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bonté ont engagé les Libraires affociez à entreprendre toute l'Edition des Oeuvres de Mr. le COMTE DE BOULAINVILLIERS, étant tombez entre leurs mains avant qu'ils euffent été affez heureux, pour trouver la fource des Manufcrits originaux de l'Auteur. Mais ces fautes, s'il s'en trouve, feront rectifiées dans l'Edition complette, pour laquelle ils n'épargneront rien.

MEMOIRES

MEMOIRES

PRESENTÉS

A MGR. LE DUC

D'ORLEANS.

I. MEMOIRE,

Sur la convocation d'une Affemblée d'Etats Generaux *.

J

raison

Amais gouvernement ne Compafut fi cher à la France que entre le celui de Son Alteffe Ro- regne de yale.Il fuccède à un règne & la RéLouis XIV defpotique, burfal, très-gence du long & par conféquent onereux. Il fe Duc d'or fait fentir par tous les caracteres propres gagner les cœurs: bonne intention, *Prefenté au commencement de la Régence de Son Alteffe Royale.

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Tome I.

A

léans.

Cara&ere

des Fran çois par

Japore au
Gouver

nement.

Conjonc

vorables

pour la

justice, affabilité, liberalité, oubli des injures; & furtout par une incomparable generofité.

Cependant malgré tout ce qu'il a de gratieux & d'éclatant, les hommes font fi deréglés que l'on peut craindre que la facilité prefente ne foit plus dange reufe, pour fes conféquences, que les rigueurs paffees, parce que les efprits s'emportent plus ailément de l'esclavage à l'infolence, qu'ils ne pensent à jouïr de la fimple liberté, de laquelle ils ignorent le prix, faute d'en avoir eu l'ufage depuis fi long-tems.

Le François, en particulier, eft d'un caractere léger, qui refléchit peu, qui cède au premier objet : ce qui, d'une part, le rend aifé à conduire, mais qui, de l'autre, le rend auffi capable du mal que du bien.

Les circonftances ne fauroient être tures fa d'ailleurs plus heureufes pour l'adminif tration de Son Alteffe Royale, puifRegence que tous les Ordres de l'Etat fe trouvent également accablés, détruits & anéantis. Elle ne s'y peut faire pour les uns, & pour les autres, qu'elle ne

fe les attache par de nouveaux liens. Tout le monde eft entré sous fon obéïffance par les grands motifs de l'efperance & de la confiance. On s'y doit arrêter pour deux autres motifs non moins puiffans, qui font le refpect & l'eftime. Les Princes ont d'ailleurs tant de moyens de fe faire aimer, que l'amour des Sujets ne leur manque jamais que par leur faute.

Gouver

nement

Nul Gouvernement ne peut être Def. ut du long-tems heureux, s'il eft exercé fans règle & fans théorie, au hazard des paflé. évenemens. On a vu le fuccès d'une femblable adminiftration fous le règne paffé, & nous en reffentons amerement les effets.

rament

Les hommes veulent être comman- Tempe dés, mais ils veulent trouver leur bien neceflaire fous l'autorité qui les domine; & cet- en general pour te difpofition augmente, à proportion sien gou des maux qu'ils ont foufferts. Les verner. graces particulieres, loin de calmer les difpofitions génerales ne font qu'exciter la jaloufie & l'envie de ceux qui ne les reffentent pas; & l'on fe porte conféquemment à blâ

Moven plus par

& fes bons of fets.

mer la diftribution qu'en fait le Prin

ce.

Si S. A. R. ne peut réellement ticulier foulager les Sujets écrasés, elle doit, au moins, témoigner une bonne volonté continuelle, & une attention infinie à leurs befoins & à leurs maux. Il est nécessaire, pour cette fin, de donner de plus fréquentes Déclarations, d'en bien mefurer les termes, d'éviter les ambiguités, d'y découvrir la fin & le but qu'on le propose, qui doit toûjours être un avantage public, de quelque nature qu'il puiffe être, & quelque Corps de l'Etat qu'il puiffe regarder.

Defauts des Dé

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On donnera par ce moyen de la patience aux efprits inquiets on fe difculpera du reproche de lenteur & d'indécifion; on fera connoître l'intention veritable de S. A. R. & de fes Confeils.

La plupart des Déclarations données clarations depuis la Régence, ont gardé trop peu rendues de mefures, & fe font fouvent contredepuis la dites. Elles ont découvert le fonds des

Régence. affaires, & par conféquent peu menagé la réputation de l'Etat. Elles n'ont

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