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Henri de Cathelineau fit campagne avec les insurgés et fut lui-même condamné à mort, par contumace; il réussit à se réfugier en Suisse, d'où il passa en Portugal avec le maréchal de Bourmont, le vainqueur d'Alger, au service de Don Miguel.

De retour en France, il épousa Mile de Kermel; de ce mariage naquirent quinze enfants, dont dix sont vivants.

En 1860, nous le retrouvons à Rome, où il veut organiser pour la défense du Saint-Siège, un corps de croisés.

M. de Cathelineau, en 1870, offrit au gouvernement le concours de son épée et fut autorisé à former un corps de francs-tireurs qui rendit de grands services à l'armée de la Loire. Les qualités militaires dont il fit preuve appelèrent sur lui l'attention et on lui confia le commandement d'une division de mobilisés dans la nouvelle armée. Il avait été, pendant la campagne, décoré de la Légion d'honneur et nommé général à titre auxiliaire. Après la guerre, M. de Cathelineau donna. sa démission, rentra dans la vie civile et s'adonna dès lors à l'agriculture.

Les funérailles du petit-fils du « saint de l'Anjou ont été célébrées le 25 novembre, dans l'église du Pin-en-Mauges. Une foule nombreuse y assistait. Après la grand'messe, chantée par plus de quarante prêtres et écoutée debout, M. le curé du Pin-en-Mauges a lu en chaire une lettre de Mer Freppel, qui avait tenu à rendre hommage à cette famille de héros vendéens. L'absoute a été donnée par le R. P. Abbé de Bellefontaine. Derrière le cercueil, porté à bras par douze paysans, se pressait une foule recueillie, que présidaient les fils du défunt et où on remarquait MM. le prince de Valori, comte Urbain de Maillé, de Latour-Landry, de Jonquières, d'Andigné, etc.

MM. de Jonquières et Urbain de Maillé ont, devant la petite chapelle où la bière était exposée, dans des discours vibrants de patriotisme et de foi, retracé la carrière si bien remplie du défunt et évoqué le souvenir de ses aïeux, dont l'existence tout entière a été consacrée au service de Dieu et de la France. V. P.

CHRONIQUE

En annonçant la mort de M. le comte de Galembert à Parpacé, nous n'avons pas parlé de son talent de peintre. C'est un oubli que nous tenons à réparer. Plusieurs chapelles et églises de l'Anjou ont été décorées par le pinceau de cet artiste. C'est ainsi qu'à Angers même, la chapelle du BonPasteur, consacrée en 1859, lui doit les peintures de son chevet le bon Pasteur entre saint Pierre et saint Paul, la Samaritaine en regard de la Madeleine, l'Education de la Vierge et la Présentation au temple.

Le Souverain Pontife vient de nommer chevalier de SaintGrégoire-le-Grand M. le baron de Villebois, secrétaire de l'OEuvre des Cercles catholiques pour la province Anjou-Vendée. C'est la juste récompense d'un dévouement auquel tous se plaisent à rendre hommage.

Le 5 novembre avait lieu, à la Faculté de médecine de Paris, un concours pour deux places vacantes de professeur suppléant à l'École de médecine d'Angers. Les docteurs Thibault et Monprofit, à la suite de brillantes épreuves et avec félicitation du jury, ont été désignés pour remplir ces deux postes, le premier pour la médecine et le second pour la chirurgie. Nous adressons nos bien sincères compliments à nos deux jeunes et savants compatriotes.

L'Académie française, dans sa séance du 19 novembre, consacrée à la distribution des prix de vertu, a décerné une médaille de 1,000 francs, de la fondation Honoré de Sussy, à Mile Louise Mulot qui, dit M. Cherbuliez, rapporteur, est habile directrice d'une institution d'aveugles qu'elle a fondée

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au prix des plus grands sacrifices». Tous nos lecteurs applaudiront à cette distinction accordée au dévouement, à la persévérance et à la science de notre compatriote.

Dans la séance tenue le 12 novembre par la Société des études coloniales et maritimes, notre distingué collaborateur, M. Castonnet des Fosses, a traité la question de la pénétration française en Afrique et s'est vivement élevé contre le projet d'aller au lac Tchad. Le colonel Mattei, à qui un long séjour sur le continent noir a donné une grande compétence, a conclu dans le même sens que notre compatriole.

M. Edmond Latté, de Chemillé, a fait, le 26 octobre dernier, une fouille intéressante aux carrières des Léards, commune de Liré (Maine-et-Loire). On sait que ce lieu était le siège d'une station importante. M. Latté y a trouvé des fragments de poteries avec dessins, des briques à crochets, une médaille à l'effigie de l'empereur Antonin le Pieux, quinzième empereur romain, des débris calcinés et divers autres objets.

Les poteries sont d'une terre plus rouge et d'un grain moins fin que celles qu'on rencontre au Fief-Sauvin. La médaille, en bronze moyen, est bien conservée. Elle porte, d'un côté, la tête radiée de l'empereur, avec cette légende, dont une partie a disparu :

ANTONINUS-AUG.... T. R. P

et sur le revers, une Rome assise, avec cette légende :

IMP.. VI...SG.

