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centaine d'hommes et quelques pierriers: cela suffisait pour mettre en fuite les sauvages de la côte, quelque belliqueux qu'ils fussent; cela était insuffisant pour les soumettre. Les missionnaires comprirent dès l'origine la seule marche qu'il y eût à suivre : ils apprirent les deux langues qui étaient parlées par les tribus les plus importantes de la côte; ils reconnurent géographiquement une partie de ces contrees; et lorsque après trois ans d'essais à peu près infructueux, puisqu'on n'avait pu élever qu'un misérable village sur la côte (1), il fallut renoncer à des espérances exagérées; lorsqu'en un mot on eut dépensé à peu près inutilement 250,000 pesos, il resta pour unique capital à quelques hommes la puissance de leur parole et l'énergie d'une volonté persévérante; la civilisation cependant allait bientôt se montrer sur les côtes de la Californie!

Lorsqu'on a lu patiemment les chroniques souvent diffuses qui se rattachent à l'histoire des deux premiers siecles qui succèdent à la découverte de l'Amérique, on est surpris de l'oubli complet où sont restés certains noms et de la grandeur de certains efforts demeurés inaperçus. Accomplis sur un autre point du monde, mêlés à l'action politique qui nous préoccupe habituellement, ces faits eussent certainement suffi pour illustrer des hommes aujourd'hui sans gloire. Qu'ils appartiennent à la phalange des aventuriers infatigables par lesquels le nouveau monde a été sillonné, qu'ils rappellent le dévouement plus obscur encore de quelques pauvres religieux, qu'on les nomme la Salle, Bartholomeu Buenno, Sagard ou Varennes de la Veranderye, il y en a bien peu qui sachent aujourd'hui leurs glorieux travaux, et qui leur payent une dette de reconnaissance. Disons rapidement les travaux de quelques-uns de ces hommes infatigables qui se sont endormis sans entrevoir le fruit de leur labeur (2).

(1) Saint-Bruno, fondé le 6 octobre 1683, dans une grande baie qui est située sous le 260 degré

30 minutes.

2) Le dernier des hommes énergiques nommés ici, par exemple Varennes de la Veranderye, se rattache essentiellement à notre sujet, car Je pranier ce fut lui qui indiqua aux Canadiens

Le premier qui se présente c'est le courageux compagnon d'Antillon, c'est ce P. Francisco Kino, que l'on nous représente comme un habile cosmographe, et qui était bien certainement un infatigable explorateur; né en Allemagne, quoique plus tard on ait donné une terminaison espagnole à son nom, il était entré dans l'ordre des jésuites, et avait quitté une chaire de mathématiques a Ingoldstadt en Bavière pour se rendre dans les missions; en agissant ainsi, il obéissait, dit-on, à un vœu qu'il avait fait jadis à l'apôtre des Indes, saint François Xavier. On a déjà vu qu'il faisait partie de la mission en 1683, et que durant cette première expédition il avait jeté des semences pour l'avenir; bientôt il s'associa au P. Juan Maria SalvaTierra; nous le voyons d'abord directeur des missions de Sonora, province contigue à la Californie : là il fonde des villages, il engage les Indiens à se livrer à l'agriculture, il se fait adorer des tribus sauvages, parce qu'il sait les persuader. Nouveau Las-Casas, il combat auprès de Charles II pour l'indépendance des Indiens. En 1694, la mission de la Caborca est fondée par lui. Plus tard, lorsqu'il s'associe au P. visiteur dont nous avons rappelé le nom, d'immenses voyages sont entrepris inutilement vers Mexico; mais la persévérance de ces homines vraiment extraordinaires saura triompher de tous les obstacles; et lorsqu'en 1697 le P. Salva-Tierra se sera associé le P. Juan Uguarte, professeur de philosophie au college de Mexico, le sort des missions de la Californie sera assuré. En 1697, Nuestra Senora de Loreto sera fondée, les agressions des Indiens seront repoussées courageusement. Tous ces travaux ne seront apprecies pendant longtemps que de l'Espagne sans doute; mais ce sera à l'infatigable persévérance du P. Kino que la géographie sera redevable des connaissances positives qu'elle aura enfin sur la forme de la Californie. En 1698 il part pour s'assurer de la jonction de cette contrée avec la Nouvelle-Espagne, pénètre dans les régions que baigne le golfe et ne s'arrête que quand il a fait près de

la route des grandes régions situées au dela des montagnes Rocheuses.

trois cents lieues à travers un pays hérissé de montagnes. Salva-Tierra et Piccolo reçoivent le rapport détaillé de cette grande exploration.

