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obicem, si quem fortè ab aliquibus interponi contigisset, quominus definitiva prodiret sententia, removere auctoritate nostrâ velimus. Sanè ex ipso decreto quod nuper evulgari statimque ad te deferri jussimus, te jam cognovisse arbitramur, quæ fuerit ea in re obeundi muneris nostri justisque petitionibus tuis annuendi, pontificia nostra sollicitudo, cui profectò respondisse zelum eorum, quibus aut discutiendi aut promovendi hujusmodi negotii provincia demandata erat, persuasum te omnino esse volumus; Majestati interim Tuæ uberem bonorum copiam ab eorumdem largitore Deo precamur, et apostolicam benedictionem amantissimè impertimur. Datum Romæ apud Sanctam-Mariam-Majorem sub annulo Piscatoris, die 3r martii 1699, pontificatus nostri anno octavo. Sign.ULYSSES-JOSEPH GOSS ADINUS. Et au dos, Charissimo in Christo filio nostro LUDOVICO Francorum Regi Christianissimo.

tous les obstacles que certaines personnes auroient pu fairę naître, pour retarder la publication de notre sentence définitive. Mais nous croyons que vous savez à présent, par le décret que nous venons de publier, et que nous avons donné ordre de vous remettre aussitôt entre les mains, quelle a été en cette occasion notre sollicitude pastorale à remplir nos devoirs et à satisfaire à vos justes instances. Vous devez aussi être persuadé que ceux qui ont été chargés de l'examen de cette affaire, et d'en avancer le jugement, y ont correspondu avec zéle. Cependant nous prions Dieu, auteur de tout bien, de combler de ses grâces Votre Majesté, et nous vous donnons de bon cœur notre bénédiction apostolique. Donné à Rome, à sainte Marie-Majeure sous l'anneau du pêcheur, le 31. jour de mars 1699, et le huitième de notre pontificat. Signe ULYSSESJOSEPH GOSSADINO. Et au dos, A notre très-cher fils en notre Seigneur Jésus-Christ, LOUIS, Roi de France très-chrétien.

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Ce bref fait voir le grand zèle de Sa Majesté à procurer de la part du saint Siége une prompte décision de cette importante affaire, sans entrer dans le fond de la matière dont elle attendoit le jugement de Sa Sainteté; et en même temps le soin particulier que le Pape a eu de faire porter au Roi la décision aussitôt qu'elle fut prononcée, ainsi que monseigneur le nonce l'avoit exécuté.

Avant que ce bref du Pape eût pu arriver en France, Sa Majesté avertie, comme on vient de voir, du jugement du saint Siége, en témoigna sa joie au saint Père par cette lettre en date du 6 avril 1699.

LETTRE de la main du Roi au Pape.

TRES-SAINT PÈRE,

Après avoir reçu par le nonce de Votre Sainteté la part qu'elle m'a fait donner de son jugement sur le livre de l'archevêque de Cambrai, je n'ai pas voulu différer à la remercier des peines et de l'application que le zèle infatigable de Votre Béatitude lui a fait apporter à la discussion de cette affaire. Les instances que j'ai faites à Votre Sainteté pour terminer au plutôt cette dispute, étoient fondées sur la parfaite connoissance que j'avois du préjudice qu'elle causoit au bien de l'Eglise. L'intérêt que je prends à sa tranquillité m'oblige également à rendre des actions de grâces à Votre Béatitude de l'avoir enfin procurée. Il me reste à souhaiter que Votre Sainteté puisse voir long-temps l'heureux fruit des soins qu'elle donne au gouverne ment de l'Eglise, et qu'il plaise à Dieu d'accorder

aux prières des fidèles, la conservation d'un aussi
grand Pape. Votre Sainteté doit être persuadée que
j'y prends un intérêt particulier et personnel, et que
je suis avec vénération, très-saint Père, votre très-
dévot fils.
Signé LOUIS.

Cette lettre sera un monument éternel à la postérité, de la piété d'un grand Roi, et la part qu'elle lui a fait prendre à la tranquillité rendue à l'Eglise, qui avoit été altérée et le pouvoit être beaucoup plus par cette dispute, si elle n'avoit été si heureusement terminée.

