M. d'Angiviller voulut ranimer l'étude de cet art, et M. Jeuffroy s'y livra avec beaucoup de succès. Par une suite d'études réfléchies, faites pendant un long séjour à Rome et à Naples, il est parvenu à imiter et peut-être à deviner les procédés des graveurs grecs, à qui l'on doit les plus beaux monumens de ce genre. La supériorité de M. Jeuffroy est reconnue généralement et constatée par un assez grand nombre de pierres gravées en creux et en relief, dont plusieurs sont déposées Cabinet impérial environ cinquante empreintes d'autres pierres gravées par lui ont été mises sous les yeux de Jury, et il en est résulté la conviction que cet artiste réunit le bon goût du dessin à la finesse du travail et à la variété des effets. Sous tous ces rapports, le Jury pense qu'il mérite le Prix assigné à cet art. Nous avons distingué particulièrement le portrait de S. M. la Reine de Naples, et le portrait de feu Dewailly, architecte. Parmi les ouvrages de M. Jeuffroy, exécutés dans l'époque déterminée, le premier de ces deux portraits est remarquable par la grâce et la vérité; le second prouve sur-tout la science du graveur,

RAPPORT DE LA COMMISSION.

Gravure en taille-douce,

LA Commission, après avoir rendu la plus authentique justice au talent et au burin de M. Bervic, déclare que l'estampe de Déjanire, d'après le tableau du Guide, est, sans contredit, la plus belle qui ait été offerte au Public depuis dix ans, et elle témoigne le désir que le Prix lui soit décerné. Les suffrages unanimes de la Classe sanctionnent ce vœu.

Les estampes de Bélisaire, d'après le tableau de M. Gérard, et de la Vierge dite la Belle Jardinière, gravées par M. Desnoyers,

sont proposées par la Commission comme par le Jury pour les premières mentions honorables, et la Classe y adhère unanimement. Elle vote ensuite des mentions pour les estampes de l'Archange SaintMichel qui terrasse Satan (d'après Raphaël), par M. A. Tardieu; de la Transfiguration ( aussi d'après Raphaël), par M. Girardet; de Marcus Sextus (d'après M. Guérin ), par M. Blot; du Serment des Horaces (d'après M. David ), par M. Morel; de la Sainte-Cécile (d'après Raphaël ), par M. Besson; de Jupiter et Antiope (d'après le Corrége), et de la même Vierge, dite la Belle Jardinière, par M. Audouin.

Gravure en Médailles.

Le partage du Prix de gravure en médailles entre feu Rambert Dumarest et M. Galle, est voté par la Classe conformément au jugement du Jury et aux motifs qu'il en a donnés. Une mention trèsdistinguée en faveur de M. Andrieu est également demandée par la Classe.

Gravure sur Pierres fines.

LA Commission regarde le talent de M. Jeuffroy pour la gravure sur pierres fines, et les ouvrages qui ont paru de lui dans l'espace de dix ans, comme trop supérieurs aux autres productions de ce genre, pour balancer à partager le jugement du Jury, et elle propose de demander pour lui le Prix destiné à cet art. La Classe exprime le même vœu à l'unanimité des suffrages.

M. Simon, graveur sur pierres fines, ayant réclamé auprès de la Classe un examen de ses ouvrages, parce qu'il présumoit que cet examen n'avoit point été fait par le Jury, en raison de ce que le rapport n'en fait pas mention, la Classe des beaux-arts, quoique instruite que les mêmes ouvrages qui lui étoient présentés l'avoient été de même au Jury, et qu'ils y avoient été examinés, n'a pas cru devoir refuser à cet artiste de le juger de nouveau. En conséquence, elle a chargé une Commission de lui en faire un rapport. Cette Commission a conclu a l'unanimité à ce qu'il ne soit point accordé de mention. Les ouvrages, en faveur desquels on la réclamoit, ont passé

⚫ sous les yeux de tous les membres, et il a été décidé à l'unanimité que la mention seroit refusée, non que M. Simon n'ait pas beaucoup d'habileté pour graver sur pierres fines, mais parce que la Classe ne considère ce genre de gravure que comme une branche de l'art du statuaire, et qui doit en avoir tous les mérites, celui de la pureté

du dessin, de la noblesse du style, et de la science de modeler d'après l'antique et d'après nature.