Le P. Kino s'était associé un hardi capitaine que réclame la France; il se nommait Jean-Mathieu Mangé; il pénétra avec lui au milieu de tribus sauvages appartenant à la race des Apaches, si célèbres par leur férocité; mais ce fut inutilement pour les missions. Un grand problème le préoccupait; avant tout il voulait savoir si la Californie tenait à la Nouvelle-Espagne, comme on l'avait d'abord présumé, ou si le golfe, s'étendant plus au nord, s'ouvrait dans la mer du sud au-dessus du cap Mendocino et formait une grande île, ainsi que l'avaient prétendu quelques marins, même du temps du capitaine Francis Drake (1). » Malgré ses généreux efforts ce n'était pas au cosmographe d'Ingolstadt qu'il était réservé de lever ce grand doute géographique. En 1699 le P. Piccolo, ayant reçu de nouveaux renseignements des Indiens, marcha au sud de Loreto, et, après des travaux sans nombre, parvint au sommet d'une haute montagne d'où l'on pouvait contempler les deux mers; la configuration des rives de la Californie se déployait dans sa majesté.

Tous ces travaux s'exécutaient cependant avec un nombre si restreint de troupes, les établissements partiels fondés le long des côtes ou à quelques lieues dans l'intérieur étaient si faibles, que l'esprit demeure étonné des résultats obtenus au bout de si peu d'années. Nous ne craignons pas de l'affirmer, on aurait une idée exagérée de la population espagnole de la Californie dans la première année du dix-huitième siècle si on l'élevait au-dessus d'une soixantaine d'individus, parmi lesquels on comptait plusieurs métis et plusieurs Indiens du Mexique. Cependant, dès le mois d'août 1701, les aborigènes se trouvaient soumis sur un espace de cent lieues; deux villages avaient été fondés.

Nous indiquons ici d'une manière précise le début; nous ne saurions suivre pas à pas l'œuvre immense des missionnaires. La Californie cepen

(1) Warden et Michel de Venegas.

dant était encore si peu connue, les ressources qu'elle pouvait offrir étaient appréciées d'une manière si vague, que l'infatigable P. Kino n'abandonnait pas ses projets d'exploration, afin de stimuler le zèle du cabinet de Madrid et l'intérêt du vice-roi de Mexico. Tout était à constater au point de vue topographique, puisque l'on avait perdu la trace des beaux travaux de Viscaïno et que l'on ignorait encore, malgré les découvertes du P. Pi. colo,si cette contrée tenait définitivement au continent. Durant deux expéditions qui eurent lieu de 1700 à 1701, le courageux missionnaire obtint la solution de ce grand problème géographique. Toujours accompagné de son fidèle compagnon, il s'avança, par des chemins presque impraticables, jusqu'au fond du golfe, et il put voir au sommet d'une montagne, et à l'aide d'un télescope, le Colorado décrivant ses méandres et se jetant dans la mer. Il repartit plus tard, et, secondé par le P. Salva-Tierra, il se dirigea vers le nord. Le 19 mars 1701, ayant gravi une haute montagne, il découvrit à l'œil nu la mer, la rive opposée du golfe et les montagnes de la Californie; la certitude était pour ainsi dire acquise : les hardis explorateurs voulaient qu'elle fût plus grande. « Ils franchirent encore une montagne par 32o 35', d'où ils aperçurent la Cordillera de la Californie, et enfin les Serranias de Mescal et d'Azul. Ils reconnurent à n'en pas douter la jonction de la Californie à la Pimeria Alta, et le golfe qui aboutit à l'embouchure du Colorado. » Les voyageurs firent plus encore; ils remontèrent ce fleuve important l'espace de vingt lieues, après avoir visité le Gila; ils cherchèrent enfin une solution à toutes les questions qui pouvaient leur être posées, et leur intrépidité sut triompher de tous les obstacles. Rappelons ici, à la gloire de la France, que le digne compagnon du missionnaire ne le quitta pas durant cette mémorable expédition. Il serait précieux pour l'histoire des découvertes de retrouver les lettres du capitaine Mangé, qui furent publiées alors en France, mais que Venegas ne put se procurer; elles compléteraient cette immense série de travaux sur l'Amérique dont les Français peuvent réclamer avec juste raison une part si glorieuse.

2me Livraison. (LES CALIFORNIES.)

2

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Ces missions sont dirigées par les moines dominicains du couvent de San-Yago de predicadores de Mexico. Les moines franciscains dirigent seulement les missions de la haute Cali

fornie.

RÉGIME INTÉRIEUR DES MISSIONS.

