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» informes. On se rencontroit tous les jours, dit » ce prélat; nous étions si bien au fait, que nous » n'avions pas besoin de longs discours (1). C'est >> le moyen de n'être jamais au fait de ne se voir qu'en se rencontrant, et de n'avoir ni confé>>rences, ni longs discours. Il parle encore ainsi : » Nous avions d'abord pensé à quelques conver»sations de vive voix, mais nous craignions qu'en mettant la chose en dispute, etc. (2) Ainsi >> M. de Meaux lisoit seulement, selon sa préven» tion, ces manuscrits informes sans rien éclair>> cir avec moi cette conduite ne montre-t-elle » pas que j'étois le principal accusé? En faut-il >> davantage pour montrer combien j'avois besoin » de me justifier (5) » ?

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27.

RÉPONSE.

Il me veut donner l'air d'un homme prévenu qui n'écoute rien, et qui précipite un examen de doctrine sans être informé; mais il oublie précisément le principal. C'est qu'il m'avoit pleinement instruit de ses sentimens et de ses raisons, ainsi qu'il le reconnoît par ces paroles d'une de ses lettres : « Vous savez avec quelle » confiance je me suis livré à vous, et appliqué » sans relâche à ne vous laisser rien ignorer de » mes sentimens les plus forts (4) ». Jugez maintenant s'il y a rien de négligé ni de précipité dans une affaire où la partie intéressée reconnoît (3) Rép. à la Relat. ch. 11,

(1) Relat. 111. sect. n. 8. (2) Ibid. p. 43. (4) Lett. de M. de Cambrai. Relat. 111. sect. n. 4.

qu'elle a dit tout ce qu'elle savoit, et que de sa part il ne manque rien pour l'instruction..

28. Il oublie encore un autre fait également important: c'est qu'il pressoit par toutes ses lettres une décision; «< sans, dit-il, attendre les con»versations que vous me promettiez (1) ». De cette sorte, loin de demander des conversations, qui assurément ne lui auroient jamais été refusées, on voit comme il coupe court sur ce sujet ; et quand on fait ce qu'il veut, il se plaint qu'on est prévenu et qu'on précipite les choses.

29. Ainsi, quoi qu'il puisse dire, de son propre aveu nous étions parfaitement au fait : si nous n'avions plus besoin de longs discours, c'est que nous avions lu à loisir de longs et amples écrits; c'est enfin, puisqu'il faut tout circonstancier à un homme qui semble vouloir oublier tout; c'est, dis-je, que nous avions eu de longs entretiens dans de longues promenades qui nous étoient assez ordinaires.

30. Il se plaint à toutes les lignes, que je lisois ses mémoires avec prévention: mais luimême encore à présent les estime aussi peu que moi (2), et il montre qu'il ne les ose soutenir, puisqu'il ne cesse de répéter, et même dans l'endroit qu'on vient d'entendre, qu'ils étoient informes, et qu'il s'y étoit servi sans précaution des termes mystiques. Si lui-même il en parle ainsi, je puis bien pousser plus loin mes justes reproches.

(1) Relat. 111.o sect. n. 6. — (2) Voy. ci-dessus, art. 11, n. 12.

31. Ma Relation explique souvent comme je craignois les disputes, dans l'appréhension de soulever, «< plutôt que d'instruire, un esprit que >> Dieu faisoit entrer dans une meilleure voie, qui étoit celle de la soumission absolue (1) ».

>>

32. J'aurai bientôt un nouveau procès sur la soumission, et l'on incidente sur tout: mais en attendant, vidons celui-ci. M. de Cambrai n'a pas raison de tant mépriser les entretiens trèsfréquens qu'on avoit avec lui, à la rencontre, comme peu propres à nous mettre au fait. Ces entretiens, quoique courts, ne laissoient pas d'être sérieux moins ils étoient préparés, moins ils ressentoient la dispute et le dessein formé ; plus ils étoient propres au dessein que je m'étois proposé de regagner sans appareil un esprit délicat: je ne sais ce qu'on veut reprendre dans cette conduite.

§. VI. Sur la voie de la soumission et de l'instruction.

M. DE CAMBRAI.

33. « Falloit-il, de peur de me soulever, ne » m'instruire jamais? la voie de soumission ex» clut-elle celle de l'instruction? l'Eglise, en de» mandant qu'on se soumette, néglige-t-elle » d'instruire; et ne joint-elle pas toujours au » contraire l'instruction à l'autorité (2) »?

(1) Relat. 11. sect. n. 20. 111. sect. n. 8,

13.

(2) Rép. ch. IV,

p. 88, 89.

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RÉPONSE.

34. Il y a une instruction sans dispute qu'il ne faut jamais négliger: elle consiste à proposer et insinuer les principes doucement et comme imperceptiblement à la manière que je viens d'expliquer. Quand on croit la matière suffisamment éclaircie, et qu'il ne s'agit plus que de décider; quand d'ailleurs on trouve un esprit qui péche en subtilité, et que Dieu met dans la voie de la soumission absolue, j'ai remarqué dans la Relation qu'il en faut user (1). Faute de vouloir entendre des choses si claires, M. de Cambrai remplit tous ses discours de sophismes, de paralogismes, de chicane et d'injustice: mais surtout, il est admirable sur les conférences.

S. VII. Sur les conférences que M. de Cambrai m'accuse d'avoir négligées durant l'examen.

M. DE CAMBRAI.

35. Après m'avoir cent fois reproché que je ne conférois point avec lui durant le temps de l'examen, il revient à la charge par ces paroles : « Si j'avois de la peine je savois la vaincre et n'y » avoir aucun égard, puisque je signois (les Ar»ticles) sans disputer et sans dire un mot : que » peut donc signifier cette crainte de la dispute » avec un homme si silencieux, si confiant, et si » soumis? Pourquoi M. de Meaux ne l'invitoit-il » pas à la conférence, où la force des larmes fraternelles, et les discours inspirés par la cha(1) Relat. 111. sect. n. 8, 13.

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» rité et la vérité auroient été si bien employés ? » Pourquoi éviter cette voie toujours pratiquée, » même par les apôtres, comme la plus efficace » et la plus douce pour convenir de quelque » chose (1) ».

RÉPONSE.

36. Il me rend les propres paroles de ma Relation (2) je les reconnois; mais il ne veut pas songer que s'il y a des conférences pour instruire, il y en a aussi pour convaincre : celles que je lui reproche d'avoir refusées, étoient de ce dernier rang. Il étoit sorti de toutes les voies de soumission en publiant son livre, et ne songeoit plus qu'à le soutenir en ce cas, il en falloit bien revenir à tâcher de le convaincre, et de lui démontrer son erreur par quelques conférences aussi tranquilles que fortes c'est l'espérance que je fais paroître dans ma Relation (3). Pourquoi a-t-il refusé cette seule voie qui nous restoit alors pour convenir? Auparavant nous suivions la voie de la soumission, que Dieu nous ouvroit : elle eut son effet, et fit signer les articles à M. de Cambrai, et sans dire un mot. Mais nous en allons parler, et nous en reviendrons bientôt aux conférences.

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§. VIII. Sur la signature des Articles.

M. DE CAMERAI.

37. « Il est vrai que les conférences furent >> faites sans moi à Issy : il est vrai aussi qu'on

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