La même lettre justifie encore la grande estime et l'affection filiale de Louis le Grand envers Innocent XII. Ce qui console et réjouit les vrais chrétiens, et sera d'un grand exemple aux siècles futurs.

Dieu donnoit une visible bénédiction à cet ouvrage; la constitution du saint Père fit tout son effet sur l'esprit de monseigneur l'archevêque de Cambrai, qui sans hésiter déclara sa soumission absolue et sans réserve en ces termes :

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MANDEMENT de monseigneur l'archevêque duc de Cambrai.

FRANÇOIS, par la miséricorde de Dieu et la grâce du saint Siége apostolique, archevêque duc de Cambrai, prince du saint empire, comte du Cambrésis, etc., au clergé séculier et régulier de notre diocèse, salut et bénédiction en notre Seigneur.

Nous nous devons à vous sans réserve, mes trèschers frères, puisque nous ne sommes plus à nous, mais au troupeau qui nous est confié. Nos autem servos vestros per Jesum. C'est dans cet esprit que nous nous sentons obligés de vous ouvrir ici notre cœur, et de continuer à vous faire part de ce qui nous touche sur le livre intitulé: Explication des Maximes des Saints.

Enfin notre saint Père le Pape a condamné ce livre avec les vingt-trois propositions qui en ont été extraites par un bref daté du douze mars qui est maintenant répandu partout, et que vous avez déjà vu.

MANDATUM illustrissimi domini archiepiscopi ducis Cameracensis.

FRANCISCUS, miseratione divinâ et sanctæ Sedis apostolicæ gratiâ, archiepiscopus dux Cameracensis, sancti Romani imperii princeps, comes Cameracesii, etc. Clero sæculari et regulari nostræ diœcesis, salutem et benedictionem in Domino.

Vobis, fratres charissimi, nos totos debemus, quippe non jam nostri, sed gregi credito devoti sumus: Servos autem vestros per Jesum. Sic affecti, quæ nos attinent super libello cui titulus Placita Sanctorum explicita, apertis præcordiis hic exponendum esse arbitramur.

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Tandem opusculum cum xx111 propositionibus excerptis damnatum est brevi Pontificio martii, die 12 dato, quod jam vulgalum legistis.

Nous adhérons à ce bref, mes très - chers frères, tant pour le texte du livre que pour les vingt-trois propositions, simplement, absolument, et sans ombre de restriction. Ainsi nous condamnons, tant le livre que les vingt-trois propositions, précisément dans la même forme, et avec les mêmes qualifications, simplement, absolument, et sans aucune restriction. De plus, nous défendons sous la même peine, tous les fidèles de ce diocèse, de lire et de garder ce livre.

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Nous nous consolerons, mes très-chers frères, de ce qui nous humilie, pourvu que le ministère de la parole que nous avons reçu du Seigneur pour votre sanctification n'en soit pas affoibli; et que, nonobstant l'humiliation du pasteur, le troupeau croisse en grâce devant Dieu.

C'est donc de tout notre cœur que nous vous exhortons à une soumission sincère, et à une docilité sans réserve, de peur qu'on n'altère insensiblement la simplicité de l'obéissance pour le saint Siége, dont nous voulons, moyennant la grâce de Dieu, vous

Cui quidem brevi apostolico tam de libelli contextu, quàm de xx propositionibus simpliciter, absoluté et absque ullà vel restrictionis umbrâ adhærentes, libellum cum xx proposi tionibus eâdem præcisè formâ iisdemque qualificationibus simpliciter, absolute et absque ullà restrictione condemnamus. Insuper et eâdem pœnà prohibemus ne quis hujus diœcesis libellum aut legat aut domi servet.

Cæterùm, fratres charissimi, quanquam humiliatur minister, haud deerit solatium, modò verbi ministerium, quod accepit à Domino, non sordescat in illius ore, neque eo minùs grex apud Deum gratiâ crescat.

Porrò vos omnes ex animo adhortamur ad sinceram submissionem et intimam docilitatem, ne sensim marcescat illa erga Sedem apostolicam obedientiæ simplicitas, in qua præstanda,

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