Une fois réduits en missions, les Indiens obéissaient à une loi commune, dont la régularité fort monotone, pour les hommes de notre race, semble avoir été cependant un préservatif puissant dès qu'il s'est agi de ces hordes sauvages. Grâce à cette régularité inflexible, des tri

bus entières ont été sauvées. Ici comme dans le Paraguay une pensée prévoyante s'était substituée à la légèreté innée chez la race indienne : mais jamais, comme dans les pays baignés par l'Uruguay, les religieux n'usèrent de leur ascendant sur leurs catéchumènes pour introduire des changements politiques inquiétants pour la mère patrie; le système paternel des missions de la Californie laissait bien peu

de chose à désirer d'ailleurs aux peuplades qui avaient fait le plus grand sacrifice que puissent faire des hommes appartenant à la race américaine. « Le régime de chaque communauté était le même; les Indiens étaient divisés par escouades de travailleurs. Au lever du soleil la cloche sonnait l'angelus, et tout le monde par tait pour l'église. Après la messe venait le dejeûner, puis l'on se rendait au travail. On dînait à onze heures, le temps du repos se prolongeait jusqu'à deux heures, où l'on se remettait à l'ouvrage jusqu'à l'angelus du soir, une heure avant le coucher du soleil. Après la prière et le rosaire les Indiens soupaient, se livraient à la danse et à quelques jeux. Leur nourriture se composait de viandes fraîches de boeuf et de mouton à dis

crétion. Ils faisaient avec la farine de blé et le maïs des galettes et des bouillies nommés atole et pinole. Ils recevaient aussi des pois, des fèves ou haricots, en tout un almud ou douzième de fanega par semaine, c'est-à-dire environ un hectolitre par mois; ils portaient pour vêtement une chemise de toile, un pantalon et une couverture de laine; toutefois les Alcades et les meilleurs travailleurs avaient des habits de drap comme les Espagnols. Les femmes recevaient tous les ans deux chemises, une robe et une couverture.

«Lorsque les cuirs, les suifs, les céréales, le vin, l'huile se vendaient bien aux navires étrangers, les moines faisaient aux Indiens des distributions de mouchoirs, de vêtements, de tabac, de chapelets, de verroteries, et employaient le surplus des bénéfices à l'embellissement des églises, à l'achat des instruments de musique, des tableaux, d'ornements sacerdotaux, etc. Toutefois ils avaient soin de garder une partie des récoltes dans les greniers, par crainte des années de disette. Ce qu'il y a de remarquable dans l'établissement de ces missions, c'est qu'elles ne coûtaient aucun sacrifice au gouvernement. >>

On ne peut se le dissimuler cependant, la conquête des territoires habités par les Indiens, la police des missions, la défense des côtes, exigeaient bien un certain déploiement de forces militaires; mais les troupes employées ainsi trouvaient leur subsistance sur les terres qui environnaient les présidios, et la métropole ne pouvait pas se plaindre des charges qui en résultaient pour elle. Tous ces faits, qui ne sont pas sans importance, ressortent de la lecture attentive des documents originaux; nous en donnerons l'indication sommaire. Toute fois, avant d'entrer dans quelques détails à ce sujet, il nous semble indispensable de faire connaître les tribus indiennes sur lesquelles les missionnaires durent agir primitivement. Ces peuplades sauvages se sont déjà éteintes dans la Vieille Californie, ou bien elles se sont mêlées à la civilisation; il n'en est pas de même des nations du territoire plus tardivement soumis. Là, comme dans plusieurs régions de l'Amérique du Sud, le désert a reçu des hordes nomades qui perpé

tuent au sein de ces solitudes presque inexplorées les usages de leurs ancêtres : elles se montrent encore assez redoutables pour que les conventions diplomatiques passées entre les deux républiques en aient fait l'objet d'une stipulation à part, et aient prévu le cas d'une agression toujours redoutable pour les anciens établissements. Il ne faut point se le dissimuler, cette précaution de la diplomatie américaine atteste suffisamment le sort réservé aux nations guerrières; et ce qui se passe parmi les Indiens des États de l'Union fait assez prévoir la destinée réservée aux peuplades errantes maintenant sur les bords du Gila. Sans doute chacune de ces tribus, qui va se transformer ou s'éteindre, mériterait à elle seule un examen particulier, selon les temps et selon les localités; mais dans un coup d'œil rapide on nous approuvera probablement d'avoir groupé les documents du seizième siècle avec les faits que nous transmettent les relations modernes, sans négliger de spécifier toutefois ce qui est du domaine de l'histoire ancienne. On ne saurait se le dissimuler, malgré leur état de barbarie extrême, ces peuplades seront toujours pour l'ethnographe l'objet d'un examen plein d'attrait. La position géographique qu'elles occupent, les anciens monuments que l'on rencontre dans leurs déserts, d'antiques traditions perpétuées par l'histoire du Mexique, tout contribue à éveiller l'intérêt dès qu'il s'agit de constater leur origine. Mais soit que l'on voie en elles les debris d'un peuple visité jadis par les Japonais, ou ayant émigré tout entier de l'Asie, soit que, avec Fleurieu, on retrouve parmi ces tribus la source des armées qui envahirent le pays d'Aztlan, bien qu'elles fussent destinées plus tard à recevoir elles-mêmes l'émigration mexicaine, que l'on constate au seizième siècle, il ne nous est point permis d'exposer sous leur jour réel ces problèmes intéressants. Nous nous contenterons donc de raconter les faits principaux, en hâtant de tous nos vœux l'époque où une nouvelle exploration des ruines qui existent dans la haute Californie fournira des documents moins incertains à l'archéologue et à l'historien. Nous ne connaissons pas de question

plus digne d'occuper les écrivains éminents qui honorent la littérature naissante des deux Amériques.