Nos compliments au jeune archéologue qui, d'ailleurs, n'en est pas à son coup d'essai et qui, avec MM. Fiévé et BaguenierDesormeaux, a déjà, dans le courant de l'été dernier, fait d'importantes recherches au Petit-Nombault, près du FiefSauvin. Il serait à souhaiter que M. Latté mit à profit son goût pour les recherches de ce genre, en étudiant très attentivement les environs de Chemillé. Il y retrouverait, sans aucun doute, des vestiges des premiers habitants de cette petite ville, et pourrait arriver à reconstituer le tracé des voies romaines signalées nombreuses sur ce point par le distingué M. Port, mais qu'on n'a pu retrouver jusqu'ici faute de recherches sérieuses.

L'intéressant mémoire sur Jehan, sire de Joinville, et les Angevins, que M. Joseph Denais a lu au dernier congrès des Sociétés savantes des départements, vient de paraître en une brochure in-8°.

L'auteur demande pourquoi les municipalités de Saumur, Beaufort et Angers ne donneraient pas à l'une de leurs rues le nom du fidèle chroniqueur de saint Louis, afin de conserver les souvenirs locaux rappelés dans ce travail?

M. Jacques Granneau, sculpteur, né à Nantes en 1817, est mort dans les premiers jours de novembre 1891, à Angers. Il avait travaillé dans l'atelier de David d'Angers et fut employé comme praticien par nombre de statuaires et architectes. On lui doit notamment les statues ornementales du portail de l'église Saint-Joseph et nombre d'autres figures sur des monuments angevins.

Le lundi 9 novembre a eu lieu l'assemblée générale de la Société des Amis des Arts.

Une centaine de membres étaient présents.

Le nouveau président de la Société, M. Guillaume Bodinier, qui assistait pour la première fois à l'assemblée générale, a prononcé à cette occasion un discours dans lequel il a fait l'éloge de l'ancien président, M. Cormeray. Cette allocution a été chaleureusement applaudie par tous les assistants.

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M. Max-Richard, président d'honneur de la Société, a pris la parole pour souhaiter la bienvenue au nouveau président et a établi un parallèle entre l'ancien et le nouveau.

La Société a nommé, dans cette séance, la commission chargée de juger les œuvres dans le concours annuel de composition artistique, dont le sujet imposé consiste, cette année, en un dessus de porte.

A l'unanimité, les membres présents ont décidé qu'une œuvre d'art, dont le prix d'achat sera prélevé sur la caisse de la Société, sera offerte au président démissionnaire, M. Cormeray.

Quelques jours après, le 13 novembre, avait lieu l'inaugu ration de la troisième Exposition artistique organisée dans les salons de la place Lorraine par la Société des Amis des Arts.

Un grand nombre de notabilités angevines y assistaient.

M. Bodinier, président de la Société, a prononcé un discours plein de pensées délicates exprimées dans le meilleur langage, et qui a été fort goûté. M. le préfet et, après lui, M. le maire, ont répondu en excellents termes à M. Bodinier.

Un punch a été ensuite offert aux invités.

Cette exposition est très réussie : les artistes angevins se sont signalés et par le nombre et par la valeur des œuvres qu'ils ont envoyées.

Nous en donnons la nomenclature.

PEINTURE

Mme Louise Arc-Valette (de Saumur), à Longué. — 14, Marais, matin de juillet; 15, Le pont Sautay à Niort. Auguste Aridas (d'Angers), à Limoges. 16, Vieux serviteur mangeant sa soupe (intérieur); 17, Jeune paysanne du Lot.

Paris.

Etienne Audfray (de Saint-Christophe-du Bois), à Angers et 23, Portrait de Mar de la Bouillerie; Portrait de Jeanne et René de la V... ; 24 bis, Peppo.

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Mile Marie Baugey (de Dalmatie), à Angers. 36, Roses; 38, Marin.

Mme Berthault (d'Angers).

48, Portrait de Mlle F...

47, Portrait de M. L...;

Paul Bonneville (d'Angers). — 56, Automne, paysage.

Lionel Brioux (d'Angers). — 63, Le château de Clisson en Bretagne.

Auguste Broutelle (d'Angers). -64, Vue de Denée, paysage; 65, Environs de Saint-Jean-de-la-Croix (étude de paysage). Eugène Brunclair (d'Angers). - 66, Sapho.

Charles Bruneau (d'Angers). 67, La Femme au collier; 68, Sur la plage d'Houlgate; 69, Eglise de la Forêt près Concarneau; 70, Au bord de l'eau Maisons-Laffite.

Mme Caille (de Paris), à Angers. -71, Portrait; 72, Zora (étude de Brésilienne).

Achille Cesbron (d'Oran), élève de l'Ecole des Beaux-Arts d'Angers, à Paris. 76, Les Oignons; 77, Reines-Marguerites. Mme Chaignon-Hellard (du Havre), à Châteaugontier. 78, Nature morte; 79, Marine.

Georges Chaignon (de Châteaugontier). - 80, Nature morte; 81, Nature morte.

Jacques Chailloux (de Martigné-Briand) à Vibiers. Arbres, 83, Rochers.

82,

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