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Boussole, elle marque sur la bordure qui est autour, les jours de la Lune et les heures des Marées ; ayant cela de singulier, qu'en tel sens qu'on tourne la Machine par un mouvement secret, les deux pointes reviennent toujours au jour et à l'heure convenable.

Un Globe Terrestre, représenté sur une Carte mobile, ayant pour centre le Pole Septentrional, et se terminant au Tropique du Capricorne avec les Longitudes et les Latitudes; le tout environné d'un cercle fixe, où sont marquées les 24. heures et où est attaché par les deux bouts un fil d'archal qui tient lieu d'horison; de sorte que par un Index où est un petit Soleil mobile, on peut voir l'heure du lever et du coucher du Soleil, quelle heure il est dans chaque Pays, sur quel Pays le Soleil est vertical à chaque moment du jour, ainsi que les Eclipses de Soleil et de Lune.

Ouvrage d'Optique de ma façon.

Deux Tableaux magiques, l'un desquels représente une Demoiselle environnée de branches et de feüillages, laquelle regardée par un petit trou placé aufait voir une Tête de Mort. L'autre Tableau qui est au derriere du pre

dessus,

mier, représente sept differens Bustes de Papes, Abbez, &c. sur lesquels posant la `même Machine où est le petit trou, il ne paroît que mon seul Portrait. Un Tableau où sont écrits six Vers d'une Enigme; au haut de ce Tableau est posé à Angle droit, une Glace de Miroir, laquelle étant découverte, représente le même Tableau, où au lieu des Vers on voit un Moulin à vent, qui est le mot de l'Enigme. Une Figure difforme, peinte sur un Cône de carton, large par large par le bas d'un pied sur un pied et demi de hauteur, lequel vû d'un certain point, représente une Religieuse tenant une Croix dans ses mains. Plusieurs figures difformes, qui paroissent très-agréables, étant regardées dans un Miroir Cylindrique. Figure particuliere et difforme, tracée sur un Plan allongé, laquelle vûe de loin représente une Vierge.

Voilà les Curiositez qui forment mon Cabinet, telles que j'ai pû les assembler dans un petit Lieu comme la Ville d'Eu, et que j'ai augmentées de petits Ouvrages de mon invention, executez en differens temps, pour me délasser de mes autres occupations plus sérieuses et plus nécessaires. Signé, CAPPERON Doyen de S. Maxent.

ancien

A la Ville d'Eu, le 16. Mars 17339

LE PRE JUGE.

O DE

A Mad. la Comtesse de ***

EN vain la raison nous éclaire

Et nous fait luire son flambeau,
Le Préjugé toujours contraire,
Place sur nos yeux son bandeau,
Nous ne prenons que lui pour guide
La verité simple et timide,
Ne sçauroit fixer nos esprits
Nous ne suivons que le caprice,
Nous regions sur son injustice,

Nos louanges et nos mépris.

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1.oblige la Raison même,

A plier sous son joug puissant.

Dans ses liens il nous engage;
Tout conspire à le seconder,
Inconstant, leger et volage,
Contre lui qui peut nous garder?
Nos passions le favorisent,
Nos désirs, à l'envi, s'épuisent,
A nous retenir sous ses loix;
A l'amour propre il s'associe ;
C'est par lui qu'il se fortifie,
Et qu'il sçait étendre ses droits.

Ainsi l'Amant, belle Comtesse,
Quand l'aveugle Amour le séduit,
Croit que l'objet de sa tendresse,
Efface l'Astre qui nous luit;
Bien-tôt de la Voûte azurée,
Il fait descendre Citherée,
Pour y faire asseoir son Iris,
Les yeux de l'objet de sa flamme,
Ont plus de force sur son ame,
Que les tiens ou ceux de Cypris,

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Se flatte en son ame abusée,

Qu'il va saisir la Verité;

Mais dans cette longue poursuite,
Le Préjugé marche à sa suite,
Et l'éblouit par ses lueurs,
Séduit par l'apparence vaine,
L'orgueil aveugle le promene,
Dans un Labyrinthe d'erreurs.

Ce Rimeur, qui d'un vol sublime
S'eleve presque jusqu'aux Cieux
Espere en l'ardeur qui l'anime,
D'être admis presque au rang des Dieux.
Dans son poëtique délire,

Il croit que les sons de sa Lyre,
Du noir oubli seront vainqueurs ;
Tout occupé de sa manie,

Il n'accorde qu'à l'harmonie,

Le pouvoir d'enchaîner les cœurs.

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