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de la vérité, ou pour conferver en foi ou dans les autres, la grace qui eft votre propre vie en nous, ô Jesus.

FUITE EN EGYPTE.

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E faint Enfant eft amené avec sa sain→ te Mere en Egypte par saint Joseph, qui en avoit reçu le commandement de Dieu par un Ange. Quelle humiliation n'ace pas été pour vous, ô Roi de tout l'Un vers, d'être réduit à fuir devant un petit Roi de la terre, que vous euffiez pu écrafer & réduire en pouffiere d'un feul fouffle de votre bouche! Apprenez-nous à céder fouvent aux hommes, & à ne pas employer toutes fortes de moyens pour leur résifter quand même nous le pourrions.

DEMEURE EN EGYPTE.

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E faint Enfant demeure durant quelques années en Egypte, qui étoit un pays où les hommes étoient abandonnés à toute forte d'idolâtrie & de vices. Ce fut, ô divin Enfant, une grande mortification pour vous, qui étiez dévoré par le zéle de la gloire de votre Pere, de vous voir obligé d'être fi long-tems le témoin de ces impiétés, fans avoir la liberté de vous y opposer; tel étant l'ordre de votre Pere, & l'état d'enfant où vous étiez réduit, vous obligeant à garder le filence.

Que les hommes apprennent de cet exem

ple, à fouffrir avec patience & en filence le mal qu'ils ne peuvent empêcher, quand il plaît à Dieu qu'ils trouvent des obftacles à leur zéle? Qu'ils attendent l'heure & le moment marqué de Dieu de toute éternité pour la deftruction des vices? Elle viendra cette heure, comme celle de la fanctification de l'Egypte vint quelques fiécles après, par la vie fainte & angélique de tant de Solitaires & de faints Moines qui y vécurent depuis.

RETOUR D'EGYPTE.

E faint Enfant Jefus revint d'Egypte à Nazareth, on ne fait à quel âge. Quelle fut la joie de votre facré cœur, ô Jesus, de revenir dans un pays qui étoit prefque le feul de la terre, où Dieu fût connu & adoré, où votre miffion étoit marquée par l'ordre de votre Pere, & où vous faviez que vous aviez des élus!

Quelle confolation ne doit-on pas avoir, & quelles actions de graces ne doit-on pas rendre à Dieu, quand on eft séparé de la compagnie des méchans, & que l'on eft heureufement engagé à vivre avec les gens de bien? C'eft où nous doit toujours porter l'inclination de la grace de Jefus-Chrift, & il faut des miracles pour garder une autre conduite; car il ne faut pas moins qu'un miracle pour fe conferver dans la compagnie des méchans.

ACCROISSEMENS
du faint Enfant.

Cfioit étant rempli de Jageffe; & la graEpendant l'Enfant croiffoit & fe forti

ce de Dieu étoit en lui. [ Luc, c. 2. v. 40. ] J'adore, ô Jefus, cet accroiffement dans votre corps naturel, qui eft la figure de votre accroiffement dans votre corps myftique, qui font les fidéles, & qui a eu la vertu de leur mériter & de leur procurer l'augmentation de la grace & de la fainteté en eux. Faites-nous croître, ô Jefus, par l'augmentation des vertus, jusqu'à ce que nous parvenions à l'état d'un homme parfait, & à la mesure de l'âge & de la plénitude, felon laquelle vous devez être for

mé en nous.

Quoique la plénitude de la fageffe & de la grace fût en vous, ô Jefus, dès le commencement de votre Incarnation, ce n'a été que par mefure, & felon les ordres de votr. Pere qu'elles fe font produites au dehors. Donnez-nous la grace d'imiter cette conduire, foit pour attendre avec patience que vous augmentiez en nous vos dons & nos vertus, foit pour en donner des mar ques extérieures.

LE

SAINT ENFANT à Jérufalem.

A cant alle avec la fainte Vierge

L'âge de douze ans, le faint Enfant

fa Mere & faint Jofeph, à Jérusalem à la Fête de Pâques, felon qu'ils avoient coutume tous les ans ; les jours de cette Fête étant paffés, lorfque fes parens s'en retournérent, le faint Enfant demeura dans Jérufalem, fans qu'ils s'apperçuffent de fon abfence, ce qui les obligea de retourner pour le chercher à Jérufalem, où ils le trouvérent dans le Temple, affis au milieu des Docteurs, les écoutant & les interrogeant.

O admirable fidélité de Jefus & de fes parens, à fe rendre tous les ans à Jérusalem à la Fête de Pâques! Donnez-nous, ô Jefus, un zéle toujours éclairé dans nos dévotions, & nous faites obferver celles qui font de devoir & d'obligation, où il y a tou jours plus de bénédictions, & nous les faites préférer à toutes les autres que nous devons du moins regarder comme fufpectes, fi elles nous détournent de ce que l'Eglife demande de nous.

Il n'eft point marqué, ô Jefus, que vous vous foyez rendu avec vos parens au Temple de Jérufalem plus fouvent que la Loi ne l'ordonnoit, & en cela vous avez blâmé la conduite de tant de perfonnes, qui abandonnent le foin de leur famille & de leurs domestiques, pour être toujours dans les

Eglifes, & de courir par un efprit d'inquié tude & de curiofité, à toutes les dévotions particulieres.

Vous privâtes vos parens, ô Jefus, de votre chere compagnie durant trois jours, ce qui fut pour eux le fujet d'une grande affliction: ainfi vous vous cachez queiquefois, ô Seigneur, aux ames les plus faintes, pour exercer leur foi, & faire croître leurs defirs.

Vous avez été cherché durant trois jours par vos parens, ê Jefus, & ils vous ont trouvé: quand on vous cherche avec perfévérance, on vous trouve; fi toutefois on vous cherche où vous êtes, c'est-à-dire, à Jérufalem & dans le Temple qui fignifie l'Eglife, qui eft la Maifon de l'unité, & les lieux de retraite & de filence où vous faites votre demeure, & non pas parmi les Hérétiques, ni parmi les libertins & le tumulte du monde.

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JESUS AU TEMPLE.

les écoutant & les interrogeant, ce qui marque fa modeftie & fon humilité; tous ceux qui l'écoutent font furpris de fa fageffe & de fes réponses.

Je vous adore, ô Jefus, dans la modeftie que vous avez fait paroître, en écoutant les Docteurs dans le Temple; apprenez-nous à écouter dans le filence, la voix de vos Miniftres, & faites nous réprimer cette

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