RACES ABORIGÈNES.-Les premiers détails quelque peu circonstanciés qui nous aient été donnés sur les Indiens de la Californie nous viennent de la relation naïve écrite, vers 1540, par Hernando Alarcon. Si ce hardi navigateur se crut dans la nécessité indispensable de faire accroire aux misérables Indiens dont la foule l'environnait, que le soleil l'avait envoyé vers eux, rien ne dénote chez lui le moindre désir d'agrandir sa découverte aux yeux de Charles-Quint, et sa peinture, trop nue peut-être, nous prouve que les Californiens étaient dans un état de barbarie telle, qu'ils ont bien pu diminuer de nombre, mais qu'il ne leur a guère été possible de rétrograder dans la voie de la civilisation. Nous dirons plus, en indiquant dès lors d'abominables coutumes qui furent constatées plus tard, avec une juste horreur, le marin Alarcon prouve que ces sauvages pouvaient justifier dès le seizième siècle ce qu'en pense un des observateurs les plus consciencieux parmi ceux qui les ont dépeints de nos jours. Cet écrivain (1) n'hésite pas à affirmer qu'il faut mettre les habitants actuels de la Californie sur la même ligne que les Hottentots, certains habitants de la Patagonie et les Australiens; races, comme tout le monde sait, placées au dernier rang des peuples dans l'échelle sociale. M. du Petit-Thouars trouva à ces Indiens un air stupide que ne dément pas en général une intelligence a peine supérieure à l'instinct des animaux. Il paraît bien prouvé aujourd'hui néanmoins que ces hommes si misérables vivaient dans le voisinage de peu plades infiniment plus avancées qu'ils ne l'étaient en civilisation, et il suffit de lire attentivement la relation du hardi soldat auquel nous avons emprunté le récit des expéditions de Vasquez Coronado, pour être bien convaincu de la supériorité relative des tribus du pays de Sonora. Les hordes misérables qui erraient le long de la mer Pacifique ont diminué graduellement; mais, nous le répétons,

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(1) Robert Greenhow, Oregon and Cali

fornia; 1844, I vol. in-8°, avec cartes.

cette loi de décroissance est la seule que l'on puisse constater, la barbarie était la même; ce qu'il est permis de supposer seulement, c'est que des peuples plus avancés en civilisation passèrent jadis dans ces contrées sans se mêler aux autochthones.

Nul doute ne peut être admis aujourd'hui: ce ne sont pas ces peuples, d'une rudesse si abjecte, qui ont pu bâtir des villes considérables et creuser la terre pour en tirer des métaux; ce ne sont pas eux qui ont laissé des traces si imposantes dans des lieux déserts qu'ils parcourent avec indifférence, et cependant il y a peut-être aussi quelque temérité à voir dans ces ruines l'une des premières stations des armées qui allaient envahir le Mexique. Balbi l'a déjà fait remarquer d'après M. de Humboldt, les bords du Rio Yaquesila, ceux du Rio Gila offrent des traces d'édifices_considérables ces derniers portent le nom fort vague et fort répandu toutefois de Casa Grande. « Ce sont les restes d'une ancienne ville aztèque; ils occupent un terrain de près d'une lieue carrée. La grande maison est exactement orientée et est construite en torchis; les murs ont douze décimètres d'épaisseur. Ce genre de construction est encore en usage dans tous les villages des Moqui. Une muraille interrompue par de grosses tours ceint l'édifice principal, et paraît lui avoir servi de défense. Le P. Garces, qui les visita en 1773, découvrit les vestiges d'un canal artificiel qui conduisait les eaux du Gila à la ville. Toute la plaine environnante est couverte de cruches et de pots de terre cassés, joliment peints en blanc, en rouge et en bleu. On trouve aussi parmi ces débris de faïence mexicaine des pièces d'obsidienne (itztli). Plusieurs savants croient que cette ville ruinée a été la seconde station des Aztèques dans la supposition très-vague d'après laquelle on trace leur migration depuis Aztlan jusqu'à Tula et à la vallée de Tenochtitlan. Le même missionnaire trouva dans le pays des Moqui des villages peuplés de 2,000 à 3,000 âmes, et même une ville très-régulièrement construite avant des maisons à plusieurs étages. » Nous l'avouerons, l'archéologie américaine a fait encore trop peu de progrès, les monuments

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