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Bona dans le livre et dans le chapitre qu'il en a cité (1), où il dit que « sainte Thérèse a été dans » ces épreuves affreuses dix-huit ans; saint Fran

çois, deux ans; sainte Claire de Montfalco, » quinze ans; sainte Catherine de Boulogne, » cinq; sainte Marie Egyptienne, dix-sept; sainte » Marie-Madeleine de Pazzi, cinq ans, et seize >> ans encore dans ces extrêmes délaissemens; » Henri Suzo, dix; Balthasar Alvarez, seize; et » Thomas de Jésus, vingt ».

Enfin, on fera durer cette privation aussi longtemps qu'on voudra, puisque la condition est seulement qu'on n'y soit pas pour toujours en çette vie : et durant tout ce temps, selon la note, non-seulement on sera privé de la vue sensible et réfléchie de Jésus-Christ (2), ce qui ne laisseroit pas d'être pernicieux et insoutenable, mais encore de la vue distincte du méme Jésus-Christ présent par la foi. On n'aura qu'une vue confuse et très-générale de Jésus-Christ en Dieu; et sous prétexte que l'ame croit alors avoir tout perdu pour toujours, car c'est la supposition, elle ne le verra plus que confusément. Dans quel endroit de l'Evangile trouvera-t-on cette nouvelle doctrine?

(1) Inst. past. p. 33. Errata sur cette page. Via comp. cap. 10. (2) Princ. propos. Note de la page 122.

CHAPITRE XXVI.

Quatre auteurs cités pour le cas des dernières épreuves.

Ier auteur: saint Augustin.

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<< On voit par-là combien il est vrai que >> chose ne doit nous arrêter, puisque le Seigneur » même, en tant qu'il est la voie, a voulu non >> pas nous arrêter, mais que nous passassions au» delà, de peur que nous ne nous attachassions » avec imperfection aux choses temporelles qu'il >> a faites pour notre salut, afin que nous méri» tions de parvenir à lui-même qui a délivré notre >> nature des choses temporelles, et qui l'a élevée » à la droite du Père (1) ».

RÉPONSE.

Je prends à témoin les yeux du lecteur, s'il y a là un seul mot des dernières épreuves, ni de la privation de Jésus-Christ dans quelque temps que ce soit, ni d'autre chose que d'être introduit, mais toujours et en tout état par JésusChrist comme voie, à lui-même, comme vérité et comme vie. Cite-t-on de si longs passages, qui n'approchent pas seulement de la question, si ce n'est quand on veut manifestement éblouir le monde?

(1) Princ. propos. p. 124. Ș. Aug. lib. 1. de Doct. chr. n. 38 tom. 111, col. 17.

II. auteur: Blosius.

III auteur: le bienheureux Jean de la Croix.

RÉPONSE.

Pour abréger, on n'a qu'à jeter les yeux un moment sur ces passages expliqués ailleurs (1), pour voir qu'ils ne font rien à la question, et ne contiennent pas un seul mot de Jésus-Christ.

IV. auteur: saint François de Sales.

<< Prenez courage car s'il vous a dénué des » consolations et sentimens de sa présence, c'est » afin que sa présence ne tienne plus à votre >> cœur (2) ».

KÉPONSE.

Etre dénué des consolations et sentimens de présence, est bien éloigné de perdre Jésus-Christ présent par la foi, de ne le voir plus que confusément et sans vue simple et distincte; et cela pour autant de temps qu'on voudra, pourvu seulement que ce ne soit pas pour toujours en cette vie.

En un mot, nous avons fait voir, dans les auteurs, que le temps d'épreuve n'ôte pas la sécurité qu'on ne trouve qu'en Jésus-Christ, comme perpétuel médiateur et pontife toujours vivant, afin d'intercéder pour nous,

(1) Ci-dessus, ch. xvi, xvm; III. pass. P. 125.

■ (2) Princ. propos.

CHAPITRE XXVII.

Note sur l'involontaire en Jésus-Christ (1).

LA variation de l'auteur sur ce sujet est surprenante il s'est excusé de cette parole sans faire ce qu'il falloit pour en purger son livre. Flatté par de complaisans défenseurs, il l'a soutenue comme bonne, ainsi qu'il est démontré dans la Réponse à quatre lettres (2), où je renvoie le lecteur. Il cesse de la soutenir dans la note sur la quinzième proposition (3): il la défend de nouveau dans une nouvelle lettre, et il ne sait quel parti prendre. Ce qui est certain, c'est que pour établir la conformité des ames peinées avec Jésus-Christ notre parfait modèle, il l'a mise dans l'involontaire (4), qui en Jésus-Christ, comme en nous, n'avoit aucune communication avec la partie supérieure.

CHAPITRE XXVIII.

Conclusion de cet ouvrage : l'auteur du nouveau systéme imagine de vains embarras.

J'AI rapporté environ quarante passages pour les comparer à quatorze ou quinze propositions condamnables, sur le seul sujet des épreuves, et

(1) Max. p. 122.— (2) Rép. à quatre Lett. n. 20. — (3) Princ. propos. p. 64. (4) Max. p. 122, 123.

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il ne s'est trouvé nulle ressemblance qu'informe et confuse entre les uns et les autres, pas même dans les écrits de saint François de Sales, qui est celui dont on vante le plus la conformité. Cependant, comme s'il l'avoit démontrée, l'auteur du nouveau systême nous veut faire imaginer un embarras invincible dans la condamnation de son livre des Maximes; et il tâche d'intéresser l'Eglise romaine dans sa cause, par ces paroles (1): L'Eglise romaine même a un intérêt capital de » soutenir ce langage ( prétendu des mystiques >> et des saints auteurs) qu'elle a, pour ainsi » dire, tant de fois canonisé avec les saints qui » l'ont parlé dans leurs écrits. Autrement les hérétiques, les libertins, et tous les autres >> hommes peu affectionnés au saint Siége, ne >> manqueroient pas de dire que cette Eglise varie » selon les temps, qu'elle cède aux impressions passagères, et qu'elle censure aujourd'hui ce » qu'elle donnoit hier pour la règle de la per» fection. Par exemple, elle paroîtroit condam>> ner dans mon livre des propositions qui sont » visiblement BIEN PLUS précautionnées, que plu» sieurs de saint François de Sales, dont elle dit » dans son office solennel: Par ses écrits pleins » d'une doctrine céleste, il a éclairé l'Eglise, et » a montré un chemin assuré et uni pour arriver » à la perfection. Je laisse à juger, si c'est un bon » moyen de détruire les Quiétistes, et de remé, » dier à tant d'autres maux de l'Eglise, que de (1) Princip. propos. p. 127.

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