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faits constans : l'un, que nous n'avons jamais attaqué l'amour pur de l'Ecole : l'autre, que j'ai mis en fait, que l'amour pur de M. de Cambrai, distingué et mis au-dessus de celui-là, n'avoit jamais été enseigné par aucun docteur : c'est un fait qu'on a articulé, sur lequel on ose encore assurer que M. l'archevêque de Cambrai ne répondra jamais qu'en biaisant. On l'a sommé de nommer un seul auteur, s'il en avoit : il n'en a nommé aucun: il n'a pas même répondu un seul mot à cette précise interpellation de nous indiquer ses auteurs: c'est pourtant à quoi il falloit répondre; et faute de l'avoir seulement tenté, on peut donner avec confiance pour dernier et invincible préjugé contre le livre de ce prélat, qu'encore qu'il ait cité tant d'auteurs, il n'en a pu nommer un seul pour son prétendu amour pur distingué de son quatrième degré, qui est principalement ce qu'il avoit à prouver.

Pour ce qui est des préjugés qui ne consistent, comme il l'avoue, qu'à des demandes sans preuves, et à des propositions qui désireroient une discussion qu'il ne fait point; c'est, sous le nom de préjugés, des redites perpétuelles. Un auteur per suadé qu'il impose à ses lecteurs autant qu'il lui plaît, se joue de leur crédulité; c'est ce que fait trop visiblement un prélat qui n'étoit pas né pour prendre de tels avantages; et au lieu de se défier, en homme grave, de la trop facile croyance qu'on pourroit prêter à ses préjugés sans raison, il les donne pour argumens décisifs de la bonté de sa

cause.

BOSSUET. Xxx.

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En finissant ce petit ouvrage, il me tombe entre les mains un écrit intitulé: Les principales propositions du livre des Maximes des Saints, justifiées par des expressions plus fortes des saints auteurs. Je ne sais pas de quelle date il est, non plus que celui-ci, que les affidés ont vu, à ce que j'apprends, il y a déjà quelque temps. M. de Cambrai dit lui-même dans sa Réponse aux Remarques (1), qu'il y a des livres qu'il ne veut répandre qu'à Rome. C'est encore un préjugé de la bonne cause, de négliger ces petits mystères, et donner d'abord à toute la terre ce que nous écrivons, en sorte que ce prélat le voie aussitôt que nous. Je réponds actuellement au livre que j'ai indiqué, car il ne faut pas être moins infatigable à défendre la vérité qu'on l'est à l'attaquer; et ceux qui répandent dans le monde avec tant de soin, à l'exemple de toutes les sectes nouvelles, que ce sont ici des querelles et des intérêts particuliers; ou, comme disoient les Pélagiens, des questions de pure dispute, et non point de la foi; res quæstionis, non fidei: s'ils ne sont pas encore désabusés de cette erreur, qui a servi d'introduction à toutes les nouveautés, verront bientôt qu'on ne seroit jamais entré dans cette dispute, s'il ne s'agissoit du fond de la piété, de la règle de l'Evangile, en un mot de l'essence du christianisme.

(1) Rép. aux Rem. p. 107.

LES

PASSAGES ÉCLAIRCIS,

OU

RÉPONSE AU LIVRE INTITULÉ :

LES PRINCIPALES PROPOSITIONS DU LIVRE DES MAXIMES DES SAINTS, JUSTIFIEES par des EXPRESSIONS PLUS FORTES DES SAINTS AUTEURS;

Avec un Avertissement sur les signatures des docteurs, et sur les dernières lettres de M. l'archevêque de Cambrai.

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AVERTISSEMENT

SUR

LES SIGNATURES DES DOCTEURS,

ET SUR LES DERNIÈRES LETTRES DE M. L'ARCHEVÊQUE DE CAMBRAI A l'auteur.

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PENDANT que j'achève cet ouvrage, et que j'en prépare la suite, si elle est encore jugée nécessaire pour l'instruction des fidèles; il tombe deux nouveaux livres entre mes mains, avec ce titre qui me surprend Première lettre de M. l'archevêque de Cambrai à M. l'évêque de Meaux, sur les douze propositions qu'il veut faire censurer par des docteurs de Paris : la seconde lettre paroît sous une inscription semblable. Tout le monde sait, et M. de Cambrai ne l'ignore pas, que ces douze propositions ont été extraites, qualifiées et signées, sans que j'en aie seulement entendu parler, loin que j'eusse la moindre part, ni à l'exécution, ni au conseil même. Il nous est venu de Cambrai une Relation toute à l'avantage de ce prélat, où l'on nomme d'autres auteurs de la consultation, et d'autres instigateurs de ces signatures, sans me mettre dans ce dessein. Cependant comme il ne cherche avec moi que des occasions

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