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qui acheve de nous confommer entiérement pour Dieu : c'eft la grace, ô Jefus, que nous vous demandons en l'honneur de la fi-délité avec laquelle vous avez pleinement confommé le vôtre.

DERNIERE PAROLE.

Vous vous adreffez enfin à votre Pere, & Jefus, en lui difant cette parole: Mon Pere, je remets mon ame entre vos-mains. Luc. 23. 46.] Puiffions-nous dire ces dernieres paroles en mourant, & avec la même confiance & la même résignation que vous l'avez fait pour cela il faudroit durant cette vie avoir remis notre ame entre les mains de Dieu ne vivant plus en nous-mêmes, mais ne vivant qu'en Dieu, & por tant toujours, comme parle le Prophéte,. notre ame entre nos mains, comme une victime que nous lui offrons fans ceffe, & que nous fommes toujours prêts de lui remettre, quand il lui plaira de nous faire consommer notre facrifice.

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MORT DE JESUS. Pf. 21.”

ESUS. CHRIST baiffant la tête com

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me pour donner le fignal à la mort de s'approcher, expire. O mort adorable! ô mort vivifiante mort par laquelle la vie la plus fainte, & la vie d'un Dieu a fini! vie dont un feul moment valoit mieux. que toute l'éternité des hommes & des Anges.

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Mais, ô fainte mort, qui a été pour Le corps facré de Jefus-Chrift, un paffage à la vie glorieufe; qui a procure au Pere célefte une gloire immortelle, qui a délivré Tes hommes de la mort éternelle, qui les a fait paffer de la mort du péché à la vie de la grace; & qui les fera un jour entrer dans la vie de la gloire.

Que d'actions de graces ne devons-nous point vous rendre, ô Jefus, à cause de votre mort! L'innocent eft mort pour le coupable; le maître pour l'efclave; le Médecin pour le malade; le Pafteur pour la brebis. Que tous les jours de ma vie je vous aie préfent devant les yeux dans ce Myftere : que je rende des adorations continuelles, à votre état de mort que je la préfente au Pere éternel comme un holocaufte digne de fa gloire, comme un facrifice de louange & d'actions de graces, égal à tout ce que j'ai reçu & pu recevoir de fa divine bonté; comme une victime d'expiation qui répare abondamment mes offenfes & y fatisfait pleinement; comme un facrifice d'impé tration qui me mérite toutes fortes de béné-dictions.

Que votre fainte mort, o Jefus, rende la mienne précieufe devant Dieu; qu'elle me mérite & me faffe participant d'une bonne mort: & pour y parvenir, qu'elle me faffe mourir tous les jours à mes inclinations cor-rompues & à l'efprit du monde..

OUVERTURE DU CÔTÉ.

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N ouvre,

ô Jefus, votre côté facré après votre mort avec une lance. La cruauté des hommes n'est donc point encore fatisfaite, puifqu'ils vous en donnent des marques même après votre mort; majs ce n'eft point le hazard qui conduit cette lance, & ce n'eft point tant la malice des hommes que l'ordre de votre Pere, qui accomplit par ce moyen un grand Myftére; car par cette ouverture, vous faites couler le refte de votre fang, que le feu de votre amour confervoit encore liquide dans vos veines; vous témoignez par-là le defir que vous avez de le répandre jufqu'à la derniere goutte pour la gloire de votre Pere, & pour le falut des hommes. Par ce moyen la croix devient une couche nuptiale, où nous nailfons; votre côté facré eft ouvert pour nous mettre au monde de la grace, pour en faire fortir un torrent de bénédictions qui doit inonder l'Eglife, & les Sacremens fignifiés par le fang & l'eau.

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Votre cœur fera éternellement ouvert, & votre côté portera toujours cette plaie, qui eft une plaie d'amour, & qui eft une plaie de mort: plaie commencée dans la mort mais qui durera dans la vie éternelle; plaie qui vous mettra toujours dans un état de mort aux yeux de votre Pere, & d'un agneau immolé, & qui fervira á vos élus d'entrée dans votre cœur durant l'é gernité,

que ma bouche puifle demeurer collée à ce côté facré, & en tirer comme d'une mamelle précieufe, le lait d'une tendre dévotion envers votre humanité fainte: que mes yeux, mes oreilles, ma bouche & mes mains foient lavés & purifiés par ce fang précieux qui en découle : que je me cache comme une colombe gémiflante dans le trou de cette pierre, dans l'ouverture de votre côté facré, ô Jesus, qui êtes la pierre vivante & fondamentale de P'Eglife; & que ce foit là le lieu où je faffe ma demeure durant l'éternité.

SEPULCRE.

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Ofeph d'Arimathie, que l'Ecritnre appelle homme de qualité; mais bien plus illuftre par fa qualité de difciple de Jesus qu'elle lui donne pareillement, étant entré chez Pilate, lui demanda le corps de JefusChrift qui étoit encore attaché à la croix & en la puiffance de la Juftice: ce Juge lui accorda ce précieux dépôt. Il eft des Saints que Dieu cache pendant un tems, & qu'il fe réferve pour des occafions particulieres le fecret eft de ne point prévenir ces tems & ces momens, crainte d'entreprendre par un zéle précipité, au-deffus de fes forces, & de fuccomber comme firent les Apôtres ; mais de s'étudier à connoître les occafions, & d'y être fidéle à ce que Dieu demande de nous pour lors, comme le furent Jofeph d'Arimathie & Nicodéme, qui après

avoir embaumé le corps de Jefus-Chrift, l'envelopperent dans des linceuls, & le mirent dans un fépulcre tout neuf, où perfonne n'avoit encore été mis.

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O corps facré de Jefus féparé de fon ame, mais toujours uni à la divinité ! je vous adore dans cet état ; je contemple avec Marie & les faintes ames qui fe trouverent préfentes à votre defcente de la croix, toutes les plaies facrées dont vous fûtes couvert: je les touche avec respect, je les baife avec amour. O quels furent les fentimens de votre fainte Mere quand elle vous vit dans cet état! Quels furent les faints transports de Madeleine! Quels torrens de larmes ne verfa-t-elle pas fur vous pour vous laver? Avec quel foin ne vous effuya-t-elle pas avec fes cheveux ? Que ce spectacle fut dur pour elle, quand 'elle vit que fon amour étoit crucifié, que fon amour mouroit fur la croix ; que fon amour étoit mort! elle crut alors que tout Jui manquoit, elle ne fçut plus ce qu'elle alloit devenir; elle eût fouhaité unir la mort 'à la vôtre; elle tomba dans une défaillance de fes fens.

Allons en efprit au fépulcre de JefusChrift: verfons deffus fon corps des larmes abondantes que la douleur de nos péchés & de ceux du monde doit tirer de nos yeux : répandons fur lui les parfums de toutes les vertus, l'encens de l'oraifon, le baume de la charité, la mirrhe de la componction & de la pénitence.

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