est davantage que les considérations physiques, physiologiques et expérimentales répandues sur tous les détails de cette fonc

tion de laquelle la vie dépend immédiatement, dont les maladies sont si nombreuses, et dont les moindres vices ou même les modifications naturelles influent si essentiellement sur toutes les autres fonctions, qu'à elles seules ces modifications sont la base principale des divers tempéramens, et de la constitution physique propre à chaque individu.

Les conformations vicieuses ou variables de la poitrine; la différence de souplesse et de ressort des os et des cartilages qui constituent sa charpente; ses maladies générales ou particulières, celles des muscles intercostaux, du diaphragme et autres organes actifs de la respiration; les maladies de la plèvre, si nombreuses, si obscures, ou difficiles à guérir; leur siége à l'intérieur de la plèvre ou dans les diverses régions de son tissu cellulaire; les affections du poumon considéré comme organe de la respiration, comme servant de passage à la masse totale du sang qui circule dans nos vaisseaux, ou comme le réservoir de l'air qui sert au retentissement de l'organe de la voix; enfin cet organe lui-même, son action, ses modifications et ses maladies: ce sont là les divers objets traités par M. Portal. Il faut y ajouter les lésions accidentelles ou subites de la respiration, qui sont les causes si fréquentes de l'asphyxie et de ses différentes espèces. Dans tous ces détails, l'auteur se montre le praticien le plus consommé et le nosologiste le plus exact.

Les organes si nombreux de la digestion, de la chilification, de la nutrition, et de l'excrétion des matières fécales, forment un article de la plus grande étendue dans le bel ouvrage que nous analysons. Rien n'est oublié dans la description des organes; rien n'est négligé dans les considérations physiologiques et les applications de la physique et de la chimie aux fonctions nombreuses que ces organes exécutent; mais on ne sera pas surpris de nous entendre dire que l'histoire des maladies y occupe la plus grande place. Elles sont en effet bien nombreuses pour chaque organe, lesquels sont eux-mêmes en trèsgrand nombre, et toutes sont traitées avec une grande précision.

Ainsi le volume général du ventre, ses variations, son influence sur la poitrine et la respiration, quoique ces états soient naturels ou étrangers aux maladies, forment des causes de maladies ou d'incommodités nécessaires à apprécier.

Les maladies du péritoine enveloppant la totalité du ventre ou cha

cun des viscères; celles de l'épiploon, soit qu'elles soient de véritables maladies, ou qu'elles ne consistent que dans une extrême obésité de sa substance; soit enfin que cette membrane graisseuse s'échappe par diverses ouvertures, pour former des hernies si communes dans les deux sexes; ces maladies, dis-je, sont passées en revue, et traitées chacune suivant leur importance.

Les vices de position, ceux de conformation de l'estomac et des différentes parties du tube intestinal, du foie, de la rate et du pancréas, précèdent la description des maladies de tout genre dont ces organes sont susceptibles. C'est sur tout dans cette partie de son travail, que M. Portal rapporte les résultats d'ouvertures d'un grand nombre de cadavres ; ce moyen étant souvent le seul que nous ayons pour acquérir des connoissances positives sur le siége, et la nature des diverses maladies dont sont susceptibles les viscères contenus dans la capacité abdominale.

De toutes les secrétions qui s'exécutent dans nos organes ou par eux, aucune n'est plus abondante que la secrétion de l'urine, si l'on en excepte la transpiration cutanée. Ces deux secrétions se suppléent réciproquement, en même temps que leur abondance et leur facilité les rendent propres à se charger de toutes sortes de matières étrangères, et en font un moyen de crise aussi fréquent que favorable à la terminaison des maladies. Souvent aussi les caractères que prennent ces évacuations, indiquent la nature, les symptômes ou les complications des diverses maladies que nous avons à combattre.

Cette espèce de physiologie pathologique est traitée par M. Portal avec une grande importance, ce qui n'empêche pas qu'il ne nous entretienne avec un égal intérêt des maladies organiques dont les reins, les uretères, la vessie et le canal de l'urètre sont communément le siége.

L'article des pierres urinaires, quoique peu étendu, renferme ce que l'on sait de plus positif en chimie et en médecine chirurgicale sur cet objet intéressant.

Enfin les organes de la génération dans l'un et l'autre sexe, ce que la physiologie vraie ou systématique nous apprend sur le mécanisme de leurs fonctions, les variétés ou vices d'organisation dont ces parties sont susceptibles, la grossesse qui est le produit auquel la

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nature a destiné l'exercice de ces organes, les phénomènes de la gestation, sa terininaison ou l'accouchement, constituent la partie anatomique et physiologique de ces derniers organes. M. Portal considère sur-tout les changemens que la matrice éprouve dans tous les termes de la grossesse, et ce qu'elle devient, quand elle est débarrassée du fardeau qu'elle a porté pendant neuf mois, dans les circonstances les plus favorables, et qu'elle ne dépose aux époques moins avancées qu'au détriment de l'enfant et souvent de la mère.

M. Portal avoit traité des mamelles, de leurs rapports avec la matrice et de leurs fonctions absolues ou relatives, ainsi que des maladies qui résultent du trouble de ces fonctions, dans le volume de son Ouvrage, où il est question des organes de la poitrine. Ici, il traite en détail des maladies qui arrivent aux organes de la génération.

Cette partie est terminée par l'histoire anatomique et physiologique du fœtus et de ses appartenances. Il ne peut point y être question de maladies, et l'auteur semble nous en dédommager par l'exactitude avec laquelle il entre dans tous les détails des circonstances qui accompagnent l'entrée de l'homme dans le monde, et la jouissance de la vie qui lui est propre.

Par un rapprochement dont la nature ne nous donne que trop souvent l'exemple, M. Portal traite de la mort à laquelle la vie nous condamne presque aussitôt que nous la recevons; nous ne pouvons trop louer la sagacité avec laquelle l'auteur jette un coup-d'œil général sur toutes les causes de la mort anticipée ou qui précède la vieillesse, en appréciant la gravité des diverses maladies d'après l'importance des organes qui en sont le siége.

La mort naturelle, nécessaire, celle que la vieillesse produit, est sans doute la plus rare. Cependant M. Portal, comme pour soutenir nos espérances au-delà du terme, ne manque pas de rapporter les exemples les plus remarquables de longévité dont la plus considérable a été de

162 ans.

Une chose que nous n'avons cessé d'admirer pendant tout le cours du grand Ouvrage de M. Portal, c'est que ce qu'il contient de plus intéressant est toujours annoncé sous le titre modeste de Remarque. Nous pouvons cependant assurer que ces remarques contiennent ce qu'il y a de plus précieux dans la science anatomico-médicale,

L'importance

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